La très chic gastronomie coréenne
sans doute davantage que dans bien des capitales, la nourriture est omniprésente dans tous les moments de sociabilité. Il n’est d’ailleurs pas rare de se retrouver à grignoter tout au long de la nuit : on ne boit jamais un verre sans manger en même temps. Le est de rigueur avec la bière, tandis que le ou le (alcools de riz) se consomment avec des plats traditionnels coréens. Qu’on soit installé dans une gargote qui ne cuisine qu’un seul produit, assis en tailleur dans un salon privé, attablé dans un restaurant étoilé, en équilibre précaire sur un tabouret en plastique dans la rue ou chez une grand-mère, toutes les tables coréennes se ressemblent et se déclinent sur le même modèle. Un bol de riz et un bol de soupe (claire, ; potage, ; ragoût, ), des baguettes et une cuillère par personne et, ensuite, des plats principaux de viande ou de poisson déposés au centre de la table, entourés de condiments, d’assaisonnements et d’une multitude de , des plats d’accompagnement secondaires. Trois, cinq, sept, neuf, leur nombre varie en fonction des occasions mais sera toujours impair et suit le principe philosophique d’ qui se fonde sur les cinq éléments naturels créés par le yin et le yang – soit le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau. En attendant, le rouge des tranche avec la blancheur du riz, pendant que les proposent des camaïeux de vert et de brun. Tiges d’ail, feuilles de ou d’aster, pousses de fougères, d’amarantes, de wakamé. Autant de plantes sauvages, de racines et de rhizomes aux évocations aussi et qui se traduit littéralement par « pensez que ce sera un remède ». En effet, l’un des principes fondamentaux de la gastronomie coréenne s’appuie sur la tradition philosophique orientale selon laquelle la nourriture et la médecine seraient de même origine. En ce sens, le constitue un produit emblématique de la cuisine coréenne, mais il cristallise également la manière dont l’imaginaire coréen contemporain s’est construit. Ce plat d’accompagnement censé posséder des vertus diététiques devient une appellation lors de son inscription en 2001 dans le Codex alimentarius (organisme subsidiaire de l’Organisation des Nations unies et référence internationale en matière de normes
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