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Eau et Pouvoir: La guerre environnementale et géopolitique d'un modèle économique assoiffé.
Eau et Pouvoir: La guerre environnementale et géopolitique d'un modèle économique assoiffé.
Eau et Pouvoir: La guerre environnementale et géopolitique d'un modèle économique assoiffé.
Livre électronique437 pages2 heures

Eau et Pouvoir: La guerre environnementale et géopolitique d'un modèle économique assoiffé.

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À propos de ce livre électronique

« Une empreinte en eau à la base de tout »

Nourriture, énergie, industrie, économie, bien vivre en ville, bien-être de la planète, géopolitique, immigration, guerres… Tant de sujets complexes, rarement abordés ensemble et pourtant indissociables et corps dépendants. Cette eau, que nous consommons tous quotidiennement et paradoxalement connaissons si peu : directement à travers nos besoins (boire, se laver, cuisiner, nettoyer etc.) et indirectement à travers le processus de fabrication de nos achats (nourriture, électricité, téléphone, vêtements etc.), que nous exportons parfois, et dont nous bénéficions le plus souvent depuis l’étranger.

Les problèmes liés à la gestion et la raréfaction de l’eau dans le monde, à son partage et aux conséquences géopolitiques sont ici traités sous un prisme de lecture pratique et sans détours, afin d’éveiller les consciences, d’ouvrir les portes de la réflexion et des responsabilités de chacun : du capitaine d’industrie au politique, en passant par le particulier.

Gaëtan offre des échantillons de compréhension, afin de faire de ces questions complexes des entrées simples et abordables par le biais de réflexions fondamentales parfois survolées à l’école, jusqu’à des sujets plus complexes permettant aux prochaines générations de dérouler le fil rouge des impacts de nos modes de vies sur nos villes et pays voisins, tant d’un point de vue écologique, politique, que socio-économique.

Un livre qui nous pousse à nous poser des questions sur les responsabilités que nous avons vis-à-vis de l’autre, se trouvant le plus souvent au-delà de nos frontières géographiques et générationnelles.

Un être Humain devenu la première force de transformation d’une planète qui gardera l’empreinte visible et profonde de son passage même après son extinction, et ce, principalement suite à la négligence de l’impact environnemental de ses modèles économiques, activités industrielles et comportements irresponsables.


LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie17 oct. 2025
ISBN9782386258329
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    Aperçu du livre

    Eau et Pouvoir - Gaëtan Pinalie

    L’eau,

    c’est quoi ?

    J’adore l’eau,

    dans 20 ou 30 ans,

    y’en aura plus

    (JCVD)

    Sur Terre, l’eau se présente principalement sous forme liquide, mais elle peut aussi exister sous forme solide (glace) et gazeuse (vapeur d’eau).

    Sur le plan moléculaire, l’eau est composée de deux atomes d’hydrogène (H) liés à un atome d’oxygène (O), ce qui lui donne la formule chimique H2O.

    À savoir

    La vapeur d’eau est le premier GES (Gaz à Effet de Serre) de l’atmosphère et participe à l’augmentation des températures sur Terre (+15°C en moyenne VS -18°C sans vapeur d’eau dans l’atmosphère)*. Plus il y a de volume d’eau qui s’évapore, plus la concentration en GES augmente. Plus la température augmente, plus l’eau s’évapore, et ainsi de suite*.


    * « Rapport spécial du GIEC : Réchauffement climatique de 1,5 °C », GIEC, 2018.

    * « Changement climatique 2021 : Les éléments scientifiques », GIEC, 2021.

    Où trouver

    de l’eau ?

    L’or Bleu

    L’eau présente dans l’atmosphère (sous forme de vapeur d’eau, goutte, neige, et glace) représente 0,001 % du volume d’eau disponible. Même si son volume est minime en comparaison des autres réservoirs d’eau, cette fraction est néanmoins essentielle pour les cycles hydrologiques.*

    À savoir

    Sur 100 % de l’eau disponible sur Terre, nous partageons 1 % du volume liquide et non salée avec plus de 8 milliards d’habitants.*


    * «Climate Change 2021: The Physical Science Basis», Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), 2021 ; « L’eau douce, une ressource précieuse », CNRS, 2000.

    * « The United Nations World Water Development Report 2021: Valuing Water », UNESCO.

    À quoi sert l’eau ?

