Moi, Olga : L’amour qui m’a tout coûté: Moi olga Tome 1, #241
Par Melissa Dibula
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À propos de ce livre électronique
Olga n'a jamais connu une vie paisible. Depuis la mort brutale de son père, son monde s'est effondré et son adolescence est devenue un chemin semé d'embûches. Placée dans une famille qui n'est pas la sienne, elle doit trouver la force de continuer à vivre entre solitude, incompréhension et douleurs muettes. Sa voix, fragile mais sincère, nous parvient à travers ce journal intime bouleversant, où chaque page résonne comme un cri retenu, une confession, une prière.
Au lycée, Olga affronte chaque jour les regards, les jugements, les humiliations et les non-dits. Elle essaie de cacher sa tristesse derrière un sourire, mais à l'intérieur, ses cicatrices restent béantes. Son cœur, avide d'amour et de reconnaissance, la pousse à chercher refuge dans des relations compliquées et souvent destructrices. Mais comment aimer lorsqu'on ne s'aime pas soi-même ? Comment se reconstruire quand tout ce qu'on connaissait a disparu ?
Dans ce récit, l'amour n'est pas seulement un sentiment : il est une épreuve, une brûlure, une perte. Olga découvre que l'amour peut sauver, mais aussi détruire. Son histoire, profondément humaine et universelle, illustre la vulnérabilité des adolescents face à la famille, à l'école, à l'amitié et au désir d'être accepté. Elle nous plonge dans ses contradictions : entre le besoin d'être aimée et la peur d'être abandonnée, entre la rage de vivre et l'envie de tout laisser tomber.
À travers des mots simples mais poignants, « Moi, Olga : L'amour qui m'a tout coûté » explore les thèmes universels de la perte, du deuil, de l'identité, mais aussi de la résilience. C'est un voyage intérieur, une plongée dans l'âme d'une jeune fille qui se bat pour ne pas sombrer, qui cherche un sens à sa vie malgré la douleur, et qui apprend peu à peu que la force se trouve parfois dans les endroits les plus inattendus.
Ce roman est destiné à tous ceux qui ont déjà connu la souffrance de perdre un être cher, qui se sont sentis seuls au milieu de la foule, ou qui ont cru, ne serait-ce qu'un instant, que l'amour était la réponse à toutes leurs blessures. Il s'adresse aux jeunes adultes comme aux lecteurs plus mûrs, à tous ceux qui veulent se rappeler combien la fragilité peut cacher une immense force. Olga n'est peut-être qu'un personnage de fiction, mais son histoire, elle, est universelle et résonnera dans le cœur de chacun.
Melissa Dibula
Mélissa Dibula est une auteure passionnée par les récits intimes et les histoires de résilience. À travers ses écrits, elle explore les thèmes de l'adolescence, de la famille, de l'amour et de la quête d'identité. *Moi, Olga : L'amour qui m'a tout coûté* est son premier roman publié, destiné à toucher et inspirer les jeunes lecteurs confrontés à des épreuves similaires. Mélissa souhaite montrer que, même face aux difficultés, la force intérieure et l'espoir peuvent guider chacun vers la résilience.
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Aperçu du livre
Moi, Olga - Melissa Dibula
« Le jour où papa est mort, le monde s’est figé autour de moi. Le silence de la maison était assourdissant, et chaque ombre semblait me rappeler ce que j’avais perdu. Mais ce n’est pas seulement la douleur qui m’étouffe : des trahisons, des non-dits et des promesses brisées se dressent devant moi comme des fantômes. Je suis seule, je vacille... mais je dois avancer. Et si écrire mon journal peut m’aider à survivre, peut-être pourra-t-il aussi me montrer comment me reconstruire. »
Olga.
Chapitre Ⅰ : Le lycée, la mort et moi.
Kinshasa, 4h30 du matin . C’est l’heure à laquelle je me réveille chaque jour, malgré moi, comme un rituel silencieux imposé par l’invisible. Depuis ma naissance, je vis dans la commune de Lemba, l’une des plus emblématiques de mon pays, la République démocratique du Congo. La plupart des habitants que je connais ici n’ont jamais quitté ce quartier : ils y sont nés, y ont grandi, et pour certains, y finiront leur vie. Cette idée d’un destin déjà tracé me serre souvent la poitrine d’une angoisse sourde.
Dans ma famille, je suis l’unique fille. J’ai un grand frère de vingt-cinq ans, nommé Pierrot, installé aux États-Unis, et un petit frère de onze ans, nommé Chris. Pourtant, dès mon plus jeune âge, j’ai toujours été perçue comme la fille aînée, à cause du vaste fossé d’âge qui me sépare de Pierrot.
