Révéler l'indicible après 35 années...

Par Pascal Thibeault

Originaire de Ville du Saguenay Pascal Thibeault a été sexuellement agressé dès l’âge de cinq ans par son père René Thibeault qui a été sentencié au palais de justice de Chicoutimi à trente mois de pénitencier, le 17 juillet 2012. Après trente-cinq ans de silence la victime en ressent encore aujourd’hui d’importantes séquelles sur le plan émotif. Sans le savoir, des gens de tous les horizons ont pu croiser l’auteur. Cependant, le secret a fait son œuvre.

Quelle conséquence majeure a été engendrée chez l’auteur qui en a été victime ? Comment celui-ci a-t-il appris à composer avec ce traumatisme ?

Récit à l’appui, cet ouvrage présente les questions existentielles que s’est posé Pascal Thibeault, incluant les phases critiques que celui-ci a dû surmonter avec courage et détermination. Ce livre décrit également des stratégies adaptatives dans le dessein de préserver sa dignité masculine. En parcourant les pages de ce livre, celui-ci vous propose des pistes de solutions et des moyens afin d’y parvenir.

Parler agression sexuelle n'est jamais facile, que l'on soit femme ou homme car il y a encore de nombreux tabous. Dénoncer son agresseur demande beaucoup de courage et de force. Pascal Thibeault possède ce courage et cette force. Il raconte que le plus difficile dans cette dénonciation fut d’être cru. En 1995, il n’y avait pas assez de preuves, mais à partir du moment où le Procureur m’a cru, j’ai senti la cour sensible et réceptive. Auteur des livres Le trafiquant d’espoir en (2006), Le sentier du pèlerin en quête de lumière en (2009) Pascal Thibeault est également détenteur d’un baccalauréat multidisciplinaire en science religieuse obtenue à l’Université du Québec à Chicoutimi ainsi que d’une formation en toxicomanie acquise à l’Université de Sherbrooke.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions iGraf
• Date de sortie: 12 août 2025
• ISBN: 9782981345134

Pascal Thibeault

(Saguenay-Lac-Saint-Jean, 1972) Intervenant en pastorale sociale et auteur, Pascal Thibeault détient un baccalauréat multidisciplinaire en sciences religieuses de l’université du Québec à Chicoutimi (2005-2009). Également, il a obtenu une spécialisation d’un microprogramme de 1er cycle en animation catéchétique de l’université de Sherbrooke (2009-2010). ... En outre, il a suivi plusieurs formations continues en toxicomanie de l’université de Sherbrooke (1998-2005) et en intervention de millieu; travail de rue (1997-2000). Impliqué au sein de plusieurs organisations caritatives, homme de cœur et d’action, Pascal Thibeault fut le fondateur et directeur général de l’organisme caritatif Référence-Espoir, fondé le 7 décembre 2004 (2004-2007). Sa mission principale était d’apporter un support aux citoyens, favoriser des pratiques d’entraide et offrir des services adaptés à une clientèle marginalisée vivant diverses problématiques.

Aperçu du livre

Révéler l’indicible après 35 années…

Pascal Thibeault

Pour commander l'œuvre en papier ou correspondre avec l'auteur,

vous pouvez écrire ou téléphoner à :

Pascal Thibeault

5596 Des Terrasses,

Trois-Rivières (Québec) Canada

G8Y-7N9

Site internet : www.pascal-thibeault.com

Courriel : [e-mail]

Couverture de livre et mise en page: Monsieur André Martimbeault

Correction des textes: Myriam Lefebvre, Marc Villeneuve, Johnny Doré.

Photo courtoisie de Jeannot Lévesque, photographe.

© 2024, Pascal Thibeault, Chicoutimi, (Québec), Canada 

ISBN : 978-2-9813451-3-4 (epub)

ISBN : 978-2-9813451-0-3 (papier) 

Dépôt légal : troisième trimestre 2024

Bibliothèque et Archives Nationales du Québec

Bibliothèque et Archives Canada

Il est à noter que sur chaque exemplaire vendu de ce livre deux dollars seront versés directement au Groupe d’entraide Yeux du Cœur du Canada, un organisme sans but lucratif fondé le 24 octobre 2011 qui a pour mission d’apporter une aide ponctuelle et systématique aux enfants de la rue et orphelins de Yaoundé en République du Cameroun. Par le biais d’une action caritative, l’organisme se veut un levier qui permettra aux aidés(e)d’accéder a une meilleure qualité de vie www.yeuxducoeur.com.

Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans l'autorisation écrite de l'éditeur ou de l'auteur, sauf dans les cas autorisés par la loi canadienne sur les droits d'auteur. 

