Le secret de la pierre: Entre richesse, pouvoir et éternité
Par Patrick Boué
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ancien chef d’entreprise, formateur et animateur de réseaux de dirigeants, Patrick Boué associe son expertise en management des organisations à sa passion pour la fiction. Il entremêle profondeur stratégique et vision romanesque dans une structure narrative inspirée du thriller. S’appuyant sur une base mythologique liée à l’immortalité et au concept de la pierre philosophale, il rend hommage à des figures emblématiques telles que Marco Polo, Christophe Colomb, Vidocq, Jules Verne, H. G. Wells et Pierre de Coubertin. À travers cette œuvre, il vous invite à une réflexion sur les limites de la justice humaine.
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Aperçu du livre
Le secret de la pierre - Patrick Boué
L’espèce humaine est la seule
qui sache qu’elle doit mourir
Voltaire
Une image contenant transport, embarcation, bateau, véhicule Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.1293 : Quelque part sur la mer entre Ormuz et la Perse,
sur une cogue
MARCO : Belle journée, Mercutio, n’est-ce pas ?
MERCUTIO : Temps idéal pour une discussion ?
MARCO : Oui, et c’est très confidentiel.
MARCO : Ça te fait quoi de rentrer au pays après 15 ans en Chine ?
MERCUTIO : On n’y est pas encore. Avec la mission que nous avons, il faudra plutôt compter 16 ou 17 ans.
MARCO : C’est juste, Mercutio, mais le fait est que nous rentrons en Italie après une très, très longue absence.
MERCUTIO : Je t’avoue que mes sentiments sont divisés.
D’une part, je suis heureux de retrouver la vie que nous avions avant ; d’autre part, j’ai adoré cette vie d’aventures que nous avons menée.
Grâce à ton père et à la position que tu as obtenue auprès de l’empereur, nous avons eu des voyages palpitants.
La découverte de la Chine elle-même, la Perse, où nous allons certainement séjourner de nouveau, la grande Horde¹, la Corée, la Birmanie, Sumatra et ses femmes incroyables, le Cambodge et le Viêt Nam. Je t’avoue que la culture de ces deux derniers pays m’a fortement impressionné.
Le respect de leurs guerriers et la dévotion de leurs femmes au service du maître sont des choses complètement inhabituelles dans notre culture et fort séduisantes.
MARCO : Certes, mon cousin, mais tout cela doit prendre fin.
L’empereur est sur la fin de sa vie. Qui sait comment va se passer sa succession ?
Il serait dangereux pour nous de rester au palais à attendre de savoir qui va gouverner.
Tu sais que nous avons des amis, mais aussi beaucoup d’ennemis qui n’ont jamais vu d’un bon œil qu’un étranger ait les faveurs du grand Khan et puisse conduire des missions comme celles que tu viens d’évoquer.
MERCUTIO : Pourquoi ces questions, mon cher cousin ?
Envisages-tu de t’installer définitivement, sans objectif de nouveaux voyages ?
MARCO : C’est un peu plus compliqué que cela, et c’est pourquoi j’ai souhaité que nous nous entretenions seul à seul et loin d’oreilles indiscrètes.
Je tiens de Kubilaï Khan des informations sur l’incertitude de notre avenir à sa cour. Il se sait malade et m’a fortement conseillé de ne pas reparaître en Chine tant que l’on n’aura pas la certitude d’y rester en vie.
C’est pour cette raison que notre mission officielle est d’accompagner la princesse Kokejin à l’Ilkhan Arghoun d’Iran. Cela nous permet de sortir de Chine pendant cette période qui s’annonce compliquée et, en même temps, de pouvoir retourner en Italie.
Mais ce n’est pas le propos que je voulais évoquer avec toi. Je suis partagé entre revenir à Venise et continuer à sillonner le monde. Il y a tellement de choses à découvrir.
MERCUTIO : Certes, mon cousin, mais pourquoi cela exige-t-il que notre discussion soit confidentielle ?
MARCO : Nous avons acquis une petite fortune pendant notre expédition, toi comme moi.
