Orage

Par Lindsey Escorbiac

Mon "ORAGE" Il a tout bouleversé. Mon corps. Ma vie. Mes repères. Mais il m’a aussi appris à danser sous la pluie. Ce livre, c’est le récit sans filtre de mon combat contre le cancer du sein. Une traversée du chaos, des doutes, de la douleur… mais aussi de la force, de l’amour, et la renaissance. Chaque personne vit la maladie à sa façon. Voici la mienne. Mon ORAGE. Celui qui m’aide à aimer plus fort, vivre plus pleinement, et à redéfinir qui je suis. Un cri de vie. Le mien. Il y a toujours une lumière après la tempête. Lindsey

• Langue: Français
• Éditeur: Publishroom
• Date de sortie: 23 sept. 2025
• ISBN: 9782387130853

Aperçu du livre

Introduction

C’était un jour de mai comme un autre, du moins en apparence. Le ciel était d’un bleu immaculé, et la vie tournait comme une journée ordinaire.

Rien, à première vue, ne laissait présager la tempête à venir.

Mais soudain, sans prévenir, le vent s’est levé.

Il a soufflé avec une intensité inhabituelle, comme s’il voulait annoncer quelque chose, comme s’il portait en lui un message venu d’ailleurs.

Ce vent annonçait un violent orage, celui qui n’éclate pas seulement dans le ciel...

Mais celui qui explose aussi dans l’âme.

Dans votre vie.

Et avec lui, à cet instant suspendu, tout a basculé.

Ce jour-là, sans même en avoir conscience, j’ai mis un pied dans une bataille que je n’avais pas choisie, un combat intérieur et extérieur à la fois, un chemin semé d’embûches, de douleurs, de remises en question.

C’était le début d’une lutte silencieuse et pourtant déchirante.

Un cri dans la grisaille que j’étais seule à entendre.

Un combat dont je ne sortirai jamais totalement indemne.

Une épreuve qui allait me bouleverser jusqu’au plus profond de mon être, me transformer de manière irréversible, me bousculer sans ménagement, mais aussi – et contre toute attente – me révéler à moi-même.

J’étais loin d’imaginer, en franchissant ce seuil invisible, que cette épreuve, aussi brutale soit-elle, allait m’apprendre autant sur moi que sur la vie.

Elle allait me rendre plus forte, plus déterminée, plus résiliente. Elle allait forger en moi une force insoupçonnée, une capacité à tenir debout même lorsque tout vacille.

Mais cette force avait un prix.

Elle s’accompagnait d’une fragilité nouvelle, d’une sensibilité exacerbée, et de blessures invisibles que personne ne peut deviner au premier regard. Des handicaps que l’on ne voit pas, mais qui pesaient de tout leur poids sur mes épaules. Un esprit tourmenté, parfois envahi par les doutes, les peurs, les souvenirs qui refusent de s’effacer.

Et pourtant, malgré tout cela, je continue d’avancer. Je suis cette femme marquée, mais debout. Celle qui garde la tête haute, qui ne montre rien, qui affiche un sourire comme un masque lumineux, même lorsque tout en elle se brise silencieusement.

Car au fond, il ne s’agit pas seulement de survivre à l’épreuve, mais de continuer à vivre, à espérer, à croire que demain peut encore être un jour de lumière, même après le pire des orages.

Je suis cette nouvelle version de moi-même.

Je m’appelle Lindsey, et je suis cette femme sur 8.

Un cancer du sein avant 40 ans…

Qui pourrait s’y attendre ?

Certainement pas moi. J’étais une jeune femme épanouie, dynamique, en pleine santé. Aucun antécédent familial, aucune prédisposition particulière, rien qui ne laissait présager qu’un tel diagnostic viendrait fracasser mon quotidien.

Comme beaucoup, j’associais le cancer à un autre âge, une autre réalité. Il appartenait aux récits que l’on entend dans les histoires de famille, dans les témoignages poignants que l’on lit dans les magazines, dans les drames qui touchent les autres, mais jamais, jamais soi-même.

Et pourtant, un jour, ça nous atteint.

Même si le cancer avait déjà frappé trop de fois mon entourage.

C’était à mon tour.

Quand on m’a annoncé la nouvelle, le temps s’est figé.

Un tourbillon d’émotions contradictoires m’a envahie :

L’incrédulité d’abord,

L’incompréhension,

Puis la peur, une peur viscérale, profonde.

Comment affronter une telle épreuve ?

Comment faire face à l’inimaginable, à l’inacceptable ?

Comment accepter que son propre corps, ce refuge que l’on croit invincible, devienne soudain un champ de bataille, un lieu de douleur, de trahison ?

Rien ne prépare à cela. Rien ne nous enseigne à gérer la peur viscérale qui s’empare de nous quand on comprend que quelque chose ne va pas, que quelque chose ne sera plus jamais comme avant.

J’étais perdue, littéralement engloutie par une vague d’incompréhension et de panique.

Les mots des médecins résonnaient comme une langue étrangère, froide, clinique. Ils tombaient sur moi comme des coups de massue : des diagnostics, des protocoles, des probabilités.

Et ces chiffres, impitoyables, me réduisaient à un cas parmi tant d’autres, à une statistique.

Il y avait dans cette annonce une violence sourde, un tremblement qui ne s’arrêtait pas.

