MARATHON SUPERMAN
ur les contreforts du mont Kenya, on se lève tôt. Surtout lorsqu’on fait partie des plus grands marathoniens du monde. À 5 heures du matin, on se réveille au son d’une sonnerie de bicyclette. Nous sommes en décembre et Eliud Kipchoge commence ainsi à s’agiter bien avant l’aube. Il songe déjà à ce qui l’attend : l’une de ses premières journées d’entraînement depuis son triomphe de Vienne, le 12 octobre 2019, où il est devenu le premier homme à courir un marathon en moins de deux heures, en exactement 1 heure 59 minutes et 40 secondes. Un chrono record non homologué par World Athletics (ex-IAAF), la fédération internationale régissant l’athlétisme, car réalisé dans des conditions jugées trop avantageuses, notamment l’aide d’un trop grand nombre de meneurs d’allure (41) et des ravitaillements effectués en dehors des points de passage habituellement autorisés. Qu’importe. Cet exploit que beaucoup jugeaient impossible a rendu le Kényan, déjà détenteur du « vrai » record du monde depuis le marathon de Berlin 2018 (2h 1min 39s), immédiatement célèbre. Mais il n’a pas pour autant cessé de mener son existence d’ascète dans le centre d’entraînement rustique où nous le retrouvons et où il vit six jours sur sept, sans sa famille. Les murs de sa chambre sont nus, à l’exception d’une photo de Paulo Coelho surmontée d’une citation du Brésilien : «
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits