S.O.S. Ados en danger
Par Nicole Provence
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À propos de ce livre électronique
Quatre nouvelles qui mettent en scène la soif de liberté et d’indépendance que ressent tout adolescent, au risque que cette quête d’émotions fortes et de nouveauté ne le conduise sur des chemins dangereux.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Nicole Provence est née en 1948 à Châtellerault dans la Vienne et elle vit aujourd’hui dans la région lyonnaise. Férue de lectures et d’écritures en tous genres, elle participe à un con-cours en 1998 et a le plaisir de voir une première nouvelle du genre polar retenue par France Loisirs. Le pied est mis à l’étrier. Depuis, elle se consacre entièrement à l’écriture de romans polars-terroir et de romans pour la jeunesse. "S.O.S. Ados en danger", recueil de quatre nouvelles, est son troisième ouvrage jeunesse paru aux éditions Ex Æquo.
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Aperçu du livre
S.O.S. Ados en danger - Nicole Provence
Nicole Provence
S.O.S.
Ados en danger !
Recueil de nouvelles
ISBN : 979-10-388-0790-7
Collection Passerelle
ISSN : 2729-2843
Dépôt légal : décembre 2023
©Couverture Ex Aequo
©2023 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.
Toute modification interdite.
Éditions Ex Aequo
6 rue des Sybilles
88370 Plombières les bains
www.editions-exaequo.com
Fugue
Quentin
Fugue !… Il avait entendu ce mot lors d’une répétition au conservatoire de la ville alors que Lucile, sa sœur, qui venait de fêter ses dix-sept ans, excellente pianiste s’exerçait à l’orgue pour exécuter une fugue en Ré mineur du compositeur Jean Sébastien Bach. Quentin n’avait pas du tout pensé à l’œuvre instrumentale qui se jouait. Les notes de la partition qui se chevauchaient, s’envolaient, se reprenaient sans jamais se quitter, lui avaient donné une impression de liberté et d’enthousiasme. Partir, s’envoler, quitter cette ambiance lourde et irrespirable dans laquelle il vivait. C’est ce que cette fugue de Bach lui avait aussitôt inspiré. Une étrange sensation glissa en lui, un désir étouffé qui tout à coup explosa : s’absenter, fuir pour vivre quelque chose de plus vrai, sentir son corps vibrer et ne plus s’en remettre aux autres pour décider de son avenir ou même simplement pour inventer à sa manière l’instant présent.
S’il en avait parlé autour de lui, de cette écrasante solitude qui l’empoignait, tous se seraient récriés. Comment, lui, un garçon de quinze ans, qui vivait dans une famille si parfaite, si unie, profitant de tous les avantages d’une vie confortable pouvait-il se plaindre ? C’est vrai, il se situait dans la petite majorité des ados qui ne connaissaient pas les affres de la vie d’une famille monoparentale ou qui vivait avec les aides de la société, le petit boulot en intérimaire du père, la bataille des chiffres de la mère qui se transformait chaque mois en super-comptable pour équilibrer le budget et « faire au mieux ». Son père occupait un poste de directeur de ressources humaines dans une grande entreprise, c’est dire qu’il y consacrait plus de temps qu’à sa famille. Mais il se glorifiait de les avoir mis à l’abri du besoin. Quentin suivait les cours dans un lycée privé qui le préservait de tous les inconvénients d’une promiscuité souvent mal désirée, mal supportée. Il profitait d’une grande et confortable chambre dotée de tout ce qu’aurait désiré un adolescent, ordinateur de qualité, téléphone avec forfait illimité, collections de CD de ses chanteurs ou groupes préférés, et des vidéos de films qu’il regardait le soir jusque très tard, ou plutôt très tôt dans le petit matin. Ses étagères s’enrichissaient de vêtements à la mode qu’il renouvelait sans souci. Quant à ses chaussures de marque, elles se rangeaient en rangs serrés dans le bas de son armoire. Certaines n’avaient été portées qu’une ou deux fois.
Il avait tout pour être heureux et il ne l’était pas ! Pourquoi ? Le malaise grandit en lui et s’installa.
Le printemps fit son apparition, l’air frais de l’extérieur l’appelait au-dehors. Ses parents, sa mère surtout, concentrés sur le travail de sa sœur à l’orgue, sur les petits concerts qu’elle donnait çà et là devant un public averti ne boudant pas la musique classique, ne se souciaient guère de lui. La phrase magique était à chaque fois prononcée, comme pour se déculpabiliser : « on te fait confiance mon grand, tu sais te débrouiller tout seul, hein ? » Ha, le beau compliment ! Oui, il savait se débrouiller tout seul, forcé d’avoir dû apprendre. Le micro-ondes fonctionnait régulièrement, il ne mourait pas de faim, le congélateur rempli par sa mère lui offrait un vaste choix de repas… mais qu’il prenait souvent tout seul ! D’où sa récente décision à s’inscrire au restaurant du lycée. Et si la plupart s’en plaignaient, lui, trouvait tous les plats mangeables et surtout en bonne compagnie.
Quand parfois il voulait attirer l’attention sur sa passion, le dessin pour lequel il était particulièrement doué, sa mère lui renvoyait un sourire de circonstance avec dans le regard un message qu’il avait vite interprété, « oui, c’est très beau » comme on le dit à un petit enfant pour ne pas le décourager ou lui signifier qu’il vous ennuyait un peu. Il aurait préféré qu’on critique sa maladresse sur certains de ses sujets, pour prouver qu’au moins il intéressait. Hélas, rien ne pouvait surpasser l’admiration que ses parents éprouvaient pour le talent de Lucile et cette persuasion que, sans leur indéfectible et perpétuel soutien, elle ne pourrait jamais attendre la perfection qu’ils espéraient. Il se demandait parfois si Lucile elle-même le souhaitait ou si elle se sentait redevable de réussir pour satisfaire leurs parents. Il n’était pas jaloux de sa sœur, il en était même très fier, il voulait simplement jouir lui aussi d’un petit supplément d’âme dont il était privé. Il avait même tenté quelques bêtises pour qu’enfin on le considère comme un être humain à prendre en compte, à écouter, à punir s’il le fallait et s’il le méritait, plutôt qu’un bel objet bien en place sur une étagère, mais qui, à force d’être présent, ne se remarquait plus.
Sa mère avait simplement soulevé les sourcils en constatant qu’il manquait deux billets dans son portefeuille, puis le voyant guetter sa réaction, lui avait adressé un petit sourire de connivence, un petit haussement d’épaules complice dans le genre « c’est pas grave, mais la prochaine fois, demande-moi, plutôt » et s’était précipitée dans sa voiture pour assister à la répétition de la pianiste. Le mois suivant, il avait constaté
