À propos de ce livre électronique
contrat d’enseignante-remplaçante dans une
école primaire prendra fin peu de temps avant
Noël. Plutôt que de s’apitoyer sur son sort,
elle décide de plonger dans un rêve qu’elle n’a
jamais osé poursuivre : créer son entreprise
de pâtisseries maison.
Quand on lui offre une place au marché de Noël
de sa ville, c’est comme si l’univers lui confirmait
qu’elle avait fait le bon choix. L’effervescence du
marché, les rencontres inspirantes et l’odeur des
douceurs sucrées lui font retrouver l’étincelle qu’elle
croyait perdue. Une aventure gourmande… qui
pourrait bien réveiller une autre forme de passion !
Laissez-vous emporter par cette romance pleine
de douceur et d’espoir, une histoire réconfortante
digne des plus beaux films de Noël.
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Avis sur Un Noël à croquer
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Aperçu du livre
Un Noël à croquer - Laurence Côté
Chapitre 1
— Enfin ! Je pensais que cette journée se terminerait jamais !, me lance Megan.
— À qui le dis-tu ! Je sais pas ce que les élèves avaient aujourd’hui, mais j’ai l’impression d’être passée à travers une tempête.
— C’est peut-être ça qu’ils sentent, justement. J’ai entendu à la radio qu’on attendait la première vraie neige demain. C’est tôt, je suis pas prête pour ça ! On arrive à peine en décembre !
— C’est tard, tu veux dire ! Je l’attends depuis fin octobre, moi !
— Toi pis ton amour de l’hiver… J’avoue que c’est l’élément qu’il manque pour aller avec ta musique de Noël que tu nous imposes depuis déjà deux semaines.
— J’impose rien, tout le monde adore la musique de Noël !
— Je te confirme que c’est pas tout le monde, me répond mon amie en levant les yeux au ciel.
— T’as raison, il y a toujours un Grinch pour nous empêcher de vivre notre passion de Noël à fond.
— Hey, j’empêche rien ! C’est juste parfois un peu redondant, entendre les mêmes chansons du matin au soir ! À l’appart, je suis envahie par Noël !
— Ok, premièrement, ce que je fais écouter aux élèves, c’est zéro la même chose que la musique qui joue à l’appart. Pour vrai, je croyais que tu aimais mon Michael Bublé !
— « Aimer », tu pousses fort. Disons que c’est le moins pire de la gang.
Megan, c’est ma meilleure amie, devenue ma coloc depuis juin. On s’est rencontrées l’année dernière, alors qu’elle était l’éducatrice spécialisée (officiellement, et toute autre tâche connexe, officieusement) de ma classe. On a connecté dès la première semaine, et depuis, on ne se quitte littéralement plus. On est encore jumelées cette année et notre cercle d’amis s’est fusionné.
Comme chaque année, au lendemain de l’Halloween, je me suis dépêchée d’installer mes décorations de Noël, chez moi comme à l’école, pour me plonger dans l’ambiance. Le matin du 1er novembre, lorsque mes élèves sont entrés dans ma classe, les citrouilles et les sorcières avaient fait place à un énorme sapin illuminé, des flocons pendaient du plafond, les flammes d’un feu de foyer valsaient sur mon tableau blanc et une douce odeur de sapin baumier parfumait le local. Admirer les étoiles dans leurs yeux est tout simplement unique ; il n’y a rien de plus magique que de vivre Noël avec des enfants. C’est ma manière à moi de leur transmettre l’esprit des Fêtes, de créer avec eux des souvenirs précieux qui vont nous suivre toute l’année. Noël, c’est sacré : j’ai toujours pris ça au sérieux, toujours fait les choses en grand. Cette année n’y fait pas exception.
Je prends un moment pour observer ma classe, qui est dans un désordre incroyable après notre atelier de fabrication de maisons de Noël, et j’apprécie la journée qu’on vient de passer, même si elle est loin d’être terminée pour moi. La même émotion m’habite depuis l’annonce de la perte de mon contrat, mais pour une fois, je ne l’enfouis pas. Je la laisse m’envahir, me submerger.