MERCUTIO : Surtout toi. Moi, je suis beaucoup moins riche (avec un sourire).
MARCO : Oui, c’est bien une des raisons de notre entretien. Ma soif d’aventures n’est pas atteinte. Nous sommes dans la force de l’âge, et nous ne connaissons rien de notre futur ni de notre espérance de vie. J’ai encore soif de découvertes, Mercutio.
Si je m’installe à Venise, je crains de devenir un riche marchand vivant de ses rentes. Le confort m’endormira, je me marierai et j’aurai des enfants que je regarderai grandir. Une vie paisible et aisée peut paraître agréable, surtout en ces temps troublés où Venise est en guerre, mais je t’avoue que cette option ne me satisfait pas pleinement.
MERCUTIO : Qu’envisages-tu, mon cousin ? Repartir très vite ? Tu as dit toi-même que notre vie pourrait être menacée si nous retournions en Chine trop vite.
MARCO : Je vais te confier un projet qui m’est venu depuis notre départ. Après ma dernière entrevue avec le Khan, j’ai ressenti une profonde tristesse à l’idée d’abandonner cette vie que nous menons. Cette mission m’a donné le temps de réfléchir et de mûrir mon projet. J’espère que tu ne vas pas me prendre pour un fou quand je vais te le décrire.
MERCUTIO : Tu attises mon intérêt, dis toujours. Je suppose que ceci doit rester sous le sceau du secret, entre nous ?
MARCO : Bien sûr. De toute façon, personne ne te croirait si tu venais à en parler.
MERCUTIO : À la bonne heure, dit Mercutio sur un ton mi-sarcastique, mi-curieux.
MARCO : Ne prends pas ombrage, mon cousin, l’idée peut paraître complètement folle. J’envisage de disparaître avant ou après mon retour.
MERCUTIO : ???
MARCO : Je ne veux pas mourir, je veux simplement pouvoir profiter d’une partie de la fortune acquise pour continuer à explorer le monde. Mais si je disparais subitement, cela créera des troubles au sein de ma famille et de la bourgeoisie vénitienne. Sans compter, l’Église très au fait de nos affaires en Chine.
MERCUTIO : Et donc ?
MARCO : Je te soumets mon projet.
Toi et moi avons pratiquement le même âge. Nous sommes partis ensemble à 16 et 17 ans.
Personne à Venise ne nous a vus depuis 17 ans. La ressemblance que nous avions enfants n’a fait que se renforcer avec le temps.
Aujourd’hui, je défie quiconque qui ne nous a pas vus depuis tout ce temps de nous discerner l’un de l’autre. Si nous ajustons nos barbes et nos tenues, nous pourrions passer l’un pour l’autre.
Mon idée est que nous nous substituions l’un à l’autre. Tu deviendrais Marco Polo.
Mercutio resta bouche bée devant l’énormité de la proposition de son cousin. Il ne savait pas s’il devait éclater de rire ou si son cousin était devenu fou.
MERCUTIO : Est-ce que j’ai bien entendu, et est-ce que tu es sérieux ?
Tu es riche, ton avenir à Venise semble prometteur. L’Église va t’encenser et te protéger. Tu vas devenir un des plus importants marchands de Venise. Et tu m’annonces vouloir renoncer à tout ça, à mon profit ?
C’est une mauvaise farce, mon cousin. Si je ne te connaissais pas aussi bien, je penserais que tu as dévié ²de sens.
MARCO : Attends, Mercutio. Je suis sérieux et j’ai beaucoup réfléchi à tout cela.
Ma fortune est suffisante pour que je te la laisse en prenant une partie qui me permettra de repartir. Tu n’as pas d’attaches. Tu me connais depuis toujours. Tu peux raconter nos aventures aussi bien que moi. Tu me ressembles suffisamment pour que personne ne se doute de ce changement.
Je peux jouer quelque temps ton rôle et disparaître au bout de quelques mois, personne n’y prêtera attention.
