Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice « J’aurai des moyens »
Sa nomination a constitué la surprise du gouvernement Castex, elle a aussi provoqué un choc parmi les magistrats. Avocat renommé, esprit libre revendiqué, grande gueule assumée, Éric Dupond-Moretti a trop souvent critiqué la justice – l’institution, son fonctionnement et ses dysfonctionnements – pour ne pas vouloir la réformer. « Je n’ai pas changé… sauf que j’ai acheté des cravates », s’amuse-t-il en recevant le JDD pour sa première interview dans son immense bureau de ministre, place Vendôme. Procédure pénale, prisons, dossiers sensibles, indépendance des parquets : son calendrier n’est pas encore précis, mais il a des idées, des exigences et du tempérament. Entretien avec un ministre inattendu dont les réponses sont très attendues.
Vous aviez dit à la télévision – en éclatant de rire – que jamais vous ne seriez ministre de la Justice.
Comment et pourquoi avez-vous changé d’avis ?
Quand j’ai prononcé cette phrase, je pensais vraiment que jamais on n’aurait l’idée de me le proposer ! Et quand le poste m’a été proposé, j’ai répondu à l’instinct : j’ai dit oui et j’ai réfléchi après. Un ami m’a dit : J’ai une connaissance approfondie – mais pas technocratique – de l’institution judiciaire. Je sais ce qu’elle a de bon et ce qui doit changer. J’ai accepté aussi pour des raisons affectives. Comme avocat, j’ai toujours défendu des hommes, pas des causes. Cette fois encore, j’y suis allé pour l’homme.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits