À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Anthéa Mariani, passionnée depuis toujours par le folklore et les mythologies, s’inspire des récits imaginaires de son enfance pour écrire. Dès son jeune âge, elle a toujours voulu créer les histoires qu’elle-même désirait lire. Avec ce roman, riche en magie et en poésie, elle espère avoir réalisé ce rêve.
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Aperçu du livre
Le chien noir - Anthéa Mariani
La fille à la natte noire
Il avait plu cette nuit. Les esprits avaient dansé ensemble dans le cimetière et le Petit Peuple s’était rassemblé pour une longue cueillette aux champignons afin de préparer les noces de Lug. Léopold, ignorant tout de cela, avait dormi profondément pendant 7 heures et 28 minutes et s’était levé deux fois la nuit pour aller aux toilettes. Ce matin, une corneille l’avait réveillé d’un croassement épouvantable et il s’était tiré du lit à regret. Son réveil-matin lui indiqua qu’il était 9 heures passées et lorsqu’il descendit dans la cuisine, il s’aperçut que Maman lui avait laissé un bol de chocolat au micro-ondes. En s’installant à table, après avoir réchauffé son petit déjeuner, il remarqua, en regardant par la fenêtre qu’une petite Citroën rouge s’était garée dans l’allée de son voisin, Ernest.
Pourtant, Ernest, veuf depuis six ans, ne recevait quasiment jamais de visite. Il disparaissait juste chaque année à Noël pour aller voir sa famille. Le cerveau un peu embrumé de sommeil, le petit garçon regarda la porte d’entrée du voisin s’ouvrir et un grand bonhomme barbu sortir. L’homme se mit à parler en direction de la maison, s’avança dans l’allée puis rebroussa chemin et vint s’agenouiller derrière la porte. Léopold ne voyait que ses chaussures vernies dépasser. L’homme se releva, fit un dernier signe à l’égard de la personne invisible qu’il venait d’enlacer puis s’engouffra dans sa voiture. Il démarra, fit marche arrière et disparut dans le lacet de l’étroite route de campagne qui jouxtait la maison de Léopold et celle de son voisin.
Le porte resta ouverte un instant puis Ernest sortit pour aller relever sa boîte aux lettres, vide, avant de rentrer.
Léopold remonta s’habiller, quittant son pyjama pour lui préférer un jean rapiécé par sa mère et son T-shirt blanc imprimé d’une grenouille en haut de forme et monocle. Il alla se brosser les dents tandis qu’au-dehors, dans le jardin du voisin, une petite fille à la tresse noire filait en trottinant vers la cabane de rangement. Elle en tira une chaise peinte en vert pomme, la traîna dans l’herbe grasse jusqu’à la petite terrasse de bois vermoulu puis retourna au cabanon chercher une deuxième chaise. Alors qu’elle déposait son fardeau, Ernest émergea par la porte arrière de la maison et vint lui prêter main-forte pour porter la table de bois jusqu’à la terrasse.
Un rayon de soleil avait percé au travers des nuages épars et illuminait l’herbe tendre chargée de l’averse de la nuit. Lorsque Léopold remarqua le manège de ses voisins, la petite fille avait déjà tiré de son sac à dos une boîte de couleurs et une pochette remplie de feuilles blanches. Ernest s’assit à côté d’elle, bourra sa pipe et se mit à fumer tranquillement en regardant le vent ébouriffer la fourrure de sa chatte de compagnie. Celle-ci, juchée sur la courte palissade séparant la maison de Léopold et celle d’Ernest, regardait fixement le manège des nuages se délitant lentement. Tendre apocalypse.
Poussé par la curiosité, Léopold enfila son manteau bleu et sortit dans le jardin. Il fit mine maladroitement de se balader avant d’aller remplir le nichoir de graines pour les oiseaux. Ernest, l’apercevant, lui fit signe de la main en délogeant le bout de sa pipe d’entre ses dents.
— Bonjour Léopold ! Comment vas-tu ? Et ta mère, comment va-t-elle ?
— Maman va bien, elle est au travail, répondit le petit garçon en vérifiant mécaniquement le niveau d’eau dans le réservoir du jardin, ce qui lui permit de se rapprocher sensiblement de la clôture pour épier la nouvelle résidente.
— Et où est-elle aujourd’hui ?
— Elle fait la guide touristique à Morlaix. Je crois qu’elle avait un groupe de vieux pour la journée.
— Elle va rentrer tard alors ? demanda Ernest en s’abstenant de faire remarquer que ce n’est pas poli d’appeler les personnes âgées des « vieux ». Tu veux venir manger à la maison ? Adélie et moi serions ravis de t’avoir à notre table.
À l’énoncé de son prénom, la fillette lança un regard furtif vers le petit garçon avant de se replonger dans son dessin. Une lourde mèche de cheveux sombres lui tomba sur le nez sans qu’elle n’essaie de l’en déloger. Ernest aspira une bouffée de fumée avant de râler :
— Adélie, n’est pas très bavarde, excuse-la Léopold. Elle va rester un mois en vacances ici alors j’espère tout de même que vous saurez faire évoluer la conversation.
Ernest marqua une petite pause avant de reprendre la parole tandis que Léopold arrachait des petits bouts de mousse à la palissade.
— Donc, tu viens manger ce soir ?
Le petit garçon opina avant de se trouver une excuse pour rentrer chez lui. Depuis la fenêtre, il épia un long moment le vieux voisin et sa petite locataire qui ne cessait de dessiner. Le mutisme forcené de cette dernière avait piqué sa curiosité. Quand il se lassa du spectacle, il alla jouer aux jeux vidéo en ligne avec son ami Thibaud. Ce dernier était parti en vacances en Italie deux jours auparavant et depuis, Léopold tournait en rond dans sa grande maison vide. Il se réchauffa à midi un plat préparé par Maman et le mangea en regardant les Tortues Ninjas à la télévision. Après, il tâcha de s’occuper en jouant avec ses figurines articulées et en leur créant une épopée au travers de la maison. En fin d’après-midi, il avait tué et ressuscité trois fois ses personnages et fait couler un bain pour les jeter aux requins. Il regardait perplexe ses jouets flotter dans la baignoire depuis un moment déjà lorsqu’il se rendit compte que jouer tout seul c’était bien moins drôle qu’avec Thibaud.
Il fouilla dans les tiroirs, trouva le maquillage de Maman et s’en barbouilla avec plaisir, se faisant un trait de khôl au rouge à lèvres et la bouche bleue avec une tonne de fard à paupières. Il avait depuis longtemps oublié le rendez-vous du soir lorsqu’il eut la frayeur de sa vie en descendant les escaliers.
Une certaine fillette à la natte noire se tenait immobile dans le vestibule. Léopold hurla de terreur et Adélie éclata de rire. Vexé d’avoir été surpris, il se vexa davantage en comprenant que la jeune fille riait surtout de son accoutrement.
Il s’était noué un drap autour des épaules, s’était armé d’un pisto-laser à la hanche et portait sur la tête une couronne en carton datant de la dernière galette des rois.
— Mais qu’est-ce que tu fiches là ?? Tu m’as fait super peur ! se récria Léopold en se drapant dans sa cape improvisée.
— Je n’étais pas venue pour voir ton défilé de mode en tout cas, ricana Adélie.
— On ne parle pas comme ça au pharaon Khéops XV, s’offusqua le petit garçon en redressant la couronne sur sa tête. Excuse-toi !
— Il n’y a eu qu’un seul pharaon Khéops, statua Adélie sans prendre part au jeu de son nouveau voisin. Et pour ta gouverne, Ernest m’a envoyée te chercher parce que le repas est prêt depuis dix minutes déjà et tu n’arrives pas. La porte était ouverte alors je suis rentrée.
— J’avais oublié que j’étais attendu… marmonna Léopold en remuant malaisément dans sa cape trop grande.
— Ce n’est pas grave. Tu veux de l’aide pour te démaquiller ou tu viens comme ça chez Tonton ?
— Je vais me débrouiller tout seul, grommela le petit garçon devenu rouge de honte avant de filer à l’étage pour se
