Le vin à table de la gamelle au verre ballon
Aujourd’hui, le vin est un élément quasiment inséparable des repas, au restaurant ou sur la table des particuliers. Les accords entre les mets et les bonnes bouteilles ont été élevés au rang d’art. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Pour atteindre ce statut, le vin a d’abord dû quitter la catégorie des aliments pour rejoindre celle de la boisson. Tour à tour alicament, fortifiant et boisson de soif bue à toute heure de la journée, le vin a fini par trouver son moment privilégié de consommation : le repas. Un compagnonnage beaucoup plus récent qu’on le croit, qui est déjà remis en cause par les modes de consommation modernes.
DU VIN-ALIMENT AU VIN-BOISSON
Nous savons que la vigne sauvage était présente en Europe dès la préhistoire. Les humains de l’époque en cueillaient le raisin pour le manger, et se sont rendu compte qu’il acquérait des propriétés intéressantes lorsqu’on le laissait fermenter. Il était alors consommé avec d’autres baies fermentées comme des myrtilles ou des cornouilles… Mais on ne peut pas encore parler de vin. C’est dans la Caucase et au Moyen-Orient (Géorgie,relate l’historien du vin Matthieu Poux. Selon l’historien, le vin commence à quitter la sphère de l’aliment pour celle de la boisson lorsque les vases qui le contiennent sont clairement conçus pour contenir et verser des liquides, et donc muni d’anses et de becs verseurs. Le vin acquiert très vite un statut à part, car contrairement à la bière il est difficile à élaborer et fait appel au savoir-faire de spécialistes. C’est aussi une ‘boisson-aliment’ statutaire. rappelle Matthieu Poux,
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