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Esclavage des Temps Modernes
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Livre électronique345 pages4 heures

Esclavage des Temps Modernes

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À propos de ce livre électronique

Un cas d'esclavage moderne au sein de l'Organisation mondiale de la santé, une agence spécialisée des Nations Unies

LangueFrançais
ÉditeurKindle Direct Publishing Firm
Date de sortie13 févr. 2025
ISBN9781966929086
Esclavage des Temps Modernes
Auteur

Nour E. Benakezouh

Diplômé de Drexel University, Philadelphie, avec un MBA en finance.A travaillé pour l'American Friends Service Committee (www.afsc.org) , une organisation internationale corécipiendaire du prix Nobel de la paix en 1947. Guidé par la croyance Quaker en la lumière divine de chaque personne, l'AFSC travaille avec des personnes de toutes confessions et de tous horizons pour remettre en question les systèmes injustes et promouvoir une paix durable.A participé, à titre de directeur des opérations, à la réingénierie d'une institution multinationale, la Financière Sun life (www.sunlife.ca), en prévision de son premier appel public à l'épargne (APE)A coordonné, au sein de l'OMS (www.who.int),de manière productive, sur une période de six mois, le travail de différentes personnes, équipes, organisations et ministères de la santé de 122 pays participant au Forum Ministériel Mondial sur la Recherche pour la Santé de 2008, travaillant dans différents lieux et fuseaux horaires en vue de leur participation au forum.A participé de manière significative et réussie à une campagne transfrontalière de vaccination contre la polio en juin 2008, suite à la notification d'un cas de polio à Tillabéry, dans le sud-ouest du Niger (à 100 km des frontières du Mali et du Burkina Faso), dans un environnement très hostile. La campagne de vaccination a permis au Mali d'obtenir la certification de pays exempt de polio en octobre 2008, quatre mois après la campagne de vaccination.A conseillé le directeur exécutif du MDRI (www.mdricesd.wordpress.com), Dr Zaw Oo, conseiller économique principal du président de la République de l'Union du Myanmar, dans la création d'une institution de microfinance (IMF), spécifiquement destinée aux travailleurs migrants, dans l'État de MON, au Myanmar.

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    Aperçu du livre

    Esclavage des Temps Modernes - Nour E. Benakezouh

    Esclavage des Temps Modernes

    Nour E. Benakezouh

    Copyright © 2024 Nour E. Benakezouh

    All Rights Reserved

    ISBN:

    Remerciements

    À mes défunts parents, Messaoud et Fatima, qui m'ont appris à ne jamais abandonner la lutte contre l'esclavage, le racisme et l'injustice.

    A mes enfants Tarik et Assirem, à qui je demande pardon, une fois de plus, pour leur avoir fait payer le prix de mes convictions.

    J'espère qu'ils pourront comprendre un jour pourquoi j'ai fait ce que j’avais fait et qu'ils n'auront jamais à vivre ce que j'ai survécu.

    À la jeune angolaise, quel que soit son nom et où qu'elle soit aujourd'hui, dont le père avait pensé qu'il avait fait le meilleur choix pour elle en la laissant partir avec Dre Diallo à Bamako espérant qu'elle aurait la chance d'aller à l'école et d’avoir un bel avenir.

    A Djamel Kaci, un véritable ami, sans qui ce livre n'aurait jamais vu le jour. J'espère est que cela ne va pas lui monter pas à la tête

    Malgré le bien que nous avons fait, l’image de celui que nous n’avons pas pu faire vient troubler notre satisfaction.

    - Sophie Cottin

    Le 25 février 2021 J’ai eu à subir une intervention chirurgicale délicate. À 07 : 23, au moment où je devais être conduit au bloc opératoire de l’Hôpital General de Montréal, une image à laquelle je ne m’attendais pas du tout, est venu me hanter.

    J’ai passé la nuit précédant le jour de mon intervention chirurgicale à penser à toutes les personnes que j’aurai aimées voir à mes côtés avant de franchir les portes du bloc opératoire. Mes deux enfants, Tarik & Assirem, faisaient partie de tous les scénarios.

    À aucun moment durant cette nuit je n’avais pu deviner ce qui allait m’arriver le prochain jour. Jour qui est devenu, par la force des choses, l’un des jours les plus mémorables de ma vie. En effet, à ma très grande surprise c’est une petite fille angolaise que j’avais le malheur de connaitre au Mali en 2008, lors d’un passage d’une année comme administrateur de la représentation de l’Organisation Mondiale de la Santé à Bamako, qui avait volé la vedette à mes deux enfants.

    Je dis que j’avais le malheur de connaitre cette petite fille angolaise non pas parce ce qu’elle m’avait fait du mal mais pour la séquelle que notre rencontre a eu sur le reste de ma vie. J’aurais donné tout ce qui m’est cher pour ne pas vivre cet épisode de ma vie ou plutôt pour que cet épisode n’aurait jamais vu le jour.

    Je suis convaincu que la petite angolaise n’avait pas volé la vedette à mes enfants par malveillance mais beaucoup plus parce qu’elle voulait que je termine un travail que j’avais commencé 13 ans plutôt. Un travail que je n’avais pas terminé à cause des aléas de la vie des temps modernes. Je ne dis pas cela pour me dédouaner mais pour rendre compte de la triste réalité que je vous laisse le soin d’apprécier tout au long de la lecture de ce livre.

    Je ne savais vraiment pas pourquoi elle était là puisqu’elle ne m’avait, à aucun moment, adressé la moindre parole mais je savais très bien une chose ; Je savais que je lui devais, au moins, des excuses. Des excuses pour n’avoir pas pu la libérer de l’esclavagisme des temps modernes où elle s’était retrouvée, non pas entre les mains d’un colon mais entre les mains d’une autochtone comme elle.

    En plus de lui avoir chuchoté pardon, une fois de plus ce jour-là, je lui avais fait la promesse de faire tout ce qui est dans mon pouvoir pour exposer la personne qui l’avait traitée comme une esclave des temps modernes et toutes les personnes qui, pour une raison ou une autre, ont choisi de fermer les yeux devant la manière dont elle était traitée.

    Après lui avoir demandé pardon, Je lui avais demandé de prier pour moi pour que je revienne saint et sauf de cette intervention chirurgicale. En contrepartie, je me suis engagé, auprès d’elle, à finir mon travail.

    Pendant ce laps de temps qui m’a semblé comme une éternité, J’avais tout oublié, même le danger de l’intervention chirurgicale qui me guettait. Je n’espérais qu’une seule chose : que la petite angolaise me pardonne parce que je n’ai pas réussi à la libérer. Et Dieu seul sait que j’avais fait tout ce que je pouvais et savais faire pour lui donner la confiance et pour la faire croire en l’humanité.

    L’écriture de ce livre, après avoir utilisé tous les moyens qui m’étaient disponibles, s’inscrit dans le cadre de la promesse que j’avais faite à la petite fille, dont je n’ai jamais connu le nom et dont j’ignore, à ce jour, sa destinée.

    Je vais subir incessamment une autre intervention chirurgicale au même hôpital, au même bloc opératoire et aux mains du même chirurgien, Dr Ahmed Aoude. Je ne sais pas si la petite angolaise va décider de m’accompagner au bloc opératoire comme elle l’avait fait en 2021. Si c’est le cas, je serai en mesure de pouvoir la regarder dans le blanc des yeux pour lui dire : J’ai tenu ma promesse.

    Si ce n’est pas le cas, Je ne perds pas espoir de la revoir un jour. Je lui demanderai comment elle s’appelle et je lui dirai de vive voix : J’ai tenu ma promesse bien que j’aie pris le temps pour le faire. ‘‘Mieux vaut tard que jamais’’.

    J’ai un rêve, une chanson à chanter

    Pour m’aider à faire face à n’importe quoi

    - ABBA

    Dans un communiqué de presse datant du 18 juin 2020 et signé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF, l’UNESCO, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies chargée de la question de la violence contre les enfants et le Partenariat pour l’élimination de la violence, ces organisations ont jugé utile et nécessaire de porter à la connaissance du monde entier les conclusions du ‘‘Rapport de situation sur la prévention de la violence à l’encontre des enfants dans le monde’’.

    Ces organisations ne se sont pas contentées, dans leur communiqué, de parler du rapport en question ; elles se sont permises d’aller plus loin en appelant les pouvoirs publics à agir davantage.

    En effet après avoir porté à notre connaissance que ‘‘chaque année, un enfant sur deux dans le monde – soit environ un milliard d’enfants – est victime d’actes de violence physique, sexuelle ou psychologique qui entraînent des traumatismes, des handicaps voire des décès’’, ces organisations ont même pointé du doigt la source du problème, à savoir le manque de volonté des pays qui ne parviennent pas à appliquer les stratégies établies pour protéger les enfants.

    Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, était très catégorique sur la question de la violence faite aux enfants. Il affirmait sans équivoque que « les enfants ne doivent être victimes de violence sous aucun prétexte. Nous disposons d’outils fondés sur des bases factuellespour prévenir cette violence et nous appelons tous les pays à les utiliser. Il est essentiel de préserver la santé et le bien-être des enfants pour préserver la santé et bien-être de tous, aujourd’hui et à l’avenir ».

    Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus avait, par contre, oublié une chose capitale dans son discours pour convaincre les pays à utiliser les outils mis à leur disposition. Il avait oublié de porter à la connaissance du monde si l’OMS avait utilisé ces outils. Cet oubli était volontaire de sa part parce qu’il n’avait pas le courage de dire la vérité. Cette vérité amère veut que son organisation ait oublié d’utiliser, ou plutôt n’avait pas jugé utile et nécessaire d’utiliser, ces outils pour éviter, dans un premier temps, et pour lutter, par la suite, contre la violence faite aux enfants par des hauts cadres de l’OMS au sein de sa propre organisation. Il aurait été beaucoup plus facile pour lui de convaincre les pays d’utiliser ses outils s’il avait pris le soin de les utiliser, lui-même, dans son organisation : L’Organisation Mondiale de la Santé.

    En effet, quinze mois plus tard, plus exactement le Mardi 28 septembre 2021, le directeur général de l’OMS est revenu devant la presse mondiale pour parler, cette fois-ci, de ce qui s’est passé au sein de son organisation en matière d’exploitation sexuelle.

    Au lieu de dépenser des fortunes pour collaborer avec les pays pour mettre totalement en œuvre les stratégies INSPIRE, Ces organisations, et à leur tête l’OMS, auraient dû convaincre par l’exemple et non pas par la parole. Ne dit-on pas ‘‘Charité bien ordonnée commence par soi-même’’.

    Si l’Organisation Mondiale de la Santé avait utilisé ses propres outils, sa représentante au bureau de Bamako n’aurait jamais osé ramener avec elle de Luanda une petite fille de treize ans qu’elle avait privé de scolarité et qu’elle avait utilisé comme une esclave des temps modernes.

    Si l’Organisation Mondiale de la Santé avait utilisé ses propres outils, le Directeur Général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’aurait jamais eu à tenir une conférence de presse le 28 septembre 2021 pour s’adresser aux victimes et aux survivantes qui avaient subi l’exploitation et les abus sexuels que décrit le rapport de la Commission chargée d’enquêter sur les allégations d’exploitation et d’abus sexuels pendant la riposte à la dixième flambée de maladie à virus Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, en République démocratique du Congo.

    Si l’Organisation Mondiale de la Santé avait utilisé ses propres outils, le Directeur Général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’aurait pas à être désolé pour ce que les victimes et les survivantes de l’exploitation et des abus sexuels avaient subi de la part de personnes qui étaient employées par l’OMS et pour la souffrance durable que ces événements avaient causée.

    Au cours de cette même conférence Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus avait fait une chose qui m’avait impressionnée la première fois que j’avais lu sa déclaration dans le quotidien français ‘‘le Monde’’ du 28 septembre 2021.

    Il avait affirmé que : ‘‘ Ma priorité absolue est de veiller à ce que les auteurs de ces actes ne restent pas impunis, et qu’ils aient à rendre des comptes.’’

    Comme je ne suis plus naïf et que je ne peux pas me permettre de l’être à mon âge, je me suis rendu, juste après la lecture de l’article du Monde, sur le site de l’OMS pour prendre connaissance de l’allocution du directeur général de l’OMS et du rapport final de la commission indépendante d’examen des allégations d’exploitation et d’abus sexuels commis au cours de la riposte à la dixième flambée de la maladie à virus Ébola, RDC.

    J’étais ravis de lire Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus affirmer qu’: ‘‘En tant que Directeur général, j’assume au final la responsabilité du comportement des personnes que nous employons et de toute défaillance du système qui a permis ce comportement.’’

    Dès que j’avais fini la lecture de l’allocution du DG de l’OMS et du rapport final de la commission indépendante, j’ai cherché à savoir si Dre Fatoumata Binta Tidiane Diallo était toujours au service de l’OMS.

    À ma très grande surprise, j’ai appris que Dre Diallo était représentante de l’OMS à Lomé, Togo. Je me suis tout de suite rendu compte de l’erreur que je venais de commettre en essayant de savoir certaines choses le jour de mon 62em anniversaire. J’aurais dû attendre une journée et ne pas prendre le risque de gâcher mon anniversaire.

    Divisé en deux entre l’affirmation suivante du directeur général de l’OMS : ‘‘En tant que Directeur général, j’assume au final la responsabilité du comportement des personnes que nous employons et de toute défaillance du système qui a permis ce comportement’’ et la réalité d’apprendre que Dre Diallo travaillait toujours à l’OMS, j’ai laissé volontairement mon éternel optimisme avoir le dernier mot.

    En effet, bien que l’expérience d’apprendre que Dre Diallo était toujours employée par l’OMS a été très douloureuse puisqu’elle m’avait fait revivre tous les cauchemars que j’avais vécus en 2008 et dont je n’arrivais toujours pas à faire le deuil parce que j’ai failli dans ma mission de mettre fin à l’exploitation d’une petite fille angolaise, fille d’un chauffeur à la représentation de l’OMS à Luanda orpheline de mère, que Dre Diallo avait ramené avec elle d’Angola le mois de Janvier 2008, lors de son affectation à Bamako.

    Complétement abattu par cette dernière information, j’ai sollicité, une fois de plus et pas la dernière, mon optimisme pour trouver les derniers joules d’énergie qu’il me fallait pour écrire ce même jour une lettre au DG de l’OMS dans laquelle je lui avais fait part de l’histoire de cette petite angolaise.

    Bien que mes amis étaient pessimistes quand je leur avais fait part de ma décision de saisir le DG de l’OMS, une fois de plus, ma volonté de vouloir donner la chance au coureur pour prouver de quoi il était capable et de quel bois il se chauffait, lui qui avait terminé son allocution de 28 septembre 2021 en affirmant : ‘‘En tant que Directeur général, j’assume au final la responsabilité du comportement des personnes que nous employons et de toute défaillance du système qui a permis ce comportement. Et j’assumerai personnellement la responsabilité de faire le nécessaire pour empêcher que cela se reproduise.’’, a eu raison de moi.

    Je dois avouer que mon optimisme dans ce dossier a été toujours appuyé par le fait que j’étais fatigué d’avoir à rendre continuellement compte à ma conscience qui n’a jamais cessé de me questionner. J’ai préféré donc d’agir dans ce dossier plutôt que d’avoir à rendre régulièrement des comptes à ma conscience.

    En plus de vouloir rendre justice à la petite angolaise et d’éviter de rendre des comptes à ma conscience, je voulais aussi aider indirectement le DG de l’OMS dans son effort d’ôter cette tache noire qui se trouvait désormais sur le nom de son organisation. Ayant travaillé pour l’OMS, je considérais que cette tâche était aussi sur mon nom personnel. En effet quand les gens parlaient de l’exploitation sexuelle au sein de l’OMS, je me sens toujours concerné bien que je n’eusse travaillé pour l’OMS que pendant une année et que cela remontait à 16 ans. Que le temps passe vite.

    N'ayant rien vu venir, malgré les promesses qui m’ont été faites Le 7 octobre 2021 par madame Cristiana Fascetto, enquêtrice au sein du Bureau des services de contrôle interne de l’OMS (IOS) dans un courriel dans lequel elle m’avait informé qu’elle était la personne responsable d’enquêter sur toute allégation concernant le personnel de l’OMS. Elle m’avait écrit que vu que mes allégations étaient très sérieuses, son bureau a procédé à ouvrir immédiatement une enquête.

    J’avais envoyé une deuxième lettre au DG de l’OMS datée du 18 décembre 2022, quand j’avais découvert par un pur hasard que madame Fascetto ne travaillait plus à l’OMS depuis le mois de mai 2022.

    La personne qui l’avait remplacé, monsieur Tarik Ottmani, n’a à aucun moment ressenti le besoin de porter ce fait à ma connaissance. Lui qui a osé parler de transparence la première fois que j’ai eu à lui parler dans le cadre de l’enquête, est resté ‘‘Motus et bouche cousue’’ quand la transparence ne faisait pas son affaire. Pour monsieur Ottmani la transparence est un miroir à sens unique.

    Le 12 mai 2023, j’avais envoyé une troisième lettre au DG de l’OMS pour lui exprimer ma déception à la lumière de ce qui s’est passé depuis le 1er octobre 2021, date de ma première lettre. J’ai porté à sa connaissance des faits que je ne peux pas divulguer à cause de l’entente de non divulgation que j’avais signée avec l’OMS avant le début de l’enquête.

    Presque trois ans plus tard, je me rends compte que la promesse du directeur général de l’OMS ne valait pas 250$, montant que l’OMS avait attribué à chaque survivante de l’exploitation et des abus sexuels commis par les employés de l’OMS en RDC.

    Je me suis aussi rendu compte que le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé a fait sa promesse du 28 septembre 2021 dans le cadre de sa campagne électorale pour un deuxième mandat à la tête de l’OMS. Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a été nommé à la Soixante-Quinzième Assemblée mondiale de la Santé, en mai 2022, sur proposition du Conseil exécutif. Mai 2022 est aussi, par hasard, le mois où madame Fascetto a été remercié par l’OMS. Comme quoi, il n’est pas sécuritaire de savoir plus qu’il n’en faut quand vous travailler à l’OMS.

    À ce stade du jeu de l’OMS j’avais perdu toute confiance en leur ‘‘enquête’’. Le doute, quant au sérieux de cette dernière, m’a finalement habité.

    Je dirais même plus : j’avais la conviction que L’OMS, contrairement à ce qu’on a essayé de me faire croire, n’avait pas la moindre intention de mener une enquête. Les autorités supérieures de l’OMS savaient exactement ce qui s’était passé à Bamako en 2008 puisque j’avais porté à la connaissance de l’ancien directeur général de l’OMS, Dre Margaret Chan, tous les faits, avec preuves et documents à l’appui. Les dirigeants de l’OMS n’avaient donc pas besoin d’une enquête qui allait les conduire là où ils étaient déjà.

    Je n’avais et je n’ai toujours aucune raison de croire que madame Fascetto m’avait menti le 7 octobre 2021 quand elle m’avait textuellement écrit dans un de ses courriels :

    ‘‘ Votre lettre du 1er Octobre au Directeur-General a été transmise à notre bureau. Les allégations que vous avez signalées étant très sérieuses, nous avons procédé à ouvrir immédiatement une enquête’’.

    Je persiste, à ce jour, à croire qu’elle était, comme moi, honnête et naïve quand elle avait écrit ce qu’elle m’avait écrit et c’est cette honnêteté qui est, probablement, derrière le fait qu’elle ne soit plus à l’OMS depuis le mois de mai 2022.