MERCUTIO : C’est impossible, cette supercherie ne peut durer dans le temps sans que la vérité éclate.
MARCO : Je comprends ta surprise. Je te demande seulement d’y réfléchir. Si tu ne le souhaites pas, nous abandonnerons cette idée.
MERCUTIO : Soit, cette idée me paraît absurde mais, par amitié pour toi, je te promets d’y réfléchir.
Deux jours plus tard, au même endroit,
les mêmes intervenants
MERCUTIO : J’ai réfléchi, Marco. Bien que je sois dubitatif, je comprends ta soif d’aventures. De mon côté, étant donné ma position de cousin adopté, mon avenir semble plus incertain.
Explique-moi dans les détails comment tu vois les choses.
Marco expliqua à Mercutio les détails de son plan. Il fut convaincant et la substitution se fit.
Marco n’expliqua pas à Mercutio comment il comptait vivre après sa disparition.
Ce secret n’avait pas besoin d’être expliqué.
Venise, 1295
Marco et son cousin sont méconnaissables après un quart de siècle d’absence.
Pour frapper l’imagination, ils ont offert à leurs parents et amis un grand banquet, à l’issue duquel le nouveau Marco s’est saisi des misérables vêtements tartares dont il était habillé.
Il en a défait les coutures pour en extraire des pierres précieuses en quantité.
La salle en fût éberluée et admirative.
Un an plus tard, Marco et Mercutio, chacun dans leurs nouveaux rôles, partent en guerre contre Gênes. Ils sont faits prisonniers.
Ils resteront enfermés 3 ans. Marco en profite pour relater ses expéditions par écrit.
Printemps 1299
Marco et Mercutio sont libérés. Marco épouse Donata Badoer.
Après le mariage, Mercutio disparaît sans que personne n’y prête attention.
Il prend la mer vers l’Espagne et la France.
Officiellement sans mission particulière, il doit seulement juger des possibilités d’échanges commerciaux pour l’import de la soie avec ces deux pays.
On n’entendra plus parler de lui. Les marchands penseront qu’il a disparu en pleine mer, avant d’atteindre la France.
1291 – Zhongdu (l’actuelle Pékin),
« Khanbalik » (« ville du Khan »)
La salle à vivre de l’empereur semblait immense. C’était un lieu emblématique au cœur du palais impérial.
Le palais de l’empereur Kubilaï Khan était un chef-d’œuvre architectural magnifique, reflétant la grandeur et la puissance de l’Empire mongol.
L’architecture était majestueuse : la salle du trône était située au cœur du palais, dans un bâtiment imposant aux dimensions monumentales.
Les murs étaient ornés de motifs complexes et de sculptures représentant des scènes épiques de la conquête mongole et de la vie impériale.
Pour accéder à la salle du trône, il fallait traverser une série de salles et de couloirs richement décorés, bordés de colonnes de marbre et éclairés par des lanternes dorées.
L’entrée principale était marquée par de grandes portes en bois sculpté, gardées par des soldats mongols en armure.
La salle du trône elle-même était vaste et somptueusement décorée. Le sol était recouvert de tapis précieux tissés à la main, ornés de motifs complexes et de symboles impériaux.
Les murs étaient revêtus de panneaux de soie brodée, représentant des scènes de chasse, de batailles et de rituels religieux.
Au centre de la salle se dressait le trône de Kubilaï Khan, un trône massif fait de bois précieux et d’or incrusté de pierres précieuses. Le dossier du trône était sculpté avec des motifs symboliques de pouvoir et de royauté, et des rideaux de soie brodée encadraient le siège, ajoutant à son aura majestueuse.
Les murs étaient ornés de tapisseries en soie, de fresques peintes à la main et de panneaux de jade et d’ivoire incrustés d’or.
Des lustres en cristal suspendus au plafond diffusaient une lumière douce et éclatante dans la salle, mettant en valeur les riches couleurs et les détails raffinés de la décoration.
