Envahir pour mieux défendre
Les Francs, « hommes libres » par définition, ont fait de la guerre l’une de leurs activités essentielles. C’est au combat que s’identifient leurs élites et sur lui qu’elles bâtissent leur réputation auprès du voisinage. Jadis vainqueurs des Gallo-Romains et de leurs concurrents germaniques, les Francs ont fondé les royaumes mérovingiens, où l’excellence dans la pratique des armes assure la domination sociale: cavalerie et aristocratie sont indissociables. Et le miles (« chevalier ») devient la figure centrale de la société
L’expansion carolingienne est à la fois un héritage et un élargissement de la politique des souverains mérovingiens. Elle étend le pouvoir de la nouvelle dynastie à un vaste ensemble correspondant de nos jours à la France, la Belgique, le Luxembourg, la vallée du Rhin, la Bavière et l’Italie. Le glaive a ressuscité le défunt Empire romain d’Occident.
Cette entreprise de restauration démarre dès les Pippinides, précurseurs de la dynastie: sous Pépin de Herstal et Charles Martel, les opérations militaires visent à recouvrer la totalité des terres jadis contrôlées par les Francs, à aider les entreprises missionnaires et à garantir la sécurité aux frontières. Les premières conquêtes sont réalisées dans le cadre de leur domination seigneuriale, aux dépens de leurs voisins. Une fois parvenus au faîte du pouvoir, maires du palais puis rois, les Pippinides et à leur suite les Carolingiens développent ces actions.
Pépin de Herstal soutient ainsi les missions de christianisation en Frise et en entame l’annexion. Charles
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