Table des matières

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 – Mon récit

CHAPITRE 2 – Chut ! Tais-toi et garde le secret entre nous !

CHAPITRE 3 – Lorsque la victime est un garçon !

CHAPITRE 4 – Imperméable à l’amour

CHAPITRE 5 – Oubliez le passé… Et vivre le présent ?

CONCLUSION

QUESTIONNAIRE

RESSOURCES

INTRODUCTION

En premier lieu, je tiens à remercier tout particulièrement les nombreux collaborateurs et collaboratrices dévoués sans lesquels ce beau projet qui me tient tant à cœur n’aurait vu le jour. C’est par un effort constant et avec un haut niveau de professionnalisme que ces gens se sont engagés à participer à la mise en œuvre de cet ouvrage. Que ce soit au niveau de la correction et révision, de la photographie, du graphisme ou de tout autre apport précieux, ces gens n’ont pas ménagé leurs efforts. Pour cela, je leur en suis vraiment reconnaissant. Il faut certainement être animé d’une conscience d’altérité qu’ils ont poussée à un haut niveau afin de concrétiser ce qui m’apparaît comme mon cri du cœur le plus vrai.

Dans le même ordre d’idées, je n’aurais certainement pas mis cette œuvre à terme n’eût été de la présence dans ma vie de mon fils Charles-Antoine auquel je dois une grande partie de ma détermination et de ma persévérance. À travers lui, je vois tout ce qui faut entreprendre pour protéger les jeunes générations à venir. Je n’oublierai certes pas de remercier cordialement tous les gens significatifs qui ont marqué mon existence et que je salue dans ces quelques lignes. Ainsi, je pense à toutes les personnes œuvrant dans le système juridique qui m’ont soutenu de par leurs compétences mises au service de la victime que je suis. Dans la même veine, je remercie à l’avance les ex victimes auxquelles ce témoignage authentique est dédié ainsi que les professionnels de la santé, en relation d’aide et des services communautaires qui le liront.

Je n’exprime pas que des remerciements car, je désire avant tout qu’à travers ceux –ci toutes les personnes : collaborateurs, amis et connaissances perçoivent la nécessité de mettre en pratique le courage, la persévérance et la sérénité dans leur vie quotidienne, un jour à la fois car, à chaque jour suffit sa peine. Ma gratitude est forgée à même les épreuves que j’ai vécues et ma reconnaissance va à toutes les personnes qui m’entourent en toute simplicité.

CHAPITRE 1

Mon récit

Ce récit est écrit dans son intégrité et exprime toute la gamme des émotions ressenties lors de circonstances qui ont eu de lourdes conséquences sur ma vie. Le fait de devoir vivre avec les répercussions des agressions sexuelles n’est certes pas évident à mes yeux, mais d’autant plus parce que les actes sexuels perpétrés contre ma personne ont été commis par un parent direct, mon père, René Thibeault. Comme vous serez à même de le constater dans les prochaines lignes, j’ai été victime d’agressions sexuelles entre 1977 et 1982.

Celui-ci fut le fondateur et directeur-général de la Maison de l’Espoir Inc, une maison de transition et de réinsertion sociale pour les jeunes en difficulté, fondée en 1980, à Ville de La Baie. Je me souviens très bien d’avoir été un petit garçon vraiment très renfermé sur moi-même. Cela a incontestablement influencé mon devenir : j’en reparlerai davantage au cours de mon récit. J’avais beaucoup de difficulté à exprimer mes émotions et mes sentiments envers mes semblables, mais davantage envers mes parents. Pour quelles raisons ? En premier lieu, ceux-ci ne communiquaient jamais sincèrement avec moi, sauf pour me dévaloriser. D’abord, en tant qu’être humain, on recherche la lumière, mais moi, j’ai vécu les ténèbres. Il paraît qu’il faut d’abord comprendre ce qu’est la noirceur pour pouvoir comprendre ce qu’est la lumière, mais moi je m’en serais bien passé de cette période de ténèbres.

En deuxième lieu, cela m’amène, à vous confier ma peur du rejet et de me faire crier après par n’importe qui. Comme je vous le disais, mes parents, surtout mon père, ne m’adressaient la parole que pour des banalités. Je peux tout de même vous avouer que je ressentais une certaine affection, voire, un certain amour de la part de ma mère. Par contre, de la part de celui qui aurait pu et qui aurait dû être un père véritable... C’était tout le contraire ! C’est pourquoi je recherche encore une figure paternelle, même inconsciemment : cela fait encore partie de mes souffrances. Pour ce qui est de celles-ci, j’ouvre une parenthèse : elles sont dans le ‘ici et maintenant’, car elles sont encore présentes en moi. Je pourrais dire que j’ai atteint le bonheur, mais ce n’est pas le cas.

