LONELY AT THE TOP…
Paul McCartney
McCartney III
CAPITOL/UNIVERSAL
IL FAUT IMAGINER les pistes vierges d’un magnétophone dans un home studio rempli d’instruments de toutes sortes. Les outils dont dispose un musicien, confronté à un virus imprévisible, et ce qu’il en fait. Confiné dans sa propriété du Sussex, début 2020, Paul McCartney a logiquement choisi de composer des chansons et de les enregistrer, jouant de tout ce qui se trouvait à portée de main, guitares, basses, piano, batterie, mellotron certifié “Strawberry Fields”, au gré de sa prolifique inspiration. Le procédé n’est certes pas nouveau chez lui – il assurait la majorité de l’instrumentation sur (2005) ou (2007) –, mais il convenait de marquer le coup, cinquante ans après la publication de l’album qui scellait son adieu aux Beatles, et quarante après le L’esprit de est incontestablement le même, fascinant cocktail de spontanéité, de discipline et d’expérimentation d’où résulte l’un des disques les plus excitants de l’année. La faculté dont il s’amuse comme un gamin en faisant de la musique fascine plus que jamais: usant de sons contemporains comme sur le sombre “Deep Deep Feeling”, changeant de voix au fil des émotions, explorant tous les possibles d’une trame hypnotique en deux accords. est construit comme une boucle qui revient à son point de départ – le gimmick de guitare du tribal titre d’ouverture, “Long Tailed Winter Bird”, introduit le “When Winter Comes” final, initié sous l’égide de George Martin à la toute fin des sessions de Certaines ballades acoustiques, telle “The Kiss of Venus”, pourraient suggérer un retour aux sources rustiques du début des seventies… Illusion nous semble si essentiel. Parce que c’est le disque d’une époque troublée que tout le monde espérait. Simple, chaleureux, profondément humain.
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