Mes parents s’appellent Amandine Sifa et Léonard Masai. Mon père, douanier de profession, était souvent contraint de partir pour de longues missions. Durant ses absences, nous étions quatre à vivre sous le même toit : ma mère, mon frère Chris, la sentinelle — un oncle qui veillait sur nous et moi. Ma mère, elle, était femme au foyer, veillant avec douceur sur ce petit monde.
Chaque matin, sur le chemin de l’école, je murmurais une prière silencieuse, presque une supplication : je demandais à Dieu de me rendre visible, que quelqu’un enfin pose son regard sur moi, et que personne ne vienne me provoquer. À l’école, j’étais presque une ombre. Ceux qui me remarquaient ne le faisaient que pour se moquer, me rabaisser. Ma confiance vacillait, fragile et brisée. L’école n’était pas un lieu d’épanouissement, mais un champ de bataille où je combattais chaque jour. Je voulais grandir, m’élever, mais je ne faisais que me sentir rejetée, étrangère à ce monde.
Je n’avais pas d’amis. La seule personne qui daignait me remarquer dans cette école, c’était Sarah, mais elle ne semblait pas attachée à notre amitié. Lorsqu’elle séchait les cours, je me retrouvais seule, isolée, sans un seul compagnon dans la cour. Mes souvenirs de ces années restent empreints d’amertume, baignés dans une solitude profonde.
Je n’arrivais jamais à tisser de véritables liens, comme si on me refusait le simple droit d’exister parmi eux.
Chaque jour, à la sortie de l’école, je m’accrochais à Sarah, la suppliais de marcher avec moi. Elle savait combien je comptais sur elle et jouait avec cette attente. C’était soit elle, soit la solitude. Tous les autres rentraient en groupes joyeux, accompagnés par leurs parents ou leurs amis. Lorsque Sarah refusait de marcher avec moi, je préparais mes affaires longtemps en avance, trente minutes avant la fin des cours, pour m’éclipser discrètement, éviter les regards.
À quinze ans, avoir des amies avec qui partager secrets et expériences d’adolescente est essentiel. Mais à part Sarah, je ne suscitais aucun intérêt. Pas une seule camarade dans le quartier, à l’école, ni même à l’église. Je demeurais profondément solitaire.
De retour à la maison, après le repas, venait l’heure redoutée des devoirs. Un moment d’épreuve, surtout sans téléphone. La plupart des élèves de ma classe avaient un portable, leur permettant de faire des recherches rapides ou d’échanger les réponses. Moi, je devais m’en remettre uniquement à mes livres, sans aide. Mes parents ne prenaient jamais part à mes études ; je devais tout affronter seule.
Mes résultats étaient décevants, au point que je risquais de perdre mon année, voire d’être exclue de cette école catholique, réputée pour sa rigueur sans faille. Si mes notes ne s’amélioraient pas, je devrais redoubler, et la simple pensée de revivre cela m’effrayait jusqu’au plus profond de moi.
Un matin, avec deux devoirs en retard, je me sentais submergée par le stress et l’angoisse, incapable de deviner la réaction des professeurs. Sarah était absente, et je n’avais personne vers qui me tourner.
Pleine d’angoisse, j’ai feint un malaise pour me réfugier à l’infirmerie, espérant ainsi échapper à une punition certaine. Deux heures durant, j’y suis restée, avalant des comprimés pour des douleurs abdominales imaginaires, alors que mon ventre, lui, ne souffrait de rien. Contre toute attente, le sommeil a fini par m’emporter, m’offrant près de trois heures de répit volé au tumulte de ma journée.
Tout ce que je voulais, c’était rentrer à la maison, ne plus jamais remettre les pieds dans cette école que je haïssais silencieusement.
À trente minutes de la sortie, préparant mon sac avec une discrétion d’agent secret, j’avais décidé de partir la première pour filer à la maison sans me faire remarquer.
Une fois rentrée, j’avais la ferme intention d’annoncer à mes parents que je ne voulais plus remettre les pieds dans cette prison dorée. J’attendais le retour de mon père pour lui confier mon désarroi, mais lorsqu’il est enfin apparu dans la maison, tout mon courage s’est évaporé. L’intimidation m’a submergée, les doutes m’ont paralysée, et j’ai renoncé à lui parler, me résignant à rester coincée dans ce cauchemar scolaire.
L’angoisse me tenaillait, car les résultats scolaires approchaient, tels des juges implacables. Je savais, au fond de moi, que mes efforts n’avaient pas suffi. La peur de la colère paternelle me vrillait les entrailles.
La veille des résultats, le tuteur annonça les moyennes de la classe. La mienne se détachait tristement en bas du classement : 9 de moyenne. Humiliée, je me réfugiai dans les toilettes pour pleurer en silence, un océan de larmes secrètes.
Mais le pire restait à venir : la réaction de mon père. Furieux, il alla consulter mes notes au collège, puis, en rentrant, il m’infligea une punition digne d’un film d’action. Il ne prit même pas la peine de me demander pourquoi j’avais échoué. Ma mère, impuissante face à sa rigueur, ne put rien faire.
Dans un élan de cruauté presque artistique, il me déposa du piment dans les oreilles, les yeux, et sous les aisselles — une torture épicée dont je me serais bien passée. Ce jour-là, entre larmes et flammes, je priai Dieu, non pas pour un miracle, mais pour la mort, espérant qu’elle vienne enfin me libérer de cette souffrance.
La nuit, pour prolonger la pénitence, je dus rester à genoux sur le carrelage froid du salon. Mon père me fit promettre de travailler mieux, sous peine d’être expulsée.
Je souffrais tellement que le sommeil m’évita jusqu’aux premières lueurs de l’aube, pleurant jusqu’à cinq heures du matin, mes larmes formant une rivière silencieuse.
Le lendemain, à six heures précises, malgré la douleur et la tristesse, je me forçai à me rendre à l’école, incapable de prétendre être malade ou de m’absenter.
En classe, je rougissais de honte. Tandis que les autres célébraient leurs bonnes notes, je restais recluse dans mon coin, meurtrie, aspirant à disparaître.
Mon père, soucieux de sauver ce qui pouvait l’être, engagea un professeur particulier pour m’aider avec mes devoirs. J’éprouvai un soulagement fugace à l’idée d’avoir enfin quelqu’un à mes côtés dans ce combat. Il fallait absolument que j’améliore mes notes, au risque d’être expulsée.
Ce n’était pas un problème d’intelligence, mais un mal-être profond. Je me sentais perdue, incapable de confier mes tourments à quiconque.
Je regardais mon corps changer chaque jour sans comprendre pourquoi. Les filles de ma classe attiraient les regards, se faisaient courtiser, tandis que moi, je restais invisible, ce qui me faisait me sentir laide, comme une fleur fanée au milieu du jardin. Mille questions tourbillonnaient dans ma tête chaque nuit, causant d’incessantes insomnies.
Même à l’église, je n’arrivais pas à me faire des amis ; je restais toujours collée à ma mère, cherchant une protection contre la solitude. Dans mon quartier, c’était pire encore : aucune amie, aucune camarade.
Je me demandais souvent pourquoi personne ne voulait de moi. Était-ce parce que j’étais bizarre ? Laide ? Mystique ? Toute cette situation me blessait au plus profond.
J’avais qu’une seule hâte : finir mes études, partir loin de ces murs, de ces visages, et commencer une nouvelle vie ailleurs, avec de vrais amis, et peut-être, pour la première fois, un petit copain.
Les examens approchaient, et je m’étais promis de mieux faire. L’erreur n’était pas permise ; elle aurait signifié le renvoi, et une punition paternelle dont je redoutais l’ampleur.
Pourtant, au fond de moi, j’espérais secrètement être renvoyée. J’étais tellement invisible, tellement ignorée, que l’idée de rester encore deux ans dans ce collège me dégoûtait. Mais incapable de le dire à mes parents, je devais faire semblant de vouloir rester.
J’ai donné tout ce que j’avais. Il ne me restait plus que l’examen de biologie, mais je n’avais pas assez révisé. Alors, dans un élan de désespoir créatif, j’ai choisi la facilité : tricher.
Mon plan a fonctionné... jusqu’à ce que, au moment où je croyais le miracle accompli, le surveillant aperçoive la feuille de réponses dissimulée dans ma blouse. Il s’est approché de moi, l’air sévère, et a griffonné d’un geste solennel le mot qui allait marquer ma vie : « tricheuse ».
Tous les élèves présents se sont retournés vers moi, regardant la scène. Même ceux qui ne me calculaient pas m’ont parlé ce jour-là, car l’examen de biologie était crucial pour moi, en filière scientifique. Tricher, c’était comme me tirer une balle dans le pied. J’étais sous le choc. À la sortie de la salle, tout le monde me demandait pourquoi j’avais fait ça. Je n’avais pas de réponse, j’étais confuse, perdue. Je suis rentrée chez moi, triste, honteuse. Je ne pouvais en parler à personne, de peur de finir à l’hôpital si mes parents l’apprenaient. J’ai gardé le silence, essayant d’oublier cette horrible journée. Les vacances sont arrivées, il fallait attendre juillet pour savoir si mes notes suffisaient à me garder au collège. Mes parents étaient confiants, car ils avaient pris un répétiteur pour moi, mais moi, pas du tout. Pendant ces semaines, j’essayais d’oublier que j’avais 95 % de chances d’être renvoyée. Je me réfugiais dans la musique, seule musique, rien d’autre. La musique était devenue une drogue, une addiction. Je me réveillais la nuit, allumais la télé ou la radio, écoutais de la musique sans cesse. Je passais mes journées à écouter de la musique. Je n’avais pas d’amis, pas de copains, et je n’étais proche ni de mes cousins ou cousines. J’étais seule Le fameux jour de la proclamation est enfin arrivé. Mon père s’est rendu à l’école, tout confiant. Mais, à son grand malheur, le tuteur lui a annoncé que j’étais renvoyée du collège, sans aucune négociation possible. Il n’y avait donc aucun moyen de me sauver. Mon père est retourné à la maison, m’a fait appeler et m’a annoncé la nouvelle : j’étais renvoyée du collège catholique. À ce moment-là, je n’ai ressenti absolument rien, aucun sentiment au fond de moi. Mon père m’a dit qu’il fallait commencer à chercher une autre école pour moi. Je ne comprenais pas sa réaction. Je m’attendais à une punition terrible, suicidaire, connaissant son caractère, mais j’ai été surprise de le voir m’annoncer mon renvoi avec tant de calme. Durant les vacances, il a fallu trouver une autre école pour moi. Ce ne fut pas facile, car il fallait parcourir toute la ville de Kinshasa. De plus, mes notes n’étaient pas bonnes, et je faisais face à un dilemme : aucune école catholique ne voulait m’accepter avec de telles notes. Et, pour être honnête, je ne voulais plus entendre parler d’une école catholique, car j’avais été traumatisée par ces établissements. Cependant, pour mon père, les écoles catholiques restaient le premier choix pour nous, ses enfants. Il n’avait pas les moyens de nous scolariser dans des écoles privées. Pour lui, son souhait était que nous étudions tous dans ces écoles, car la formation y était très bonne et la discipline rigoureuse. Si cela ne dépendait que de moi, j’aurais préféré faire l’école à la maison, mais la décision revenait à mes parents. Finalement, mes parents ont réussi à me trouver une école privée qui a accepté de m’inscrire malgré mes mauvaises notes. Au fond de moi, j’étais surexcitée à l’idée de commencer une nouvelle histoire dans cette nouvelle école et de me faire de nouveaux amis. J’avais hâte que la rentrée arrive, impatiente de découvrir mon nouvel environnement. Le jour de la rentrée est enfin arrivé. Je m’y suis tellement préparée que, quand il est enfin là, j’entre dans ma nouvelle classe, toute surexcitée.
— Bonjour, je suis Olga.
— Olga qui ?
— Olga Masai, et toi ?
— Amanda Dakari.
— Je peux m’asseoir avec toi ?
— Non, j’ai déjà une voisine, mais tu peux t’asseoir derrière moi, il y a une place libre.
— D’accord, merci.
Amanda était une fille très belle, grande, au teint clair. Elle était métisse. Dès mon entrée dans la classe, c’est elle qui m’a le plus frappée. Je me suis précipitée vers elle : c’était le genre de fille avec qui je voulais être amie, le profil parfait, je ne voulais pas rater ma chance.
Quelques minutes plus tard, sa voisine est arrivée. Elle lui ressemblait presque, on aurait dit ses sœurs. Je me suis précipitée vers elle pour me présenter.
— Hi, moi c’est Olga.
— Oui, salut.
— Comment tu t’appelles ?
— Maria.
— Enchantée, Maria.
Maria se contenta de hocher la tête en réponse.
Les cours ont enfin commencé, et j’étais étonnée de voir que mon niveau était plutôt élevé. À l’école catholique où j’étais auparavant, on avait une avance plus considérable en matière de programme, mais cela m’importait peu : je voulais juste progresser et me faire plein d’amis dans ce nouvel environnement.
À l’heure de la pause, je ne savais pas trop où donner de la tête ni vers qui aller. J’ai décidé de suivre Amanda et Maria, histoire de m’attacher à elles.
— Je peux venir avec vous à la cantine ?
— Oui, pourquoi pas, répondit Amanda.
Maria fit semblant de ne pas avoir entendu. Moi, je voulais simplement me faire une place, alors je ne me laissais pas vexer par le silence de Maria.
Nous avons passé la pause ensemble, ce fut plutôt intéressant. Amanda était très gentille, souriante. Maria, elle, était très réservée, mais elle m’avait l’air d’avoir un bon fond. Du coup, je restais optimiste et voulais coûte que coûte que ces deux filles deviennent mes amies.
De retour à la maison, je m’attendais à ce que l’on me demande comment s’était passé mon premier jour dans cette école. Mais personne ne posa la question. Ce n’était pas grave, j’étais habituée.
Ma première semaine dans cette école s’est plutôt bien passée. Je m’accrochais toujours à Amanda et Maria, sans savoir que j’allais fortement le regretter. Je m’étais laissée aveugler par l’apparence de ces deux belles filles.
— Olga ?
— Oui ?
— Tu es nouvelle, c’est ça ? demanda Sonya.
— Oui, répondis-je.
— Tu viens de quelle école ?
— De l’école catholique Sainte-Thérèse.
— Je vois.
— Tu connais cette école ?
— Non, je n’en ai jamais entendu parler. Devrais - je ?
— Non, je crois que c’est une école catholique très connue, réputée pour sa bonne formation et sa rigueur.
— Ah oui ? Et pourquoi tu es partie ? s’étonna Sonya.
— Je n’étais pas à l’aise avec la rigueur de cette école. Du coup, j’ai demandé à changer d’école, et on m’a envoyée ici, répondis-je.
— Sinon, fais attention aux gens avec qui tu t’attaches.
— Ah oui ? Quels gens ? m’étonnai-je.
— Amanda et Maria, répondit Sonya.
— Tu es nouvelle ici, tu ne devrais pas t’attacher à des gens qui ont une réputation ternie. Fais attention.
— Sonya, peux-tu m’en dire un peu plus ? Je suis vraiment perdue.
— Tu comprendras toi-même avec le temps, fais juste attention.
— Tu as l’air innocente, alors je voulais juste te prévenir. Quel âge as-tu ?
— J’aurai 16 ans bientôt.
— Cool.
— Et toi ?
— J’ai déjà 16 ans.
— D’accord. Tu vois, je suis nouvelle ici, et je ne sais pas trop avec qui traîner. Je cherche mes repères.
— Je comprends, on est tous passés par là, me rassura-t-elle avec un petit sourire au coin des lèvres.
Lorsque Sonya vit Amanda et Maria s’approcher, elle s’en alla promptement, comme si elle avait vu le diable en personne.
En fait, j’avais remarqué que Maria et Amanda ne parlaient à personne d’autre. Elles étaient constamment isolées des autres. Tous les élèves de la classe semblaient très réticents à leur parler, n’osaient pas s’approcher d’elles. Moi, je pensais que c’était parce qu’elles étaient très belles, mais j’allais apprendre la vraie raison de leur isolement.
Quand Amanda s’assit, elle se retourna vers moi et me demanda directement ce que Sonya m’avait dit.
— Olga, que t’a-t-elle dit ? demanda directement Amanda.
— Qui ? Sonya ?
— Non, ma grand-mère, répondit Amanda avec ironie.
— Rien, elle voulait juste me demander de quelle école je venais.
— Elle ne t’a rien dit d’autre ?
— Non, absolument rien.
— D’accord, fais attention à cette fille, c’est une commère de haut niveau. Si tu veux traîner avec nous, évite cette fille et toute sa bande.
— D’accord.
La réaction d’Amanda m’a étonnée, car cela laissait entendre qu’il y avait anguille sous roche. Je me sentais obligée de choisir entre le reste de la classe et les deux filles qui m’avaient accueillie à bras ouverts à mon arrivée dans cette nouvelle école.
Ce jour-là, je suis rentrée à la maison avec beaucoup de questions qui tournaient dans ma tête. J’ai à peine mangé. Ma scolarité allait être encore un cauchemar alors que j’avais tant espéré pouvoir tout recommencer à zéro et me faire de vrais amis.
6 h 30 — me voilà sur le chemin de l’école. Les transports en commun m’attendent, fidèles mais impersonnels. Je marche vite, presque sur la pointe des pieds, comme si je voulais disparaître. J’emprunte les petits raccourcis, ces ruelles étroites qui m’épargnent les regards curieux des autres élèves. Eux arrivent dans de belles voitures, moi... je suis juste une silhouette solitaire sur le trottoir.
Alors que je baisse la tête, perdue dans mes pensées, une ombre se détache devant moi. Un jeune homme s’approche, ses pas calquant les miens. Mon cœur rate un battement. Personne ne vient vers moi d’ordinaire. Et pourtant... il me parle.
— Salut, commença-t-il d’une voix légère.
— Salut, répondis-je, surprise qu’il ose m’aborder.
— Je m’appelle Emmanuel, mais tout le monde m’appelle Manu, ajouta-t-il avec un sourire qui semblait dire fais comme tout le monde.
— Enchantée, Manu, enchaînai-je.
— Et toi, tu t’appelles comment ? demanda-t-il.
— Olga, répondis-je simplement.
— Olga... joli prénom, souffla-t-il, comme s’il venait de le goûter. Comment tu trouves notre école ?
— J’aime bien ce que je vois... pour le moment en tout cas, puisque je suis là depuis très peu de temps, avouai-je.
— T’inquiète, répondit-il avec un clin d’œil, il y a du bon et du mauvais partout — un peu comme dans les assiettes de la cantine mais tu t’habitueras.
Je ne pus m’empêcher de sourire à cette image.
— Merci, Manu, dis-je doucement.
— Dis, tu es là depuis combien de temps ? demanda-t-il.
— J’étudie ici depuis six ans maintenant, répondit-il, presque fier de son ancienneté.
— Woow, c’est énorme ! Donc tu connais tout le monde à peu près ? m’exclamai-je.
— On peut dire ça, affirma-t-il, l’air de quelqu’un qui aurait vu passer trois générations d’élèves.
— Je suis vraiment ravie que tu sois venu me parler, Manu, avouai-je, et ce n’était pas qu’une formule.
— On est tous passés par là, Olga... répondit-il doucement. Puis, avec un petit rire : Et puis, c’est toujours sympa de sauver une nouvelle élève d’une marche solitaire vers l’inconnu.
Nous avons continué à marcher côte à côte. Moi, encore un peu surprise qu’on ait osé briser ma bulle de silence. Lui, comme s’il avait toujours su que j’en avais besoin.
Emmanuel était très grand, au teint bronzé et toujours super bien coiffé. Il faisait partie des garçons les plus élégants et soignés de la classe. Il n’était pas le plus beau, mais sûrement le plus chic. J’avais remarqué qu’il parlait à tout le monde dans la classe, il était super gentil et aimable. Je me suis sentie flattée qu’il soit venu vers moi en premier, alors que, me connaissant, je ne serais jamais allée vers lui.
Ma première semaine d’école était passée, et c’était enfin le week-end. Ici, contrairement à mon ancienne école, le samedi n’était pas réservé aux cours, mais uniquement aux activités sportives. Un luxe auquel je ne comptais pas m’habituer trop vite. Alors, ce matin-là, j’en profitai pour traîner au lit, savourant chaque minute de silence et de douceur, comme si le monde entier m’avait accordé une permission spéciale de ne rien faire.
Mais, à ma grande surprise, les élèves de mon école organisaient souvent des soirées karaoké, des pique-niques ou des excursions chaque samedi, à leurs propres frais. Amanda et Maria ne m’avaient jamais prévenue de rien, alors je croyais naïvement que nous étions devenues amies. Pourtant, en arrivant ce lundi-là à l’école, j’ai découvert qu’ils étaient tous partis sans moi. Mon cœur s’est serré, une déception lourde et sourde m’a envahie.
En poussant la porte de la salle de classe, j’ai cherché Amanda du regard et, sans réfléchir, je me suis approchée.
— Salut Amanda.
— Ça roule, Olga, répondit-elle d’un ton désinvolte, un léger sourire aux lèvres.
— Tu étais au pique-nique au jardin botanique samedi ? demandai-je, espérant qu’elle me dirait oui.
— Oui, j’étais invitée, répondit-elle, sans autre commentaire.
— Tu aurais pu me le dire... J’aurais vraiment aimé y aller, soufflai-je, la voix un peu brisée.
Elle haussa les épaules, presque amusée.
— Ça t’intéresse, ce genre de sorties ?
— Bien sûr ! J’ai seize ans, Amanda, pas quatre-vingts ! répondis-je avec un sourire forcé,