Autour de la salle, des étendards ornés des emblèmes impériaux flottaient dans l’air, tandis que des gardes en armure montaient la garde avec discipline et détermination, créant une atmosphère de respect et d’autorité.
Ensemble, ces éléments faisaient de la salle du trône de Kubilaï Khan un lieu d’une beauté extraordinaire et d’une symbolique impressionnante, reflétant le prestige et la puissance de l’Empire mongol à son apogée.
Marco Polo connaissait bien les lieux, mais, ce jour-là, il était particulièrement impressionné.
Il avait été convoqué par l’empereur. Il avait des contacts réguliers avec lui.
Ses missions d’enquêteur-messager du palais impérial, de l’Empire perse et de la Horde d’or l’avaient souvent amené à lui rendre compte de ses nombreux déplacements. Il avait ainsi de longs entretiens avec lui.
L’empereur Kubilaï Khan appréciait cet étranger qui avait appris l’ouïghour pour s’imposer dans la hiérarchie politique à la cour.
Il lui avait confié plusieurs rôles politiques, notamment en représentation à l’international.
Marco s’en était acquitté avec succès.
Cela lui avait valu la reconnaissance de l’empereur et de nombreuses jalousies parmi les proches du trône. Il ne faisait pas bon être étranger à la cour de Kubilaï Khan.
Seule la protection de l’empereur lui garantissait sa survie.
Ce jour-là, cependant, la convocation avait un air plus solennel, et laissait présager une discussion essentielle.
Marco attendait dans la salle du trône lorsque Kubilaï Khan apparut.
Contrairement aux fois précédentes, il était seul. Ni émissaire chargé de sa sécurité, ni conseiller, ni traducteur chargé de bien interpréter les paroles du Khan et de son interlocuteur.
Marco s’inclina comme l’étiquette l’imposait.
KUBILAÏ KHAN : Bonjour, Marco, notre entrevue restera secrète.
Comme tu le vois, nous sommes seuls. Ce que j’ai à te confier est strictement confidentiel.
Marco ne répondit pas. Il devait attendre que le Khan l’autorise à parler.
KUBILAÏ KHAN : Je vais bientôt mourir, Marco. Cela prendra peut-être un mois, peut-être une année, mais l’issue est inéluctable.
Tu vas donc être en danger. Il faut que tu quittes la cour. Je vais te confier une mission pour qu’officiellement tu puisses rentrer chez toi après être passé par la Perse.
Mais avant, je voudrais te remercier pour ton engagement auprès de moi.
Tu as pu constater que le royaume est riche. Je n’ai jamais eu de problèmes pour financer mes nombreuses conquêtes.
Une des sources de ma richesse vient d’un objet que l’on m’a amené il y a de très nombreuses années.
Plus personne ne sait rien de cet objet. Tous ceux qui savaient sont morts, j’y ai veillé personnellement quand j’ai découvert la puissance de cet objet.
Marco frissonna à la révélation que venait de lui faire l’empereur. Il connaissait la réputation de l’empereur et sa cruauté, mais cet aveu soudain l’avait mis mal à l’aise. Il craignit soudain cette révélation.
KUBILAÏ KHAN : Tu sais que notre pays est immense.
Dans certaines régions désertiques immenses, il arrive que des pierres tombent du ciel.
On ne sait rien de l’origine de ces pierres. Nos savants les appellent des météorites.
Il semblerait que ce soient des bouts d’étoiles qui nous viennent de la sphère céleste³.
Nous les étudions et certaines ont des propriétés inconnues sur cette planète.
Une de ces pierres m’a été amenée au début de mon règne.
Elle a deux particularités :
La première est d’améliorer notre santé et notre vitalité.
La seconde consiste en…
Je vais te montrer, cela sera plus simple.
Sur ces mots, le Khan découvrit une boîte qui était installée proche de son trône.
Après avoir enlevé une étole de soie de cette boîte, il leva le couvercle, et rabattit les deux côtés qui tenaient par 2 crochets en or.
Apparut alors une pierre aux yeux de Marco, un gros caillou.
