APARTHEID DANS LE VIN LES VENDANGEUSES DE L’ESPOIR
Cheveux courts parsemés de mèches roses, baskets noires et sweat à capuche, Nondumiso Pikashe nous a donné rendez-vous chez elle, dans le township de Gugulethu, à 15 kilomètres du Cap. Peuplé presque exclusivement de Noirs issus de la communauté bantoue, Gugulethu fut un foyer de la contestation à l’époque de l’apartheid. Et un vivier de militants pour l’ANC, le Congrès national africain.
Aujourd’hui, ce township de 100 000 habitants est surtout réputé pour son chômage endémique et la pauvreté de sa population. Les maisons de tôle ondulée jouxtent des terrains vagues. En bord de route, des chèvres faméliques fouillent les décharges à ciel ouvert. Dans cet environnement, la maison de Nondumiso Pikashe fait presque cossu, avec ses canapés en cuir protégés de napperons au crochet et ses étagères couvertes de bibelots…
Nondumiso est une femme qui a réussi. En attestent les diplômes encadrés sur les murs du salon, comme autant de victoires conquises de haute lutte ! Rien ne prédestinait cette fille de nourrice au métier de viticultrice. Après ses années de collège à l’école bantoue, elle suit une formation d’un an pour devenir aide-soignante en gériatrie. « J’ai vite compris que je ne voulais pas faire ce métier toute ma vie. Pas assez stimulant intellectuellement. Ce n’était guère une vocation. »
Nondumiso ronge son frein,
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