Mon esprit peinait à suivre, mon cœur se serrait sous le poids de cette nouvelle réalité.

L’incertitude, surtout, était la plus difficile à supporter : que va-t-il se passer ? Que vais-je devenir ? Vais-je souffrir longtemps ? Vais-je guérir ? Chaque question semblait se heurter à un mur de silence.

Et pourtant, très vite, une petite voix en moi s’est élevée, presque étouffée mais tenace. Une voix qui refusait de céder à la peur, à la résignation. J’ai compris, au fond de mon désarroi, que je n’avais pas d’autre choix que de me battre.

Que l’abandon n’était pas une option.

Que même si j’étais terrifiée, j’avais cette force intérieure, cet instinct de survie que rien ne pouvait éteindre. Je ne savais pas encore comment je m’y prendrais, ni où je trouverais l’énergie, mais je savais une chose avec certitude : je ne laisserais pas cette épreuve m’anéantir.

À aucun moment, je n’ai envisagé que l’issue puisse être fatale. Pas par naïveté, mais par nécessité.

Il fallait que je crois en la vie, en ma capacité à traverser la tempête. C’était une question de survie, mais surtout une question de volonté. Chaque jour, chaque souffle, chaque petite victoire devenait un pas vers la reconquête de mon corps, de mon identité, de ma dignité. Et même dans les moments les plus sombres, quand la douleur prenait toute la place, quand le découragement menaçait de m’engloutir, je m’accrochais à cette conviction : je suis plus forte que ce mal qui m’habite.

Cette épreuve a bouleversé mon existence, redéfinissant mes priorités, ébranlant mes certitudes et m’obligeant à puiser dans une force que j’ignorais posséder. Elle m’a appris à regarder la vie autrement, à savourer chaque instant avec une intensité nouvelle, à me délester du superflu pour ne garder que l’essentiel.

Aujourd’hui, je choisis de transformer cette douleur en une source d’inspiration et de partage.

À travers ces pages, je vous livre mon histoire, sans tabous, ni détours.

Écrire est une thérapie, une manière d’avancer, une étape de plus vers la guérison. Mais au-delà de mon propre parcours, c’est aussi un message que je souhaite transmettre : celui de l’espoir, de la force et de la résilience.

Je veux donner du sens à cette épreuve et, peut-être, aider ceux qui traversent des orages similaires à retrouver un peu de lumière au cœur de l’obscurité.

Je sais que ces lignes résonneront et feront échos chez certains d’entre vous.

Alors, brisons les tabous et laissez-moi vous raconter...

Chapitre 1

La moi d’avant

Revenons en arrière, là où tout a commencé, pour comprendre qui je suis… ou plutôt qui j’étais. Avant que la foudre de l’orage ne vienne tout bouleverser, avant que la vie ne me confronte à l’impensable.

Une femme épanouie

Jeune cheffe d’entreprise, j’avais construit ma vie avec passion et détermination. J’ai toujours été travailleuse, ambitieuse, animée par l’envie de réussir et de donner du sens à ce que je faisais. Pourtant, mon aventure entrepreneuriale n’a pas commencé dans les meilleures conditions. Ce n’était pas un rêve d’indépendance mûrement réfléchi, mais plutôt une réaction face à une situation toxique. À l’époque, je travaillais pour un patron manipulateur, malhonnête, qui m’a poussée dans une impasse professionnelle. Il m’a fait douter de moi, de mes compétences, m’enfermant dans un climat de méfiance et de pression constante.

Face à cette injustice, j’ai refusé de sombrer. Au lieu de continuer à subir, j’ai décidé de tourner la page et de créer ma propre entreprise. Prendre mon envol, n’était pas un choix simple, mais une nécessité vitale. C’était le début d’une nouvelle aventure, guidée par l’envie de construire quelque chose à mon image : honnête, solide et respectueuse.

Je me suis lancée dans un domaine qui me passionnait depuis plus de dix ans, une vocation qui avait grandi avec moi, doucement, mais sûrement. Je suis devenue fleuriste événementielle à mon compte, un métier qui mêlait à la fois création, émotion et beauté éphémère.

J’intervenais dans des lieux prestigieux : hôtels de luxe, restaurants raffinés, mariages grandioses, événements d’exception…

Chaque prestation était unique, chaque bouquet une œuvre. Mon univers était un monde à part, rempli de couleurs vibrantes, de senteurs subtiles, de textures délicates. Créer avec la nature comme matière première, donner vie à des ambiances, sublimer des instants — c’était plus qu’un métier, c’était une passion.

J’adorais ce que je faisais, profondément. Je mettais mon cœur dans chaque composition, et je voyais les yeux de mes clients briller devant mes créations. Chaque jour était une aventure, un défi relevé. Il n’y avait pas de routine, seulement une succession de projets à imaginer, à façonner, à faire éclore. Je me sentais à ma place, alignée, forte et accomplie.

J’étais épanouie, pleinement investie, bien dans ma peau. Je vivais ce que beaucoup appellent leur « meilleure vie ». Tout semblait me sourire.

Mon travail me nourrissait autant humainement qu’artistiquement, et dans cette période, tout fleurissait littéralement sur mon chemin.

Ma vie personnelle était à l’image de cette réussite : épanouie, remplie d’amour et de moments heureux. Je partageais ma vie avec mon compagnon depuis 2001.

Nous ne sommes pas mariés – je n’ai jamais aimé ce mot de