    L’eau affecte tout

    et tout le monde

    L’eau est une ressource naturelle essentielle à la vie des êtres humains, des animaux et des végétaux. Mais l’eau joue aussi plusieurs rôles indispensables, tant dans le cadre de notre vie quotidienne d’être humain que dans le cadre du fonctionnement de nos sociétés, en tant que composant indispensable à la vie économique. Elle est notre ressource vitale et ne peut être remplacée.

    3.1 Essentielle à la vie

    L’eau compose entre 60 et 90 % de l’organisme de tous les êtres vivants. Chez les humains, elle est cruciale pour le bon fonctionnement des organes, le transport des nutriments, l’élimination des déchets, la régulation de la température corporelle, l’hygiène, etc.

    À savoir

    Un être humain peut survivre quelques jours jusqu’à une semaine sans apport en eau sous forme alimentaire ou liquide, en fonction de plusieurs facteurs tels que l’environnement, la température, l’humidité, l’âge, la santé générale et le niveau d’activité physique.

    3.2 Solvant universel

    L’eau est capable de dissoudre et de déplacer de nombreuses substances chimiques telles que les minéraux et nutriments, au sein d’écosystèmes extérieurs et d’organismes vivants.

    3.3 Cohésion et adhésion

    L’eau a des propriétés de cohésion (force d’attraction entre les molécules d’eau) et d’adhésion (capacité de l’eau à adhérer à d’autres surfaces). Ces propriétés permettent par exemple aux plantes de transporter l’eau des racines aux feuilles ou encore de faciliter l’ascension de l’eau dans les vaisseaux sanguins des êtres vivants.

    3.4 Régulation de la température

    L’eau peut absorber et libérer beaucoup de chaleur sans subir de changement de température importante. Cela permet de réguler la température de la planète et de maintenir des conditions climatiques relativement stables.

    3.5 Cycle de l’eau

    L’eau circule en permanence à travers le cycle de l’eau. Elle s’évapore des océans et des surfaces terrestres pour former des nuages, puis retombe sous forme de précipitations (pluie, neige, grêle) et contribue ainsi à recharger les rivières, lacs et nappes souterraines qui iront à leur tour alimenter les océans en nutriments et éléments biogéochimiques.

    3.6 Élément économique indispensable

    L’eau est indispensable à notre système économique (usines, transports, production d’énergie, etc). Un pays qui manque d’eau est un pays qui ne peut ni nourrir sa population, ni se développer.*

    À savoir

    La consommation en eau par habitant est désormais un indicateur de développement économique.

    3.7 Pratiques culturelles et sociales

    Au-delà de ses fonctions physiques et économiques, l’eau possède aussi une valeur symbolique et spirituelle pour de nombreuses cultures (croyances, rituels, traditions, etc) symbolisant souvent la pureté, la vie et le renouveau.

    3.8 Arme géopolitique puissante

    Lorsqu’un pays contrôle une source d’eau importante, il peut l’utiliser comme un moyen de pression sur les pays voisins. La gestion de l’eau est une arme de guerre puissante en cas de conflit, mais aussi un levier de pacification et de coopération important quand on souhaite faire baisser les tensions géopolitiques.*

    « La guerre de l’eau » est un terme souvent utilisé pour décrire les conflits potentiels ou réels liés à l’accès, à la gestion et à l’utilisation de l’eau douce.

    À savoir

    En 1503 déjà, Léonard de Vinci conspirait avec Machiavel pour détourner le cours d’eau de l’Arno, afin d’éloigner l’eau de Pise, une cité avec laquelle Florence était en guerre.*


    * «The Economic Value of Water », Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), 2017.

    * « Water Conflict Chronology », Pacific Institute, 2023.

    * « Machiavelli and the Renaissance of Italian Strategy », Christopher S. Celenza, Cambridge University Press, 2021.

    Qui a de l’eau et qui n’en a pas ?

    La situation de l’eau dans le monde est complexe et nécessite de garantir un accès équitable et durable à cette ressource limitée

    Partage des ressources naturelles

    et renouvelables d’eau douce du monde

    Il faut comprendre que la quantité d’eau disponible est tout aussi importante que sa qualité, ses moyens de gestion et de distribution. Même si un pays dispose de ressources en eau abondantes, une gestion inadéquate peut quand même entraîner des problèmes de pénurie d’eau, de pollution, ainsi que des conflits.