Ici, je me sentais enfin chez moi. J’avais trouvé une école qui me ressemblait, une équipe-école soudée, des projets scolaires stimulants, des collègues qui étaient rapidement devenus des amis. C’est sans parler de mon local : mes parents m’avaient gentiment légué les vieux meubles qui accumulaient la poussière dans le sous-sol de leur maison, et ça renforçait ce sentiment d’appartenance que je ressentais. Sans eux, j’aurais vécu ces derniers mois dans un local complètement vide, terne et laid. Meubler une classe sans avoir un budget, en début de carrière, avec un salaire au bas de l’échelon, ça relève presque du miracle. Camoufler les murs beige saumon trop cuit – peinture qui date de l’époque de mes parents, j’en suis presque certaine – a été un défi en soi, alors je n’ose pas m’imaginer comment j’aurais pu créer un petit cocon pour mes élèves sans leur aide. Ok, le travail de relooking pour rendre le tout à mon goût était énorme, mais jamais je n’aurais pu y arriver seule, et ça accentue probablement le petit pincement au cœur qui ne s’estompe pas.
Les larmes aux yeux, je contemple attentivement, pour la première fois, la carte que mes élèves m’ont préparée pour souligner ma dernière journée. Chacun a signé son nom et illustré un petit dessin. Je peux reconnaître qui a fait quoi simplement par le style du dessin. J’ai l’impression de les connaître depuis tellement plus longtemps que douze petites semaines ! C’est entre autres ce qui me rend si mélancolique.
— Ça va ?, me demande Megan en me flattant l’épaule.
— J’ai l’impression que c’est maintenant que je réalise que c’est fini. Ça me rentre dedans, aujourd’hui. J’avais prévu tellement d’activités, préparé un calendrier de l’avent… Je voulais leur faire une carte personnalisée, leur concocter un petit quelque chose, organiser un dernier atelier de cuisine pour confectionner des biscuits de Noël. C’est allé trop vite.
— Je sais. C’est tellement ton moment de l’année, en plus. Ça tombe vraiment mal.
— Je souhaite du mal à personne. Je suis heureuse que Marcelle reprenne son poste, c’est sa classe… mais j’aurais aimé continuer mon contrat jusqu’à Noël. Ça finit en queue de poisson.
— Moi aussi, j’étais dans le déni. Je peux pas croire qu’on travaillera plus ensemble. Viens, on va te changer les idées. Ce soir, tu choisis le souper, je suis ta chef !
— Je peux pas partir et laisser la classe comme ça. Il y a des retailles partout sur le sol, de la peinture sur les bureaux, les casiers de matériel sont en bordel…
— Simone, l’école a des concierges qui sont payés pour nettoyer tout ça.
— Je sais, mais je veux prendre le temps de le faire, pour partir en beauté. Et ça va me laisser un petit moment pour digérer la réalité.
— Ok, c’est comme tu veux. Je t’attends à l’appart.
Je sélectionne ma liste de classiques de Noël et monte le volume à la limite de l’acceptable. Puis, je commence le ménage de ma classe. De mon ancienne classe, plutôt. Même si je savais que mon contrat était à durée indéterminée, que la possibilité qu’il se termine n’importe quand dans l’année était bien réelle, j’avais espéré me rendre à Noël – et si près du but, j’y croyais. L’idée de recommencer à me promener pour faire de la suppléance un peu partout dans le centre de services scolaire me donne le vertige. Maintenant que j’ai goûté le bonheur d’avoir ma propre classe, je ne me sens plus capable de vivre autant d’instabilité.
Je ramasse mes effets personnels à contrecœur, et je tombe sur ma réserve de cartes de Noël. Il est 17 h 45, j’ai encore le temps. Le concierge ferme l’école à clé et active le système d’alarme à 19 h, et tout le monde doit avoir quitté les lieux à ce moment-là. Je texte mon amie pour l’informer que j’arriverai un peu plus tard que prévu et je commence à rédiger un petit mot pour chaque élève. J’ai même une carte de trop que j’adresse à ma « remplaçante », en lui souhaitant un bon retour. Ça met un baume sur mon petit cœur. J’ai le sentiment de boucler la boucle, en écrivant un dernier petit mot à mes élèves. Je leur dis un ultime au revoir, qui restera et qu’ils pourront découvrir seulement lors du dernier jour d’école avant de quitter pour les vacances de Noël.
