À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Andréa Waguener participe régulièrement à des concours de nouvelles et s’implique dans des jeux d’écriture ainsi que dans des textes offerts en mécénat. Dans ce recueil, elle rassemble douze récits, chacun révélant une facette d’un kaléidoscope de sentiments allant de l’espoir à l’amour, de l’attachement à la rébellion, de la manipulation au pardon en passant par la surprise.
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Aperçu du livre
Tranches de vies - Andréa Waguener
C’était une évidence
Prologue
Les personnes âgées, lorsqu’elles demeurent seules, s’accrochent à leurs souvenirs comme à une base fiable. Le déjà vécu, connu et assimilé, se veut rassurant.
Les bons moments sont mis en évidence dans des albums photos régulièrement consultés. Les cadres suspendus aux murs ou posés sur les meubles évoquent des périodes précises de leur existence et permettent de voir encore ceux qui ont vécu à leurs côtés sans que les heures qui s’étirent au rythme lent du balancier de l’horloge comtoise en estompent les traits. Les images entretiennent la mémoire.
Bien souvent, le passé sert de valeur refuge pour ceux qui craignent d’aller de l’avant ou qui savent leurs prochains pas chancelants. Les photos anciennes sont regardées avec émotion, voire caressées. Visualiser concrètement ses réminiscences apaise et éloigne de l’anxiété que génère l’inconnu.
Mais, quand la lucidité vient éclairer la part d’ombre, le choc risque d’être rude. Tout un pan de vie peut s’écrouler.
Jeanne est seule, bien seule. Les proches qui partageaient son quotidien l’ont quittée : son conjoint André, décédé depuis plusieurs années d’un incident cardiaque, sa fille unique Capucine, qui l’avait récemment suivi, abrégeant son existence sans explication ni mot de regret.
La disparition d’un être aimé engendre une immense douleur, mais n’est rien à côté du suicide d’un enfant. La veuve avait eu beaucoup de mal à s’en remettre.
Leurs deux portraits exposés côte à côte sur le manteau de la cheminée lui sourient et la réchauffent tout comme le feu qui crépite dans l’âtre.
Oh ! bien sûr, il lui reste quelques amies du club du troisième âge et son ancien beau-fils qui ne manque pas de lui rendre visite de temps à autre. Mais quand même… la solitude des soirées paraît pesante. Les minutes s’égrènent imperceptiblement pour faire tourner les aiguilles du carillon qui semblent figées par la mollesse de leur mouvement.
Alors, pour donner un sens aux instants qui piétinent, la veuve feuillette les albums photos du temps passé. Aujourd’hui, à quoi bon fixer sur papier glacé les petits riens de sa vie ? D’ailleurs, qu’y aurait-il à filmer ? Ses journées lui semblent dépourvues d’intérêt. Et puis, après elle, qui s’intéresserait au vécu de sa famille ? Personne, vu que sa descendance l’avait précédée dans le dernier voyage !
Le recueil qu’elle parcourt date de 2015. Chars colorés et fanfares en marche attestent d’un climat joyeux. Une étiquette manuscrite couronne la série de clichés : « 22 août – Comice agricole ».
La vieille femme caresse doucement le papier jauni dont l’encre s’efface. Elle a reconnu l’écriture irrégulière de son cher disparu et une bouffée de tendresse la bouleverse, immédiatement suivie par une profonde nostalgie. Comme elle aimerait qu’il soit encore là, assis à ses côtés, commentant les images défraîchies, lui rappelant les noms de gens parfois oubliés.
Au milieu des feuilles plastifiées, un article de presse avait été inséré. Elle le déplie. Sur la page flétrie du journal s’étale l’exposé du correspondant local agrémenté de plusieurs prises de vue. Jeanne figure en bonne place sur l’une d’elles. On la distingue nettement ainsi que son entourage.
Elle se tenait fièrement près de son époux. Fière, elle pouvait l’être. Cela faisait plus de vingt-cinq ans qu’ils étaient unis pour le meilleur et pour le pire ! Autour d’eux, la foule, des quidams, quelques personnes de connaissance, Capucine et son nouveau petit ami.
Sa fille qui s’était mise en beauté pour la circonstance affichait un air narquois aux bras de sa dernière conquête. À l’époque, elle enchaînait les histoires sans lendemain en réaction à une séparation douloureuse. Celui à qui elle avait offert toute sa confiance et plus encore, celui qu’elle avait follement aimé l’avait délaissée pour une maîtresse vaporeuse. Après une phase de dépression, les hommes, par réaction, étaient devenus ses jouets. Elle changeait de boy-friend aussi souvent qu’elle changeait de chaussures… et son armoire en contenait beaucoup.
L’aïeule observe le cliché. À maintes reprises, elle avait ouvert cet album. À maintes reprises, elle avait déjà vu ces représentations. Mais là, maintenant, quelque chose dans cette photo prise par un inconnu la chagrine. À chercher, elle finit par trouver. Elle prend conscience que dans sa cellule familiale, elle seule contemple l’objectif. Elle avait sans doute repéré le reporter et souriait béatement. Bien des années après les faits, la vieille femme scrute le visage de ses voisins. Que regardaient donc les autres ?
André posait de biais, l’œil froid. Malgré le léger flou rendu par la mauvaise qualité du tirage, Jeanne y lit de l’agacement. Qu’est-ce qui irritait son mari alors qu’autour d’eux la fête battait son plein ? L’index pointé sur l’image, elle suit la direction de son regard jusqu’à toucher le visage de sa fille. Aucun doute possible, leurs yeux se croisaient. La jolie brune, aux cheveux bouclés, fraîche de ses vingt ans, empreinte de jeunesse et de suffisance, fixait son père, bouche entrouverte, tête inclinée, regard en coin. Elle s’exposait avec de l’arrogance ; lui, de l’exaspération. Quant au petit copain, il admirait sa chérie, sans savoir encore qu’entre ses mains il n’était qu’un pantin qu’elle désarticulerait.
L’intensité de l’échange met la vieille mal à l’aise. Le doute, ce fichu doute présent depuis longtemps et qu’elle avait cadenassé au plus profond d’elle-même, la submerge comme une vague géante qui vient s’écraser sur le rocher de la réalité. Idiotie ou jalousie maladive ?
Progressivement, la lumière se fait en elle, elle l’aveugle, elle l’éblouit, elle la transperce, lui brûle les sens et le cœur.
Les réminiscences affluent : le brusque empressement de son conjoint à aller chez sa fille pour des séances de bricolage, sa réaction excessive à l’annonce de son mariage avec Christophe, la dépression de la jeune femme qui l’avait menée au suicide.
Toute la faute lui incombait ! Comment avait-elle pu se montrer aussi aveugle ?
La grand-mère se remémore le désarroi de Capucine lorsque son premier amour l’avait quittée. Elle ne dormait plus, ne mangeait plus. Elle était l’ombre d’elle-même, un zombi au teint pâle qui se languissait lamentablement, voûté, les épaules basses. Son métier l’avait éloignée du berceau familial, si bien qu’elle se
