Une faisane croisée bécasse: Les vols destructeurs d'un "pivert narcissique"
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À propos de ce livre électronique
Dotée d'une mémoire exceptionnelle, elle reproduit parfaitement les processus qu'elle a appris, mais se montre totalement dénuée de créativité et de capacités d'innovation. Admise en classe préparatoire aux Grandes Écoles, elle s'effondre rapidement et ne valide pas sa première année d'études.
Dépourvue de la plus minime parcelle d'empathie, privée de sens moral, exempte de tout tabou, elle jouera de ruse, trichera effrontément, tirera toutes les ficelles pour s'assurer une réussite de façade. Prise sous l'aile d'un parent protecteur, elle intégrera une écolé élitiste grâce à un examen passerelle sur mesure, obtiendra un poste de complaisance au sein d'un organisme prestigieux et gravira de successifs échelons à la faveur de promotions canapé.
Elle épousera Merlin, un jeune designer de talent qu'elle maintiendra sous emprise, le ramenant à un rôle de domestique, le surnommant "faute de mieux", le réduisant en esclave de ses caprices; elle mettra au monde deux enfants, dont une petite fille qui deviendra sans délai son souffre-douleur.
Elle séduira très vite et sans limites les personnages masculins de son environnement professionnel et quittera son époux. Le père de Merlin, saisi par la détresse de sa petite-fille, a décidé de révéler au grand jour la face soigneusement cachée de cette maman, avant que sa victime ne commette l'irréparable.
Parviendra-t-il ainsi à mettre un terme au calvaire de cette enfant ?
Vianney Vuillaume
Vianney VUILLAUUME, père d'une famille nombreuse et grand-père de non moins nombreux petits-enfants , a été confronté sa vie durant à plusieurs pervers et perverses narcissiques qu'il est parvenu à faire capituler de leurs prétentions . L'une de celles-ci mettant gravement en danger la vie et la santé mentale d'une de ses petites-filles, il a décidé de prendre sa plume pour percer et dégonfler le mythe d'excellence illusoire qui enveloppe et met à l'abri la dangereuse prédatrice. Exempt de tout sentiment de vengeance, il ne cherche qu'à rétablir la stricte vérité et à préserver, s'il le peut, le vie d'une enfant vulnérable.
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Avis sur Une faisane croisée bécasse
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Aperçu du livre
Une faisane croisée bécasse - Vianney Vuillaume
1
Première rencontre
Merlin fit la connaissance d’Omphalie quelques jours seulement après la réussite de leurs baccalauréats respectifs : une amie commune fêtait alors en même temps son propre anniversaire et son succès à cet examen tant convoité. C’est donc à cette occasion, dans l’ambiance d’un dancing, à la campagne, qu’ils se rencontrèrent tout à fait par hasard et qu’Omphalie jeta ses filets sur ce cœur à prendre, d’une année son aîné.
D’une minceur qui taquinait la maigreur, sa taille coiffait de plusieurs centimètres celle du nouvel élu de son cœur. Un tantinet dégingandée, elle se déplaçait toujours à grands pas de longueurs inégales, les pieds en chasse-neige, la stabilité de ses genoux semblant mal assurée. Elle s’exprimait d’une voix saccadée, en salves très rapides de mots mal articulés dont les finales étaient systématiquement escamotées. Elle reprenait alors son souffle, tout en riant pour un rien à gorge déployée, exposant à ces occasions de magnifiques amygdales parfaitement symétriques ainsi qu’une luette fort peu discrète.
L’ensemble du personnage faisait penser à un pantin désarticulé bien que plutôt joli : indiscutablement, elle semblait être une jeune fille sur laquelle la gent masculine avait envie de se retourner lorsqu’on la croisait dans la rue.
Merlin avait atteint l’âge de la majorité six mois avant leur rencontre, Omphalie, elle, était encore mineure.
Dès le lendemain de leur première entrevue, le jeune homme souhaita recevoir cette nouvelle conquête en sa maison : Myriam et Vianney Vuillaume, ses parents, habitaient une villa logée entre vignes et cerisiers, sur les hauteurs d’un village des bords du Rhône, Cugnette-les-Galets. Elle était la première jeune personne qu’il invitait au domicile familial, à l’exception, jadis, de ses amies d’enfance.
Cette venue soudaine se révéla des plus étonnantes : À son arrivée, Omphalie pénétra dans la maison sans même sonner à la porte, croisa Vianney, le père de Merlin dans le couloir de l’habitation, ne prit pas la peine de le saluer et se précipita, sans se retourner, dans la chambre de son amoureux qu’elle referma aussitôt à double tour de clé. Vianney en resta stupéfait : comment cette jeune personne connaissaitelle la topographie des lieux pour y pénétrer sans la moindre hésitation et comment donc avait-elle été éduquée ? Myriam suggéra qu’elle devait être, sans nul doute, très intimidée. Vianney, décontenancé, rétorqua que, si elle ne manquait pas d’aplomb, une éducation élémentaire lui faisait, de toute évidence, gravement défaut.
Un long moment plus tard, Myriam et Vianney appelèrent Merlin pour l’avertir qu’ils devaient s’absenter jusqu’à la fin de l’après-midi : ils eurent la surprise de voir Omphalie sortir de la chambre de leur fils, quelque peu dévêtue, le visage pour le moins cramoisi ; elle daignait venir leur souhaiter une bonne soirée. « Omphalie Framboise ! » s’exclama-t-elle en tendant à Vianney une main hardie. Elle retourna aussitôt dans la chambre à coucher de son ami, non sans donner, de nouveau, un double tour de clé. La stupeur des parents de Merlin atteignit son comble.
Quand ceux-ci revinrent à la nuit tombée, Omphalie était déjà repartie accompagnée, sembla-t-il, de son nouvel amoureux ; pas le moindre message ne signalait leur départ, et rien n’annonçait que Merlin ne dînerait pas en famille ce soir-là.
Myriam promit de signifier sa stupéfaction et de témoigner sa désapprobation face à de tels comportements, auxquels son fils ne l’avait jamais habituée. Vianney resta sans voix et, de toute évidence, fort contrarié.
2
Une étrange conduite
Le lendemain, Myriam fit part à Merlin de son désappointement face au comportement étrange de sa petite amie. Il se montra très étonné et surpris de la rigidité du jugement de ses parents. Selon lui, ceux-ci manquaient d’ouverture d’esprit et avaient bien besoin d’évoluer. La jeunesse avait changé depuis les années soixante-huit. Il était éperdument amoureux et les agissements d’Omphalie lui paraissaient tout à fait normaux. Tout au plus s’engageait-il à lui demander de venir saluer ses parents quand elle reviendrait à la maison de Cugnette-les-Galets.
Leur fils venait de réussir son baccalauréat de façon plutôt honorable, il n’avait jamais commis, de sa vie, de frasque notoire ; il se montrait d’habitude assez réservé : Myriam et Vianney décidèrent donc d’éviter tout conflit, non sans se promettre d’orienter la petiteamie de leur fils vers une meilleure éducation.
Un curieux savoir-vivre
Le week-end suivant, Omphalie fut donc invitée à venir déjeuner chez les parents de Merlin, à la demande de ce dernier.
D’une ponctualité exemplaire, elle arriva les mains vides, mais n’oublia pas, à cette occasion, de saluer ses hôtes.
Myriam s’était surpassée en cuisine pour essayer d’apprivoiser l’élue du cœur de son fils : cette dernière laissa transparaître aussitôt quelques problèmes alimentaires. Elle refusa catégoriquement l’assiette de charcuterie présentée en entrée, accepta du bout des lèvres quelques tomates-cerises, ôta tout vestige du gras de la viande qui lui avait été servie et n’accepta de la maîtresse de maison qu’une seule cuillérée du gratin dauphinois que cette dernière avait préparé avec amour. Au beau milieu du déjeuner, Omphalie se leva et alla vider dans la poubelle de la cuisine, sans mot dire, le contenu de son assiette qu’elle avait à peine entamé.
Le visage de Myriam se renfrogna ; elle rencontra quelques difficultés pour refréner sa désapprobation. Vianney s’efforça de ne pas exploser : il avait déjà connu quelques difficultés avec plusieurs de ses enfants et ne souhaitait pas ajouter Merlin à leur liste.
L’après-midi, Omphalie revint à la cuisine, ouvrit le frigo familial et, sans rien demander, emporta un yaourt pour son goûter dans la chambre de Merlin.
Myriam bouillonnait, mais, se contenant de nouveau, elle ne laissa échapper aucune remarque.
Vous pouvez me faire confiance
…
Comme les grandes vacances approchaient, Merlin demanda à sa mère si elle accepterait d’inviter Omphalie une semaine durant, au sein de leur maison de villégiature du bord de la mer. Myriam acquiesça du bout des lèvres et, deux semaines plus tard, Alfred et Valentine Framboise déposèrent leur fille à la villa de Sainte-Croix, sur la Côte Bleue, un espace de rêve au beau milieu duquel la famille Vuillaume se reposait, chaque année, durant ses congés d’été.
Bien évidemment, toute la famille Framboise fut invitée à déjeuner et le repas préparé par Myriam fut délicieux et même des plus copieux.
À la fin de ces agapes, Alfred Framboise s’éclipsa, partit quérir dans le coffre de sa voiture une bouteille de Banyuls qu’il empaqueta dans une grande feuille de papier journal. Il déposa le présent sur la table du repas avec un sonore : « V’là ça pour vous, puisqu’on a bien bouffé ! ». Les Vuillaume manquèrent de s’étouffer avec le morceau de gâteau du dessert qu’ils étaient en train de savourer.
Alfred était un confrère médecin de Vianney et tous deux exerçaient leur art dans deux petites villes voisines. Vianney partageait peu d’affinités avec son collègue, mais, en homme poli et consensuel, il se gardait bien de le témoigner.
Le repas s’acheva avec un café servi sur la terrasse : les Framboise s’esclaffaient sur les potins de leur quartier, les Vuillaume les écoutaient d’une oreille distraite.
Après le départ de ses parents, le soir venu, Omphalie vint rencontrer Vianney et, sans ambages, lui déclara :
- « Je souhaiterais dormir cette nuit dans la chambre de Merlin ! »
- « Omphalie, Merlin est majeur, mais vous ne l’êtes pas et je suis responsable de vous durant cette semaine : je souhaiterais obtenir l’accord de vos parents ! »
- « Aucun souci, vous l’avez déjà, ils ne font aucune objection à mon projet ! »
- « Omphalie, je n’aspire pas à avoir d’ennuis avec eux, en avez-vous parlé ensemble ? »
- « Vous n’avez qu’à leur téléphoner, vous constaterez que je vous dis la vérité ! »
- « Est-ce bien certain ? Puis-je vous faire confiance ? »
- « Parole d’honneur ! »
C’est ainsi qu’Omphalie partagea la chambre de Merlin durant la semaine qui suivit.
À table, le comportement de la jeune fille ne manqua pas d’étonner, comme à Cugnette-les-Galets, les parents Vuillaume : Omphalie s’asseyait toujours à côté de Florin, le plus jeune frère de Merlin, passant tout le repas à lui caresser la main. Vianney avertit le benjamin de la famille qu’il ne souhaitait pas que ce dernier détournât Omphalie de la compagnie de son frère aîné :
- « T’inquiète, P’pa, elle ne me produit aucun effet : je ne la sens pas ! Elle me gonfle grave et je ne kiffe pas ses mamours ! » répondit Florin.
La semaine se déroula tant bien que mal : Omphalie délaissait à longueur de journée Merlin avant de venir le retrouver la nuit… Ce dernier errait comme une âme en peine et arpentait la plage de Sainte-Croix de long en large. Son amie partait de son côté, de longs moments, seule, escaladant les rochers dans son maillot de bain une pièce flottant au vent autour d’un corps qui frisait la maigreur extrême. Ses longues cuisses maigrichonnes prolongeaient des fesses profilées, comme les portières des Dyane Citroën de l’époque, surmontant ses genoux anguleux. Ses mollets fuselés évoquaient les quenouilles des fileuses de jadis. Il serait injuste d’affirmer qu’Omphalie apparaissait disgracieuse : elle ressemblait seulement à ces mannequins scandinaves qui révèlent au premier regard une anorexie mentale ou quelque autre problème de santé tout aussi inquiétant. Les déportées de retour en 1945 des sinistres camps de l’Est se sentaient-elles aussi « belles » que ces curieuses créatures actuelles de nos magazines de mode branchés ?
Un jour de ces vacances, Vianney la croisa dans l’embrasure d’une porte juste avant le petit-déjeuner : la chemise de nuit de la nymphette s’ouvrit soudain de haut en bas… fortuitement. Vianney fit mine de n’avoir rien vu et détourna son regard, fort gêné. Quelque temps plus tard, il apprit, stupéfait, qu’il s’était laissé aller avec l’amie de son fils, à commettre des « gestes inappropriés… ». Détourner son regard n’était-il pas pourtant la seule attitude qui convenait ?
Le respect de la gent féminine ne souffrait aucune transgression dans l’esprit et le comportement de Vianney. Cette décence devait être totalement réciproque à ses yeux, aussi se montra-t-il profondément choqué quand Omphalie lui déclara au décours d’une conversation des plus anodines : « J’adore l’odeur corporelle de mon père, je la respire autant que je le peux ! ». De quel univers venait donc cette jeune fille dont son propre fils avait eu le coup de foudre ?
La famille Vuillaume ne disposait, cette année-là, que d’une semaine de vacances, tandis que leurs enfants jouissaient d’une quinzaine de liberté. Leur grand-mère maternelle vint donc remplacer leurs parents au bord de la mer pour encadrer leurs loisirs, assurer leurs repas et sécuriser leur villégiature.
Comme durant la première semaine, Omphalie continua de s’isoler du groupe sur la plage, laissant Merlin esseulé : il compensait son absence en s’adonnant à sa passion, la pêche sous-marine. Toute la famille s’étonnait que de jeunes amoureux ne profitent pas plus de temps partagé durant leurs vacances… Leurs autres adolescents vivaient de façon bien différente. Même lorsque toute cette jeunesse se retrouvait pour des jeux de groupe, Omphalie apparaissait distante pour ne pas dire absente.
À la fin de cette deuxième semaine de vacances, Myriam et Vianney revinrent à Sainte-Croix pour reconduire en voiture leurs vacanciers dans leurs familles respectives : ils n’envisageaient pas de les laisser rentrer seuls en train. Il y avait bien une liaison ferroviaire commode, mais Merlin, le plus âgé du groupe, se montrait parfois fort distrait… Les Vuillaume étaient conscients d’avoir charge d’âme…
À leur arrivée à Saint-Georges-le-Marché, après un trajet de trois cents kilomètres, les parents d’Omphalie les reçurent sur le pas de leur porte durant un long moment avant de leur proposer d’entrer boire un verre d’eau à la cuisine. Chez les Vuillaume, un dîner les aurait attendus.
C’est alors qu’Omphalie annonça triomphante à sa maman :
- « Je suis très super-contente parce que j’ai couché toute cette quinzaine dans la chambre de Merlin ! »
Valentine Framboise manqua de s’étrangler avant d’adopter un air courroucé des plus réprobateurs.
Vianney Vuillaume répliqua aussitôt
- « Vous m’aviez bien assuré, Omphalie, que vos parents étaient au courant, qu’ils étaient tout à fait d’accord et que vous en aviez discuté avec eux… »
- « Eh bien, disons que je vous ai bien eus ! » répondit Omphalie, sur un ton quelque peu insolent.
- « Oh ma Lili, ma Lili ! » gloussa douloureusement Valentine. Alfred Framboise détourna courageusement aussitôt la conversation.
Myriam et Vianney Vuillaume se sentirent profondément mal à l’aise et prirent congé des parents d’Omphalie, aussitôt qu’ils le purent. Ils ne furent d’ailleurs jamais invités de leur vie à la table des Framboise, ce qui ne fut pas pour leur déplaire.
Décidément les relations ne s’annonçaient pas des plus faciles avec cette jeune fille.
J’arrive après la bataille
…
Merlin insista vivement pour que ses parents continuent de recevoir sa petite amie à Cugnette-les-Galets.
À chaque invitation, Omphalie laissait systématiquement planer le doute sur sa venue, jusqu’à la dernière seconde…
Un soir, sa maman ne retrouva pas son chemin pour la conduire chez les Vuillaume… à quelques kilomètres de son propre domicile : ce fut Merlin qui fut contraint de partir à leur rencontre… une situation qui frisait l’invraisemblable…
Un autre jour, au moment de passer à table, elle exigea que son ami la raccompagne sur le champ, chez ses parents, car elle se sentait souffrante.
Quand elle acceptait parfois de participer à un repas, et quand chacun des enfants aidait à débarrasser la table, elle calculait qu’en se positionnant en dernier, elle pourrait éviter de faire un second trajet vers la cuisine : elle déclarait alors, d’un air faussement confus, « J’arrive après la bataille ! »
À table, elle n’hésitait pas à témoigner son ennui en caressant sa joue droite du dos de ses doigts, signifiant par là même qu’elle « se rasait au plus haut point » … Les conversations des Vuillaume n’abordaient malheureusement pas pour elle, les ragots de leur village, ni ceux de Saint-Georges-le-Marché.
De tels comportements auraient dû conduire Myriam et Vianney à ne plus inviter dans leur foyer cette jeune fille dont l’indélicatesse était absolument flagrante : pourquoi ne le firent-ils pas ? La question ne fut jamais résolue.
3
Premières tourmentes
À la rentrée, Omphalie intégra sans difficulté une classe préparatoire scientifique dans un lycée lyonnais réputé : sa mention très bien
obtenue au baccalauréat lui ouvrait bien des portes.
Merlin, quant à lui, entreprit des études de design industriel au sein d’un établissement spécialisé de La Tour-du-Pin en Isère ; il se jeta à corps perdu dans l’univers qui le passionnait depuis sa tendre enfance : l’invention de formes, la création de toutes pièces, d’objets nouveaux, l’élégance des ustensiles dont l’optimisation esthétique lui serait confiée, la finalisation des fonctionnalités des articles afin de rendre leur utilisation la plus intuitive possible aux futurs utilisateurs.
Il découvrit, émerveillé, de tout nouveaux outils, des étaux croisés à ajustement bidirectionnel, des perceuses dont on pouvait régler avec précision la vitesse grâce à l’électronique, des ponceuses orbitales parmi les plus performantes qui laissaient espérer une finition exceptionnelle. Ses professeurs enthousiastes et exigeants l’accompagnaient de leur mieux, l’encourageant avec fermeté lors de ses
