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Aperçu du livre
Désorienté - Éric Monette
Désorienté
par Éric Monette
[-|-] : Ce symbole qui apparaît dans le texte réfère à une liste de musique disponible en ligne pour découvrir les ambiances du récit.
Une image contenant motif, carré, art, pixel Description générée automatiquementConception graphique : Monette design et communication [monettecom.com]
Illustration de couverture : Oh mon doux [ohmondoux.com]
Révision linguistique : François Pratte
Ce roman est une œuvre de fiction. Les personnages et les événements sont issus de l’imagination de l’auteur, même si certains d’entre eux peuvent être librement inspirés de personnes réelles ou d’événements vécus. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, est purement fortuite.
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation de l’auteur ou de l’éditeur.
Distributeur : Distribulivre
Tél.: 1-450-887-2182
Télécopieur : 1-450-915-2224
[distribulivre.com]
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions de l’Apothéose
Lanoraie (Québec) J0K 1E0
Canada
apotheose@bell.net
www.leseditionsdelapotheose.com
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec : 2024
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada : 2024
ISBN : 978-2-89775-963-6
ISBN EPUB : 978-2-89775-969-8
Imprimé au Canada
« La beauté est dans les yeux
de celui qui regarde. »
– Oscar Wilde
1.
Philippe. Itinéraire tracé.
À l’aube de mes 42 ans, un âge qui, statistiquement, pourrait marquer la moitié de mon parcours sur Terre, la seule certitude qu’il me reste est que, en vieillissant, mes certitudes se dissipent année après année au même rythme que la flexibilité dans mes articulations. Il me semble que plus je vieillis, plus je constate que je ne sais rien, que j’ai tout à apprendre. Je suis convaincu que c’est dû à ma réalité de « surdoué ». Ce mot me rend mal à l’aise bien que j’ai été diagnostiqué « personne neuroatypique à haut potentiel intellectuel », à l’hiver 2015. Je pense que le mot douance sonne moins « clinique », mais porte tout autant à confusion en fin de compte. Je ne suis pas plus brillant que les autres, je le sais bien et le constate chaque jour. Cela se confirme plutôt par ce besoin incessant d’avoir le cerveau stimulé, de découvrir, d’apprendre, d’expérimenter, de comprendre. J’ai appris avec ce diagnostic que la capacité que j’avais à lire une bande dessinée complète à quatre ans ou à compléter des additions complexes à six, ce n’est pas la norme chez les jeunes enfants. J’ai toujours cru, et même espéré que mon cerveau ralentirait en vieillissant, mais il faut croire que non. C’est tout le contraire, en fait !
Je me sens comme un Benjamin Button du cerveau. Ça explique pourquoi j’ai souvent passé pour le naïf ou le niais du groupe en devenant adulte. Mon esprit est souvent ailleurs pendant les conversations, et mon langage corporel envoie des signaux d’incompréhension. Sans compter que j’ai instinctivement compris qu’être perçu comme un underdog a ses avantages. J’ai rarement donné l’impression d’être un capitaine de navire habile, mais je me suis toujours démarqué comme un excellent second, influençant fortement les décisions du capitaine. En fin de compte, le navire prend généralement la direction qui me semble la bonne, mais je ne reçois pas les honneurs. Et franchement, je m’en fiche pas mal.
Mon insatiable envie de comprendre la complexité humaine a toujours pris le dessus. Probablement parce que je ne me comprends pas toujours moi-même et que je cherche à en apprendre plus sur moi à travers les autres. Addict des sciences humaines au cégep, j’ai même sérieusement envisagé des études en psychologie à l’université, mais le design graphique et ma passion pour l’expression créative ont pris le dessus sur les bibittes de l’être humain. Ça fait de moi quelqu’un de très intéressé par la différence. J’adore discuter avec des gens plus vieux ou plus jeunes que moi, d’origines ethniques, d’orientations sexuelles ou d’identités de genre différentes. Quand la réciprocité n’est pas au rendez-vous avec certaines personnes, ça en dit plus sur elles que sur moi. Je trouve que cet intérêt pour la diversité est d’ailleurs un atout pour vivre à Montréal en 2016.