Toujours est-il que les événements que je vous raconte remontent à 1977. J’avais cinq ans au moment où mon père commença à m’abuser sexuellement. Évidemment, les faits rapportés ici sont enfouis dans les recoins de ma mémoire et il m’est impossible de vous donner les dates précises. Par contre, je ne crois pas que ce que j’ai subi soit moins douloureux pour autant. Lorsque mon agresseur s’en prenait à moi, cela se produisait toujours dans sa chambre à coucher. C’était à l’époque où notre famille habitait près du centre-ville de Chicoutimi, sur la rue Morin, Or, ce dernier me disait : – Viens-t-en ! Étends-toi à côté de moi et imagine-toi que tu es couché sur le bord de la mer. Il me disait cela comme si c’était naturel de me proposer cela, moi qui n’avais que cinq ans à l’époque.

Soudainement, il baladait sa main sur mon corps et me caressait les testicules. Il me faisait faire des séances d’auto-masturbation, et ce, à plusieurs reprises. Non seulement me forçait-il à le faire, mais encore, celui-ci me le proposait fréquemment : — Pascal, je te masturbe, mais j’aimerais que toi aussi, tu me masturbes. C’est au moment où ce père dénaturé voyait que j’étais en érection, qu’il commençait à me faire des fellations. Vous imaginez le trouble dans la tête d’un petit garçon de cinq ans ! Déjà là, je me sentais comme un enfant défait, complètement détruit. Toutes ces séances d’auto-masturbation et de fellations se produisaient à répétition et toujours lorsque ma mère était absente de la maison, car il faut dire qu’en plus d’être un abuseur, il était hypocrite ! 

Ainsi, après chacune de ces séances, mon agresseur me disait toujours : – Ne dis rien à personne, cela doit toujours rester entre nous deux – Je me rappelle également d’une autre occasion où ce dernier m’avait donné un volume sur la sexualité et me suggérait : – Pendant que je vais te masturber, regarde ces photos et imagine-toi que c’t’une fille qui te fait ça ! – Ce n’était pas une fille qui me faisait cet acte, c’était mon père ! C’était lui, René Thibeault, un homme qui ne démontrait aucun respect à mon égard. J’étais un objet entre ses mains. Il usait de mots soi-disant sécurisants, mais en réalité, il utilisait son pouvoir de domination d’adulte pour assouvir ses désirs et plaisirs égocentriques sans jamais se questionner.

Au fur et à mesure que je grandissais, cet homme dur et vindicatif me faisait passer pour un psychiatrisé et un menteur qui fabule. Vous savez, mon père se plaignait faussement à tout son réseau social, à son entourage et dans sa famille. Derrière un beau langage, il leur disait : – Regardez ! On essaie de tout faire pour l’aider, mais il ne veut pas s’en sortir ! – Comme si un enfant de cinq ou dix ans devait déjà se responsabiliser à cet âge !

Durant mon adolescence, vers treize, quatorze ans, mon agresseur tenait toujours le même discours moralisateur. Il avait une notion absolue du bien et du mal qui lui était très personnelle. De fait, celui-ci se réfugiait derrière les dogmes religieux et les idéologies sociopolitiques qu’il adaptait au gré de ses impressions et fantasmes du moment, et ce, dans le but de donner une belle image publique. Je commençais alors à me révolter des nombreuses agressions sexuelles de celui-ci et je plongeais droit dans le monde de la drogue. Même à cette époque agitée, ‘Monsieur’ passait son temps à se plaindre à quiconque que j’étais un enfant qui n’écoutait pas et qu’il ne savait plus quoi faire avec moi. Il jouait généralement les ‘vierges offensées’ devant ses connaissances. Comment voulez-vous qu’il y ait une véritable  communication entre nous et surtout, que je me sente aimé dans de telles conditions ? Je le redis : cet individu n’avait absolument aucun respect envers ma personne. Il n’en avait pas davantage pour lui-même : pour satisfaire ses pulsions sexuelles, ça oui, par exemple !

En fait, je n’ai jamais connu ce qu’est un père véritable. Un père qui gâte ses enfants, qui leur accorde des permissions et surtout, qui les aime... Tels qu’ils sont. Lorsque je mentionne le mot ‘Aimer’, cela signifie aimer d’un amour propre, apprécier véritablement, car le véritable amour paternel ou autre,