LES STUDIOS, L’ÉPOPÉE!
Chambre d’hôtel
ls louaient deux chambres d’hôtel pour l’occasion. Et quand tu étais noir, comme Son House ou Robert Johnson, par exemple, on ne te laissait pas entrer par la grande porte. Dans la première pièce, un unique micro. A trente centimètres, une chaise. Et à côté du micro, deux lumières. Une rouge pour indiquer le départ. Une autre pour terminer le morceau. Dans l’autre chambre, ce qu’on doit bien appeler la régie. Un simple amplificateur. Le son est gravé directement sur un disque d’étain, puis de cire. Impossible de corriger, de retoucher, d’améliorer. Une erreur, une hésitation et il faut recommencer. C’est une captation pure. Gravée au burin. C’est la pochette Columbia des enregistrements des années trente de Robert Johnson. Pour les orchestres de jazz ou la musique classique, la chambre d’hôtel est remplacée par une boîte de nuit, plus rarement une salle de spectacle: trop de réverbération qu’on ne sait pas encore dompter ou
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits