Nafissatou Diallo « J’AI ÉTÉ PRIVÉE DE JUSTICE »
Exclusif NEUF ANS APRÈS L’AFFAIRE DU SOFITEL DE NEW YORK, LA FEMME DE CHAMBRE ROMPT LE SILENCE POUR LA PREMIÈRE FOIS
Sa confession, dans une méga-église de Brooklyn, est historique. Pour Paris Match, Nafissatou Diallo revient sur le scandale qui a sidéré le monde et changé le cours de l’élection de 2012 : l’agression sexuelle dont elle dit et maintient avoir été victime de la part de Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du Fonds monétaire international et favori pour la présidentielle. Une affaire classée, que l’ex-employée d’origine guinéenne veut exorciser dans un prochain livre.
Elle se cachait. Aujourd’hui, Nafissatou Diallo accepte de répondre à toutes les questions de notre correspondant aux Etats-Unis
La dernière fois que Nafissatou Diallo est apparue en public, c’était le 10 décembre 2012. Un juge de New York venait d’entériner l’accord conclu avec Dominique Strauss-Kahn, classant l’affaire ouverte un an et demi plus tôt. « Bye-bye DSK », twittaient les journalistes, alors qu’elle descendait les marches du tribunal du Bronx. Soutenue par son avocat, elle s’efforçait de garder la tête haute mais, pour la femme de chambre du Sofitel, l’épilogue avait un goût de défaite. Le scandale avait provoqué la chute fracassante du directeur général du FMI, mais la justice pénale avait abandonné toutes les charges contre lui et la décision civile ne lui imposait aucune reconnaissance de culpabilité, pas même des excuses.
Le montant de la transaction n’a jamais été publié; il avoisinerait 1 million de dollars selon nos sources. Moyennant ce versement, DSK – qui a toujours nié avoir commis un viol – s’épargnait une longue et coûteuse procédure, et Nafissatou Diallo renonçait à jamais à le poursuivre. Depuis le désaveu que lui avait infligé le procureur de New York, Cyrus Vance Jr, en août 2011, en renonçant à un procès contre l’ancien ministre, la jeune femme n’en avait plus guère les moyens. Dans son réquisitoire final, il invoquait certes un acte sexuel « précipité » dans la chambre 2806 ayant pu lui paraître au départ « non consenti », mais il pointait surtout les « mensonges » et les « déclarations contradictoires » de la plaignante qui affectaient selon lui sa crédibilité, au point qu’il lui semblait impossible de croire « au-delà du doute raisonnable» à ses accusations.
Le soir de l’ultime audience civile,
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