    Ma perte de confiance avait comme origine l’absence de transparence puisque l’OMS m’avait caché la mise à l’écart de madame Cristiana Fascetto de cette enquête et le genre de questions qui m’ont été posées par la personne qui l’avait remplacée.

    J’avais découvert le départ de l’OMS de madame Cristiana Fascetto par pur hasard. En effet, ne voyant pas les choses bouger plus d’une année après l’ouverture de l’enquête, je lui avais envoyé un courriel pour savoir où elle était avec l’enquête. A ma grande surprise j’ai reçu un courriel m’annonçant qu’elle n’était plus avec l’OMS. Dans le courriel on m’avait communiqué le nom d’une autre personne qui ne voulait pas me dire pourquoi madame Cristiana Fascetto ne travaillait plus à l’OMS.

    Si les questions qui m’ont été posées durant l’entretien que j’avais avec les enquêteurs sont une indication quelconque du sérieux de l’OMS dans cette affaire, J’étais en droit de conclure que ces derniers n’étaient aucunement intéressés de comprendre ce qui s’était passé dans le bureau de l’OMS à Bamako en 2008. Si non, comment expliquer le fait qu’aucune question concernant les raisons pour lesquelles Dre Diallo n’a jamais été inquiétée malgré tous ses agissements (exploitation, abus de pouvoir, détournements de fonds, faux et usage de faux, diffamation, etc.) que j’avais dénoncés et documentés, ne m’a été posée?

    La seule personne qui m’avait inspiré confiance dans cette ‘‘enquête’’ est madame Fascetto. Maintenant qu’elle ne fait plus partie du paysage et que sa mise à l’écart m’avait été cachée, Je ne voyais aucune raison de prétendre. Il se trouve qu’elle a été écartée de l’OMS le mois de mai 2022, juste après la réélection de Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus. L’OMS n’a à aucun moment jugé utile ou nécessaire de me communiquer cette information.

    Une fois que j’avais perdu toute confiance en l’OMS, J’ai fait une chose que je fais chaque fois que je me retrouve en face d’un mur. Je me suis mis à écouter en boucle la chanson ‘‘ I have a Dream’’ du groupe suédois ABBA.

    Heureusement pour moi, je n’avais pas à leur payer les droits d’auteur à chaque fois que j’avais à écouter la chanson. Je serais en faillite aujourd’hui si c’était le cas.

    Je savais qu’il ne me restait qu’une seule cartouche dans mon fusil mais je ne savais pas ce que mes deux enfants allaient penser maintenant qu’ils sont adultes.

    En 2009 la même question s’est posée à moi : Est-ce que je vais publier un livre pour que tout le monde sache ce qui se passe au sein de l’OMS ? À l’époque, la réponse s’est imposée d’elle-même : Non, il n’en est pas question.

    Je ne pouvais pas, pour tout l’or du monde, exposer mes enfants au moindre risque. Je venais de perdre mon emploi avec l’OMS parce que je ne pouvais pas cautionner l’esclavage d’une petite fille de 13 ans. Je ne pouvais pas sacrifier deux autres enfants de 9 et 11 ans, les miens, ou leur faire payer le prix de mes convictions. Le fait que leur père est sans emploi est déjà trop cher payé pour eux qui allaient subir les conséquences de la perte d’emploi de leur père.

    J’étais impatient d’entendre la réponse de mes enfants à la même question maintenant qu’ils sont adultes. Leur réponse ne m’a pas du tout surprise. Ce qui m’a surpris, par contre, c’est la célérité avec laquelle ils ont répondu à la question et le commentaire qui avait suivi leur réponse : ‘‘ Papa, vous avez trop attendu’’.

    Oui, J’ai trop attendu mais cette attente n’était pas par choix. Elle était dictée par un concours de circonstances sur lesquels je n’avais presqu’aucun pouvoir. Je n’avais d’autres choix que de les subir. J’espère que la petite angolaise et mes enfants arriveront un jour à comprendre ma position.

    Maintenant que la décision de publier le livre est prise, j’ai pris le soin d’informer le directeur général de l’OMS par lettre que je lui avais fait parvenir le

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