    N.B. : 4 % entre les autres pays du monde*

    Un accès inégal à l’eau dans le monde

    Entre les années 2000 et 2020 le déclin des ressources en eau mondiale renouvelables par habitant a été d’environ 20 %. La variation étant la plus marquée dans les pays où la ressource par habitant était déjà la plus faible, comme l’Afrique subsaharienne (41 % en moins), l’Asie centrale (30 %), l’Asie occidentale (29 %) et l’Afrique du Nord (26 %). La région qui enregistre la baisse la plus faible est l’Europe (3 %).*

    Stress hydrique par région en 2050

    À savoir

    En 2050, 1 enfant sur 4 pourrait vivre dans une zone touchée par des pénuries d’eau et 50 % de l’humanité aura du mal à subvenir à ses besoins en eau un mois par an (UNICEF).

    Cette situation sera principalement due à une hausse de 20 à 30% des besoins mondiaux en eau d’ici 2050. Une hausse elle-même essentiellement causée par la croissance économique des pays émergents : de nouvelles mégalopoles dont la demande en eau devrait augmenter de 50 à 70 % d’ici 2050.*

    À savoir

    La France est souvent classée parmi les pays disposant d’un accès abondant à l’eau douce en raison de ses nombreux cours d’eau, rivières, lacs et nappes phréatiques. Cependant, en termes de pourcentage de ressource mondiale, la France n’est généralement pas classée parmi les premiers.

    4.1 Quelle région du monde offre une eau de bonne qualité ?

    La qualité de l’eau disponible varie considérablement d’une région à l’autre en fonction de facteurs économiques, géographiques et politiques. Dans certaines régions du monde, la ressource en eau est abondante et de très bonne qualité grâce à des services de traitement adaptés. Tandis qu’ailleurs, l’accès à une eau propre à usage agricole, industriel ou domestique demeure un défi majeur.*

    4.1.1 Monde occidental

    Le monde occidental englobe les pays développés d’Europe de l’Ouest, d’Amérique du Nord ainsi que d’autres régions économiquement avancées. Parmi les pays souvent cités du monde occidental on retrouve les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, et l’Allemagne. Ces régions atteignent un niveau élevé en matière de qualité d’eau disponible.*

    4.1.2 Europe de l’Est

    L’Europe de l’Est comprend les pays situés à l’est de l’Europe occidentale, tels que la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie. Cette région atteint un bon niveau de qualité d’eau, mais moins élevé que des pays occidentaux plus développés économiquement.*

    4.1.3 Grand Moyen-Orient

    Le Grand Moyen-Orient englobe les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, comme l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Égypte et le Maroc. Cette région atteint globalement un niveau de qualité d’eau disponible inférieur à la moyenne mondiale, mais avec d’importantes disparités entre les pays. À titre d’exemple, les Émirats Arabes Unis ont atteint un niveau élevé en matière de qualité d’eau disponible.*

    4.1.4 Ex-États Soviétiques

    Les ex-États soviétiques comprennent les anciennes républiques soviétiques, notamment la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, l’Arménie et la Géorgie. Le niveau de qualité de l’eau au sein de cette région varie considérablement d’un endroit à l’autre.*

    4.1.5 Amérique Latine & Caraïbes

    L’Amérique latine et les Caraïbes couvrent les pays d’Amérique centrale, du sud, ainsi que les îles des Caraïbes. Parmi les pays de cette région, on retrouve par exemple le Brésil, l’Argentine, le Mexique et la Jamaïque. La région atteint globalement un niveau moyen en termes de qualité d’eau disponible.*

    4.1.6 Asie-Pacifique

    La région Asie-Pacifique couvre une vaste zone englobant l’Asie de l’Est, le Sud-Est asiatique et l’Océanie. Les pays de cette région incluent par exemple la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Indonésie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Le niveau des pays occidentaux et pays économiquement développés de la région est très bon, mais le niveau de la grande majorité des pays en voie de développement de la région est inférieur à la moyenne mondiale.*

    4.1.7 Asie du Sud

    L’Asie du Sud concentre des pays comme l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh, le Sri Lanka et le Népal. Cette région atteint un niveau encore plus faible que l’Asie-Pacifique en matière de traitement de l’eau.*

    4.1.8 Afrique subsaharienne

    L’Afrique subsaharienne comprend les pays d’Afrique situés au sud du Sahara, tels que le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie. Cette région a le plus mauvais niveau en matière d’assainissement de l’eau.*

    À savoir

    La mauvaise qualité de l’eau dans le monde entraîne la mort d’un enfant de moins de cinq ans toutes les deux minutes. Les maladies d’origine hydrique comme la diarrhée sont l’une des principales causes de mortalité infantile dans le monde.*


    * « FAO Aquastat Database », FAO, 2024.