Elle mesurait environ 50 centimètres sur 50, de couleur bleue et, dorée, avec des teintes de rosé et de vert. Elle avait des reflets brillants, ce qui lui conférait un aspect majestueux et magique. Plus étrange, la pierre semblait en mouvement, elle s’éclatait en plusieurs morceaux, puis se reformait comme un magma vivant. Elle semblait plus être un animal qu’un minéral.
Le Khan invita Marco à la toucher. Marco, bien que méfiant devant ce phénomène, n’osa pas se soustraire à l’invitation. Il toucha la pierre et immédiatement celle-ci lui parut dure et sembla s’échauffer. Par réflexe, Marco retira sa main rapidement.
Surpris, Marco ne disait toujours rien, car il n’avait pas été invité à le faire par le Khan.
Il regardait patiemment ce que faisait ce dernier. Celui-ci sortit alors de la poche de ses vêtements enfouie sous une armure légère, une « bourse ».
Le Khan l’ouvrit et en sortit une fiole qui contenait de l’eau de mercure, que Marco identifia immédiatement. Puis, l’empereur étala devant la pierre, un morceau de charbon, un morceau de verre siliceux, et des morceaux de ce qui semblait être un alliage de fer avec lesquelles on fabriquait des armes et des outils.
L’empereur prit soin de coller tous ces éléments en contact avec la pierre.
KUBILAÏ KHAN : Nous avons du temps devant nous avant que je puisse te montrer le résultat de cette opération.
Il referma la boîte et la couvrit comme elle l’était.
Puis, il frappa dans ses mains.
Aussitôt, des serviteurs apparurent suivis des gardes du Khan.
KUBILAÏ KHAN : Amenez-nous un déjeuner avec les meilleurs mets qui soient, xiànzài⁴.
Prenons le temps de partager un verre en attendant.
Le Khan frappa de nouveau dans ses mains, et on leur apporta de la bière.
Marco était sensible à cette démarche. C’était une bière spéciale destinée à l’usage exclusif du Khan. Le fait qu’il lui propose de la partager était un grand honneur.
Ils appréciaient leurs bières pendant que les premiers plats arrivèrent.
Marco reconnut un plat à base de saumon, servi avec de la gelée de nids d’hirondelles.
S’ensuivit un plat de homard au curry, accompagné de coquillages et de gingembre.
Après avoir dégusté ces excellents plats, Marco vit arriver un ragoût de cerf et un faisan grillé.
L’empereur goûta un peu de tout, mais pas en grande quantité. Marco fit de même. Il devait montrer qu’il appréciait les plats et l’honneur qui lui était fait. Tous deux déclinèrent le cuissot de phacochère, pourtant riche en arômes de safran et de cannelle.
Le Khan fit amener les desserts : des corbeilles de fruits exotiques, des sorbets et des pâtisseries à base de miel et de fruits secs.
Marco en prit une large part, accompagnée d’un thé d’exception, le grand Yunnan impérial.
Après ce festin, le Khan invita Marco à se diriger vers une salle de repos et de méditation attenante à la pièce où ils se tenaient.
En frappant à nouveau dans ses mains, Kubilaï Khan fit préparer deux pipes d’opium.
Marco avait déjà succombé à cette pratique, mais il se tenait éloigné des « opiums dens », ces lieux où la consommation de l’opium était courante.
L’état second était agréable, mais il connaissait le danger de l’accoutumance.
Il fut étonné que le Khan lui propose de partager un tel moment, mais il n’osa pas refuser.
Le Khan lui expliqua qu’il utilisait l’opium à des fins médicales pour soulager de graves douleurs.
Le Khan expliqua à Marco que l’opium faisait aussi partie intégrante de certaines religions.
Marco connaissait l’origine mongole du Khan.
À ce titre, il l’imaginait adepte du Tengrisme (le Tengrisme impliquait la vénération des esprits de la nature, des ancêtres et des forces cosmiques).
Il savait aussi que l’empereur montrait un intérêt particulier pour le bouddhisme tibétain. Le Khan avait même été
