L’armée, une machine efficace et sophistiquée
Il a combattu les Bretons, les Lombards, les Saxons (beaucoup), les musulmans d’Espagne, les Bénéventains, les Bavarois, les Slaves, les Avars, et même les Normands (un peu), totalisant 60 campagnes au cours de son règne. Charlemagne n’a pas été systématiquement vainqueur, mais il n’en a pas moins bâti un empire dont la superficie, autour de l’an 800, dépasse le million de kilomètres carrés et dont la population atteint les 20 millions d’habitants. Il faudra attendre un millénaire tout juste et un autre empereur – Napoléon – pour lui trouver un équivalent en Occident. Même si Charlemagne a hérité de la majeure partie de ce territoire (voir carte p. 20), tout le reste a été conquis par l’épée, grâce un outil militaire que l’on suppose remarquable mais qui demeure malheureusement méconnu: toute la période est noyée sous un épais manteau brumeux d’où n’émergent que des hypothèses. Le peu que l’on sait permet toutefois d’en esquisser les grands traits.
EFFECTIFS:
plus nombreux qu’on ne croit
Le premier atout sur lequel compte Charlemagne, c’est le nombre: il aurait pu disposer, selon les études de l’historien allemand Karl Ferdinand Werner, d’environ 35 000 cavaliers lourds et 100 000 cavaliers légers et fantassins. Le chiffre peut paraître considérable pour l’époque. Il ne constitue pourtant qu’une fraction (environ 2 %) d’un réservoir de 6 millions de recrues potentielles,
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