En me dirigeant vers la sortie, George, l’un des concierges de l’école, m’interpelle à l’autre bout du corridor.
— Simone ! Attends !
Il me rejoint avec un regard admiratif, de la poudre blanche entourant sa bouche.
— Ta boîte de desserts, dit-il entre deux respirations bruyantes. J’ai pas pu m’en empêcher, j’ai goûté à chacun d’eux. C’était absolument décadent ! Tu as un réel talent en pâtisserie ! Tu as vraiment tout fait toi-même ?
Il fait référence aux petites boîtes, contenant quelques-unes de mes spécialités sucrées, que j’ai préparées hier soir pour mes collègues et le personnel de soutien.
— J’adore cuisiner, surtout les desserts ! Je suis heureuse que ça vous ait plu !
— Un grand merci, en tout cas. C’est vraiment apprécié ! J’ai jamais reçu de cadeau de personne, ici. Ton beau sourire va me manquer.
Son dernier commentaire m’atteint en plein cœur, et je m’efforce de répondre sur un ton humoristique, sans quoi le torrent de larmes qui ne demande qu’à se déverser sur mes joues sera incontrôlable.
— Aaaah, si vous saviez, monsieur George… À moi aussi, tout ici va me manquer. Nos discussions de fin de journée et toutes vos histoires farfelues aussi.
— On va se recroiser, j’en suis certain. Merci encore et bonne continuation !
La porte se referme derrière moi dans un grand claquement. C’est maintenant officiel, je suis sans contrat et je n’ai rien devant moi, aucun projet pour les quatre prochaines semaines. Le sentiment de vertige grandit davantage. Je n’ai qu’une seule envie en ce moment : me cloîtrer chez moi et plonger dans un bon bain chaud, avec des chandelles, de la musique des Fêtes et une petite romance de Noël. C’est le seul plan que je me sens capable de réaliser.
Ce n’est pas ce que Megan a prévu pour moi ce soir. En entrant dans l’appart, je reconnais tout de suite l’odeur enivrante de son mac and cheese, le meilleur en ville et aussi le plus cochon. Une coupe de vin rouge à la main (mon préféré), elle m’accueille avec une étreinte silencieuse, qui est plus que nécessaire après cette journée riche en émotions. Mes yeux rougis ne sont pas passés inaperçus. J’apprécie sa délicatesse, je n’ai pas envie de parler pour l’instant. Encore une fois, elle déjoue mes plans.
— Si tu pensais que j’allais te laisser te morfondre toute seule dans ton bain toute la soirée, tu te trompes, ma belle !
— Comment t’as su ?
— T’es trop prévisible ! Aucune chance que ça arrive. En tout cas, pas ce soir. T’as besoin qu’on te change les idées !
— Megan, qu’est-ce que t’as fait ?
— Stresse pas. J’ai juste invité les amis pour une soirée jeux et vin.
— Sérieux, c’est vraiment gentil, mais je feele pas trop pour ça. Je serai pas de bonne compagnie.
— Je suis certaine qu’une petite coupe et tes amis qui t’entourent vont te remonter le moral. Je te connais.
— Peut-être, j’ai pas le choix de toute façon… Me laisses-tu le temps de prendre une douche, au moins ? J’ai des paillettes et de la peinture partout.
— Prends ton temps, ils arrivent pas avant 30 minutes.
Je vide l’eau chaude du réservoir (beaucoup trop petit pour un appartement de deux filles), et lorsque je sors de mon cocon fumant, une demi-heure plus tard, mes amis m’attendent dans le salon.
— Simone !, s’exclame Élodie. Megan vient de nous raconter. C’est tellement plate pour toi… Tiens.
Elle me tend une coupe de bulles remplie à ras bord.
— T’es prête ? C’est ce soir que je prends ma revanche, ajoute-t-elle.
