Demain, 0 heure
Par Nessy Heart
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
L’écriture représente pour Nessy Heart une évasion vers une vie alternative, des choix imaginaires et des moyens rêvés. Cette expérience est à la fois simple et complexe, car ses textes lui offrent l’opportunité de plonger dans une réalité totalement différente.
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Aperçu du livre
Demain, 0 heure - Nessy Heart
Chapitre 1
La terrible annonce
Si on me demandait qui je préfère, je pense que je dirais mes amis plutôt que ma famille.
Certes, ma famille sera toujours là pour moi, mais il y a un plus, une chose inexplicable qui fait que je suis plus attachée à mes amis.
Ce lien entre eux et moi m’affecte beaucoup, par exemple : savoir qu’un de mes amis se sert de moi, me briserait le cœur tandis que si j’apprends que mon frère est entré dans le coma, je serais triste, mais ça ne me ferait pas plus d’effets que ça.
Je rentre des cours. Comme toujours, j’écoute de la musique avec mes écouteurs sans fil. Je m’immerge dans les voix et les instruments.
Un évènement assez frustrant me met sur les nerfs ; de plus, ma journée a été très chiante et fatigante ; la musique se coupe.
Je regarde mon téléphone, aucun signe louche visible sauf que sur l’écran, il est marqué que la musique est toujours en cours. J’appuie encore et encore, mais le son ne revient pas.
Je m’apprête à les enlever, mais je me fige. Je monte le volume du son.
Mes écouteurs se sont connectés à un autre appareil.
Je suis paralysée.
Je ne peux qu’écouter, rien d’autre.
Mes yeux laissent transparaître mon incompréhension, et mon visage pâlit sous l’effet de la peur.
Une dizaine de minutes passent sans que je ne puisse bouger.
Peu après, la connexion revient.
Les informations se bousculent dans ma tête.
J’écoute une musique qui bouge beaucoup, elle me motive : Failure de NEFLEX.
À l’aide de la musique, je m’imagine des scènes.
Je souris.
Tout dans ma tête est de nouveau ordonné. Je n’ai qu’une nuit et deux jours pour tout préparer.
Je ne laisse rien paraître de suspect à personne.
Je ne dors pas.
Il est minuit passé.
Je m’habille avec des habits pratiques et confortables, c’est-à-dire un jean noir et un sweat trop grand pour moi. Je me fais une queue de cheval haute. J’enfile mes chaussettes et mes chaussures en un temps record.
Je prends mon téléphone.
Je sors de chez moi.
Rapidement et furtivement, telle une ombre, je monte la côte de Jules-Fèvre.
Je stresse un peu, mon tee-shirt me colle au dos et mon sweat aussi.
Enfin, j’arrive devant son portail.
Je recule de quelques pas et me baisse, je préfère qu’on ne me voie pas à travers les fenêtres.
Je serre les poings, signe de détermination, pourtant j’ai les mains moites.
Je mentirais si je disais que je n’ai pas peur.
Je prends mon courage à deux mains et saisis mon téléphone. Je l’appelle une dizaine de fois et tombe toujours sur le répondeur.
Je perds espoir quand, à la seizième fois, il répond d’une voix ensommeillée.
— Oui, allo ?
L’adrénaline reprend place en moi. Je lui dis.
— Ouvre ta fenêtre.
— Pourquoi ?
— Parce que.
Il le fait, mais d’une voix méfiante, il me demande.
— T’es quand même pas planquée devant chez moi !
— Peut-être…
— Oh putain, qu’est-ce que t’as encore fait ?
— Rien, mais j’ai besoin de te parler, Killian, c’est important.
— Ça peut attendre le collège ?
— Non.
Il doit pressentir dans ma voix quelque chose de grave, car il n’insiste pas.
Sa fenêtre est ouverte.
Je me relève et le fixe.
Dans la pénombre, je sens son regard posé sur moi. Le silence est présent pendant plusieurs minutes, il en devient gênant.
Il disparaît de ma vue, puis quelques instants plus tard, il revient avec un tintement métallique.
Il passe par la fenêtre.
Il ouvre le portail avec ses clés.
Je rentre, mais reste à distance, je le fixe un long moment puis laisse s’échapper de mes lèvres une phrase.
— Demain, zéro heure, la guerre commencera.
Il n’a pas l’air de comprendre la signification de ma phrase. Je lui en dis plus.
— L’armée n’a pas assez de main-d’œuvre. Elle va recruter, dans tout le pays, les garçons ayant douze ans et plus. Tu en fais partie.
Je me retourne et m’apprête à partir.
Il me demande d’une voix blanche.
— Comment pourrais-tu avoir de telles informations ? Si c’est la vérité, tu ne devrais même pas pouvoir le savoir…
Je lui réponds par une question.
— N’étais-je pas légèrement différente de d’habitude aujourd’hui ? Tu es mon meilleur ami, tu devrais le savoir.
— Tu as ignoré Estéban alors que normalement tu n’y arrives pas ?
— Oui, et à ton avis pourquoi ?
À chaque goulée d’air que chacun respire, la pression semble monter. Il est sur le point de craquer, et là, il est complètement réveillé, quand je poursuis.
— Ce qui risque de faire le plus de victimes, c’est la véritable guerre, pas la guerre avec Estéban.
Je me tourne à nouveau vers lui. Ces informations, moi j’ai eu le temps de les digérer, pas lui. Personnellement, ça m’a fait l’effet d’une gifle lorsque je l’ai appris.
Je continue ; autant tout lui dire.
— Demain, les forces de l’ordre viendront au collège, emmèneront les garçons de douze ans et plus. Les filles suivront des cours pour apprendre à soigner.
— Je pense que tu as deviné que j’avais une idée bien précise en tête.
— Oui… Explique-moi cette idée, j’ai déjà la flippe alors ne me fais pas plus peur que maintenant.
Je reste silencieuse plusieurs minutes. Il attend. Je me racle la gorge,