    * « High and Dry: Climate Change, Water, and the Economy », World Bank, 2016. « Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau : L’Eau pour la prospérité et la paix », UNESCO, 2024 ; « Rapport de l’UNICEF à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau », UNICEF, 2017.

    * « The United Nations World Water Development Report 2021: Valuing Water », UNESCO.

    * « U.S. Water Supply and Distribution Factsheet », Center for Sustainable Systems, University of Michigan, 2023.

    * « The State of the World’s Land and Water Resources for Food and Agriculture (SOLAW) », FAO, 2021.

    * « Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau : L’Eau pour la prospérité et la paix », UNESCO, 2024.

    * « Water, Security and Conflict », United Nations University, 2021.

    * « FAO Aquastat Database », FAO, 2024.

    * « Rapport sur l’empreinte hydrique globale », Water Footprint Network, 2022.

    * « The State of the World’s Land and Water Resources for Food and Agriculture (SOLAW) », FAO, 2021.

    * « World Health Organization (WHO) and UNICEF Joint Monitoring Program for Water Supply, Sanitation and Hygiene (JMP) », WHO/UNICEF, 2022.

    * « Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau : Partenariats et coopération pour l’eau », UNESCO, 2023.

    * « World Health Organization (WHO) and UNICEF Joint Monitoring Programme for Water Supply, Sanitation and Hygiene (JMP) », WHO/UNICEF, 2022.

    * « FAO, The State of the World’s Land and Water Resources for Food and Agriculture (SOLAW), 2021 » ; « État de l’alimentation et de l’agriculture dans le monde », FAO, 2021.

    L’eau de

    nos villes

    DES RÉSERVES SUREXPLOITÉES, GASPILLÉES ET POLLUÉES

    5.1 Surexploitation industrielle

    Sur le chemin tracé par nos sociétés de consommation se dessine une empreinte en eau de plus en plus indélébile. À mesure que l’humanité avance sur la voie de la mondialisation, elle laisse derrière elle des traces caractérisées par une empreinte en eau grandissante.

    En effet, pour produire et manger de la viande ou des légumes, il faut de l’eau. Pour produire de l’électricité, construire un téléphone, traiter nos déchets, entretenir des infrastructures ou extraire des minerais, il faut aussi de l’eau.

    Derrière chaque besoin, confort ou habitude de consommation, nous laissons derrière nous une empreinte en eau qui correspond à la quantité totale d’eau utilisée directement et/ou indirectement pour produire, transporter et consommer des biens et des services.*

    5.1.1 Qui sur exploite ?

    À l’échelle mondiale, l’humanité s’approprie chaque année environ 24 000 milliards de m³ d’eau douce, soit plus de la moitié des ressources renouvelables d’eau douce de la planète. Cette appropriation montre à quel point la demande mondiale en eau est élevée, surtout dans des secteurs tels que l’agriculture, l’industrie générale dont énergétique, et la consommation domestique.

    On estime que les 2/3 de la consommation mondiale d’eau alimente les chaînes d’approvisionnement des entreprises (alimentation, textile, énergie, produits chimiques, produits pharmaceutiques, mines, etc).

    Parmi les produits et services dont le processus de production consomme le plus d’eau, on retrouve les produits d’origines animales, le riz, le blé, les amandes, les avocats, le maïs, le chocolat, les produits à base de coton et cuir, l’électricité, les batteries, l’essence, les biocarburants, etc.*

    Au cours des 60 dernières années, la production des principales denrées agricoles a fortement augmenté :

    La production totale de céréales a triplé, avec une production de blé multipliée par 3 et une production de maïs multipliée par 5.

    La production de volaille a été multipliée par 8, tandis que l’élevage des porcs et bovins a été multiplié par 2.*

    En France, la production de maïs représente plus de 40 % de l’eau utilisée par l’industrie agricole (principalement pour nourrir le bétail), et la majorité des prélèvements en eau proviennent des sources de surface (rivières, fleuves et retenues d’eau), exploitées par les industries agricole, manufacturière et énergétique.*

    5.2 Exemples d’empreinte en eau

    En France, l’impact de notre régime alimentaire sur notre empreinte en eau est considérable.

    Pour produire 1kg de viande de bœuf, il faut jusqu’à 22 000 L d’eau.

    Ceci dit, la volaille est la source de viande dont la production a le plus augmenté ces 60 dernières années, et bien qu’elle demande

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