— Non, ce soir, c’est moi qui gagne. Je le sens, c’est mon tour, renchérit Max, son chum.
— Dans tes rêves, je lui réponds en me laissant emporter par leur vibe de party. C’est moi, la queen de Dés Pirates.
La soirée promet ! Quand on joue à ce jeu de dés, l’ambiance est assurée.
— Pas avant d’avoir goûté au meilleur mac and cheese de votre vie, s’écrie Megan depuis la salle à manger, déposant les plats gratinés encore fumants sur la table. Vous êtes pas prêts, j’ai ajouté une petite touche de plus, question qu’il soit encore plus décadent.
Je salive en humant l’odeur alléchante qui s’élève des assiettes.
— Alors, Simone, c’est quoi tes plans pour les prochaines semaines ?, me lance Max.
— Sérieux !, lui reproche Élodie en lui donnant un coup de coude dans les côtes. Je t’ai dit qu’on devait lui changer les idées, pas retourner le fer dans la plaie !
— Désolé, je voulais pas mal faire…
Un long silence s’étire, quelques secondes de trop.
— Y’a pas de mal, pour vrai, je les rassure. Je sais juste pas quoi te dire, Max, j’en ai aucune idée pour l’instant. J’imagine que ça va venir.
— Penses-tu retourner faire de la suppléance ?, me demande Élodie.
— Non, pas pour l’instant.
— Je suis sûre qu’on va t’appeler pour un contrat !, ajoute-t-elle.
— En ce moment, ce serait surprenant. On verra bien !
— Hey, changement de sujet. Tes biscuits… ouf, sérieux ! C’est pas légal qu’ils soient cochons de même ! C’est la première fois que tu les fais, ceux-là, hein ?, me lance Megan.
— Oui, j’ai essayé quelque chose hier. T’es pas la première qui m’en parle aujourd’hui, je pense que je vais garder la recette !
— Pas le choix. En fait, t’as officiellement pas le choix, je veux t’en commander une douzaine pour mes parents.
— Hey, c’est pas juste, on en a pas eu, nous !, proteste Élodie.
— Il en reste, j’ai remis mes boîtes à l’école, aujourd’hui. Vous pourrez les manger comme dessert, si vous avez encore de la place après le repas, évidemment. Sérieusement, Megan, t’as raison, c’est vraiment décadent ! Merci, ça fait du bien, c’est de ça que j’avais besoin.
— N’importe quoi pour toi, ma poule. Bon, on ouvre une autre bouteille ?
Les bulles se sont bues en un temps record, on a dû ouvrir la deuxième bouteille à peine une demi-heure après avoir poppé la première. En ce moment précis, je suis heureuse et soulagée de ne pas travailler avec des enfants demain.
— Ok, wow ! C’est les meilleurs biscuits que j’aie jamais mangés de toute ma vie, s’exclame Max. Moi aussi, je t’en commande pour mon party de bureau.
— Pas de problème, tu me diras tu les veux pour quand. J’ai tout mon temps pour cuisiner, maintenant.
Depuis quelques mois, mes amis et ma famille me commandent à l’occasion des pains, des pâtisseries, des gâteaux et des viennoiseries. J’ai aussi commencé à confectionner des gâteaux personnalisés pour les fêtes d’enfants, au départ pour ceux de mon entourage, puis pour ceux de leurs amis et des amis de leurs amis. J’ai même réalisé le gâteau de mariage de mes voisins (mon premier) en janvier dernier, avec « féérie d’hiver » pour thématique. Ce projet m’a pris deux jours entiers. Depuis l’événement, le bouche-à-oreille n’a pas cessé et les demandes entrent chaque semaine, m’obligeant même parfois à en refuser.
— Sérieusement, Simone, c’est pas la première fois que je te le dis, mais tu devrais tellement vendre tes produits ! T’as un réel talent, ma pote, me lance Max. Et je dis pas ça parce que t’es mon amie.
— T’es fin, merci.
— Mais oui, c’est ça !, hurle presque Megan.
On la regarde en attendant qu’elle développe son idée, ce qu’elle ne fait pas, comme