Jeune, j’ai rapidement eu la confirmation de mon homosexualité. J’avais bien rêvé, une fois à l’âge de huit ans, à la poitrine dénudée et déjà développée de Mireille Sénéchal qui était de deux ou trois ans, mon aînée. Toutefois, mes quelques autres rêves « érotiques » d’enfant étaient plutôt portés sur mes amis garçons et encore plus sur ceux de mon grand frère Martin. Christopher Reeves, qui interprétait au grand écran le Superman de 1978, est vite devenu mon premier objet de désir, me propulsant dans ce fantasme d’être une Loïs Lane, audacieuse, drôle et frondeuse que l’homme de fer enlace de ses gros bras. Il fut suivi, au panthéon de mon érotisme juvénile, de quelques acteurs adultes très variés, allant de Christopher Atkins dans son rôle d’ado à peine pubère, échoué sur une île déserte, dans l’insipide Blue Lagoon, à Tom Selleck dans son viril et décolleté rôle de détective privé dans Magnum P. I.
À l’âge de 11 ans, j’ai pris en main mon érection de préado pour me masturber en repensant à ce geste manuel que Sébastien, mon voisin de pupitre, avait mimé devant sa braguette plus tôt dans la journée pour m’expliquer ce que voulait dire « crosser ». Le soir, une fois au lit, cette image a permis ma première éjaculation qui fut un peu traumatisante, mais tellement agréable à la fois. Ce petit débordement visqueux, chaud et collant me répugnait, mais je savais que je voudrais revivre l’expérience très bientôt. Comme je souffrais encore d’énurésie à cet âge, et que ma mère endurait trop régulièrement la lessive de pyjama et de draps malodorants, j’ai pris soin de recouvrir mon pénis dans mon pyjama d’une tonne de papier mouchoir pour absorber ce dégoûtant liquide qui ne semblait pas arrêter de s’écouler même après les quelques secondes d’intense bonheur qu’il m’avait procuré. Prévention que j’ai amèrement regrettée le lendemain matin, me réveillant avec un amas de papiers mouchoirs sévèrement collés au bout de mon gland circoncis. En essayant d’arracher tout ça pour permettre le pipi matinal, je me suis dit que cette souffrance devait être la même qui nous terrassait à la circoncision. Heureusement, comme la mienne a été faite dans les premiers jours de mon existence sur Terre, je ne la porte pas en mémoire, pas consciemment du moins. À croire que l’entrée dans la puberté est tout aussi douloureuse que celle dans le monde extra-utérin.
Aujourd’hui, cela me semble à la fois drôle et absurde de penser que j’ai déjà bandé au fantasme d’un garçonnet de 11 ans en train de simuler une branlette. En plus, il n’était pas vraiment une lumière. Une sorte de petite brute douchebag avant le temps, qui n’en avait que pour le judo. Françoise, notre institutrice, avait installé Sébastien à côté de moi pour que je l’aide, moi, le petit studieux aux bulletins remplis de 100 %. Elle m’avait installé au centre d’un trio avec Rémi, un autre impulsif qui tripait, lui, sur le taekwondo. Étrangement, ces deux bums sont devenus mes meilleurs amis de ma 5e année. Visiblement, l’un et l’autre m’apportaient quelque chose par leurs différences, car nous n’avions rien en commun, à part la passion de se défouler au ballon-chasseur et de construire une cabane dans la forêt repentignoise, à un kilomètre de chez moi. Me faire des amis, garçons et filles, ne représentait aucune difficulté, mais j’avais développé une propension à vouloir apprivoiser les écorchés ou les rejets de la cour d’école. J’étais brillant en classe, mais tellement pas dégourdi en ce qui concerne la sexualité. Et, ce, malgré ce nouveau programme d’enseignement apparu cette même année qui incluait un cours d’éducation à la sexualité auquel nous étions soumis.
Les seules choses que j’ai retenues de ce nouveau cours étrange, captivant et excitant pour un préado, étaient deux illustrations de coupe transversale de sexes masculin et féminin. Ça me fascinait de savoir que nous avions toute cette tuyauterie à l’intérieur de nous. Encore plus en ce qui concerne l’équipement haut de gamme et complexe des femmes, et cette possibilité qu’elles avaient de produire un très petit œuf qui allait pousser dans leur ventre et devenir un bébé. Ce jour-là, j’ai compris que ma mère et toutes les femmes du globe étaient d’une importance capitale pour l’humanité. J’étais bien intrigué aussi à l’idée qu’un pénis en érection comme le mien pouvait entrer dans un vagin pour éjaculer et ainsi créer un autre être humain. Et qu’en fait, les femmes ne pourraient accomplir ce fabuleux miracle de la maternité sans la petite contribution des hommes. Contribution on ne peut plus volontaire si je me fiais au plaisir qu’elle me procurait dans mon lit, en solitaire. Quelle invention simple et sophistiquée à la fois ! Cela me semblait bien logique si l’on voulait fonder une famille, mais un petit quelque chose en moi me poussait, sans trop comprendre pourquoi, à rêver de pénis en érection sans réellement savoir ce que j’en ferais plutôt que de vulves accueillantes qui me semblaient la voie naturelle à suivre.
Ce fut très ennuyeux quelque temps plus tard, lorsque mon père me demanda, en voiture : « Philippe, sais-tu ce qui fait un homme ? » Je n’avais vraiment pas envie de parler de ces illustrations anatomiques avec aucun de mes parents. Surtout depuis la réaction du conjoint de ma mère qui avait beuglé à la table au souper qu’il ne comprenait pas qu’on nous enseigne le sexe à l’école alors que lui, il l’avait appris dans les ruelles de Montréal. La pulsion ne me venait donc pas à l’esprit d’en parler avec mon père d’un weekend sur deux, qui surfait d’une aventure à l’autre depuis le divorce d’avec ma mère.
Ma mère, une femme dévouée qui rêvait d’avoir plusieurs enfants avec « son homme », avait découvert le penchant de celui-ci pour ses étudiantes à qui il enseignait la coiffure à la formation aux adultes. Un divorce qui eut lieu précisément durant mon complexe d’Œdipe et qui a certainement affecté ma sexualité. Du moins, c’était le cas selon Jean-Paul, mon prof de psychologie du cégep qui avait répondu à ma question très intéressée. En effet, dans le cours de psychologie de l’enfance, alors qu’il nous expliquait le complexe d’Œdipe et le désir des jeunes garçons de tuer leur père pour gagner le cœur de leur mère, j’avais levé la main.
– Jean-Paul, si le garçon, par exemple, réalise qu’il ne peut pas « vaincre » le père alors qu’il est amoureux de sa mère, mais que le père quitte le foyer ou décède, pensera-t-il qu’il a gagné la « bataille » ?
– Possiblement pendant un certain temps, oui. Mais l’enfant réalisera bien rapidement que s’il ne peut pas être à la hauteur et répondre aux besoins de sa mère, il le percevra comme un échec. Ça pourrait même découler en une impuissance sexuelle à l’âge adulte.
– Gulp !
Ce sera donc à réfléchir, me suis-je dit en moi-même en ravalant ma salive. Évaluer la possibilité de devenir impuissant à cet âge durant lequel l’envie et la capacité de procréation sont omniprésentes me semblait loin dans mes priorités.
Dans la voiture qui m’emmenait chez lui pour le weekend, mon père m’avait donc lancé cette question sortie de nulle part sur la définition de l’homme. Ayant déjà saisi, enfant, cet agaçant pattern de poser une question pour ensuite donner son opinion sans attendre la réponse de son interlocuteur, je l’ai laissé enchaîner.
– Un homme, me dit-il, c’est pas quelqu’un avec de gros bras. C’est quelqu’un avec un cerveau.
Cela ne répondait pas à toutes mes questions existentielles de puberté, mais me confortait dans ma nature d’enfant studieux. Ayant enregistré cette définition de l’homme qui me situait au haut du palier de la masculinité, je me suis tout de même souvent demandé, quelques années plus tard, ce que cela pouvait faire d’avoir un vagin et de se sentir pénétré par un homme. Rien pour faire une transition sexuelle, cela dit. J’étais à l’aise avec les parties génitales dont la loterie génétique m’avait équipé et le sexe que ma famille m’avait attribué à ma naissance. Surtout que les personnages des films et des feuilletons me démontraient bien qu’il n’y avait aucun avantage d’être une femme. Je m’imaginais dans un corps de femme, non pas que la dysphorie de genre était vraiment connue dans les années ’70, mais plutôt pour envisager cette pénétration de façon anatomiquement intellectuelle, combinée à une recherche de sensation. Pour un adolescent, toutes les sensations liées à notre bite deviennent le centre de l’univers et sont plus intrigantes que n’importe quelle matière scolaire. Même pour un petit intello comme moi. La force de la testostérone, je présume. Elle a certainement assuré la survie de l’espèce humaine depuis la nuit des temps, comme tous les êtres vivants, mais il me semble qu’elle mettait mon secondaire en péril.
C’est donc durant cette période que j’ai saisi instinctivement la différence entre identité de genre et orientation sexuelle, sans pouvoir les nommer et bien avant qu’on en parle dans les radios et à la télé. J’étais un garçon qui désirait les autres garçons. Aucun souhait de devenir une femme, et ce, même si c’est avec elles que je préférais être. Dans mon esprit, enfermé dans ma chambre vert lime, c’était bien simple. Il en devenait tout autrement dès que je mettais les pieds hors de cette pièce du sous-sol. Comment allais-je pouvoir expliquer cette découverte qui me semblait
