MOTÖRHEAD
“On voulait choquer”
“AVANT DE CONNAÎTRE LEMMY, JE FUMAIS DES JOINTS DE TEMPS EN TEMPS. APRÈS… je me souviens la première fois qu’il m’a fait ce coup: il avait toujours un tube en cuivre autour du cou, sur une chaîne. Il a sorti son petit sac de speed, sans l’écraser, et a planté son tube dedans, puis me l’a enfoncé dans la narine. Il a posé son pouce sur mon autre narine et m’a dit: ‘Sniffe!’ Après, c’était la roulette russe, parce que tu ne savais pas si tu allais avoir un cristal ou un peu de poudre, ou les deux. En plus c’était coupé avec je ne sais quelle poudre de lessive, donc ça faisait très mal, à la tête et au pif. Tu ne savais jamais si tu allais être debout pour toute la nuit ou seulement deux heures.” C’est ainsi que Lucas Fox, premier batteur de Motörhead et unique survivant des deux premières formations, décrit le baptême bien spécifique pratiqué par Ian “Lemmy” Kilmister en 1975. Peu avant, il avait pris son courage à deux mains pour aborder l’homme, dans les volutes de fumée du Speakeasy, club à la mode alors fréquenté par le gratin du rock anglais. Motörhead, clairement, a toujours défié les étiquettes, les catégorisations chères aux aficionados du marketing: arrivé trop tard pour la première vague hard rock, mais trop tôt pour le punk ou la New Wave Of British Heavy Metal. Trop rarement, le tonitruant gang est présenté et reconnu pour ce qu’il est: un innovateur décisif, l’ancêtre commun d’une flopée de styles (punk, speed metal, thrash metal, black metal…) et de tant de groupes qui ont ensuite déferlé sur le monde
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