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La vie c'est comme le vélo: pour ne pas tomber, il faut avancer
La vie c'est comme le vélo: pour ne pas tomber, il faut avancer
La vie c'est comme le vélo: pour ne pas tomber, il faut avancer
Livre électronique208 pages2 heures

La vie c'est comme le vélo: pour ne pas tomber, il faut avancer

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À propos de ce livre électronique

"Comment choisir entre partir et rester quand on se sent bien quelque part ? C'est la question que je me pose depuis bientôt deux ans. Cela fait un bon bout de temps que je suis dans le Cantal. Cette partie de ma vie m'a beaucoup fait réfléchir puisque depuis que je suis ici, je ne me suis jamais sentie aussi seule..."
LangueFrançais
Date de sortie3 nov. 2022
ISBN9782322498529
La vie c'est comme le vélo: pour ne pas tomber, il faut avancer
Auteur

L Waelter

L.Waelter est née le 22 octobre 2001 à Melun. C'est en 2015 qu'elle arrive dans le Cantal. Après des études dans le domaine de la comptabilité , elle décide de se tourner vers le métier du livre. Elle commencera à écrire son livre "La vie c'est comme le vélo: Pour ne pas tomber, il faut avancer" à l'hôpital alors qu'elle faisait une dépression. Aujourd'hui elle retrace son parcours afin de supprimer les préjugés sur sa maladie.

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    Aperçu du livre

    La vie c'est comme le vélo - L Waelter

    Chapitre 1 — La lettre

    « Chaque lettre a une odeur, chaque verbe, un

    parfum. Chaque mot diffuse dans la mémoire un lieu

    et ses effluves. » Parfum—Philippe Claude

    « Comment choisir entre partir et rester quand on se sent bien quelque part ? C’est la question que je me pose depuis bientôt deux ans. Cela fait un bon bout de temps que je suis dans le département du Cantal. Bientôt quatre an que j’ai quitté la région de la Champagne-Ardenne.

    Cette partie de ma vie m’a beaucoup fait réfléchir puisque depuis que je suis ici, je ne me suis jamais sentie aussi seule… Depuis petite, j’enchaîne les déménagements, mais aussi les écoles où au fur et à mesure, l’intégration se montre de plus en plus compliquée. Depuis le début de ma scolarité, une maternelle, trois primaires, trois collèges et un lycée ont défilés. Quand on est petit, cela n’a pas vraiment d’importance, on perd des amis mais on en retrouve facilement. C’est surtout quand on grandit que cela devient compliqué. On quitte des gens qu’on aime, des gens avec qui on avait envie de parcourir du chemin. Lorsque j’ai quitté mon premier collège, je passais en cinquième. Mes camarades avaient été vraiment accueillants. J’ai passé ma cinquième, ma quatrième et la moitié de ma troisième dans le collège d’Othe et Vanne situé à Aix-en-Othe, dans l’Aube.

    C’est ici que j’ai fait la connaissance de personnes formidables qui sont, encore à ce jour, mes amis, et qui me soutiennent à distance quand ça ne va pas. J’y ai aussi rencontré le premier garçon qui a fait battre mon cœur, une rencontre qui s’est transformée en un au-revoir peu de temps après…

    Mes parents avaient décidé de reprendre une boulangerie à Raulhac, dans le département du Cantal. Nous n’avions pas encore déménagé que tout cela était compliqué pour moi. Je souhaitais continuer à vivre dans cet environnement encore un bon moment. Cela faisait deux ans et demi que l’on s’était posé, deux ans et demi que je me sentais bien et il fallait partir, tout quitter encore une fois. Mes parents n’ont pas voulu que je reste, ou même qu’on reste au moins le temps de passer mon brevet.

    Je ne travaillais pas vraiment en temps normal, mais cette année de troisième m’avait motivée, enfin mes camarades de classe m’avaient motivée, ils me donnaient l’envie de réussir.

    Quand je suis arrivée dans le Cantal, j’ai eu l’impression d’être seule au monde et mon entrée au collège ne m’a pas aidée. Ici, les gens dévisageaient, parlaient dans ton dos. Mes amis me manquaient et personne ne m’a vraiment accueillie. J’étais toujours seule, assise sur le banc au milieu de la cour (un peu stéréotypé, mais vrai). Tout cela a créé un mal-être en moi, je ne voulais plus aller en classe et personne ne souhaitait me prendre les cours… Malgré tout cela, j’ai réussi à avoir mon brevet avec mention Assez-bien sans pour autant avoir travaillé ces six derniers mois.

    En rentrant au lycée, je me suis encore retrouvée face à moi-même. Seule, je n’avais aucun repère et je voyais que tout le monde se connaissait un minimum. Tant bien que mal, j’ai essayé de m’intégrer mais ce fût compliqué. À ce stade, je me suis dit que j’avais quinze ans et que j’étais vraiment incapable de m’intégrer dans un environnement, que tout le monde était entouré de vieux amis et moi, j’étais seule. Face à tout cela, mes notes n’étaient pas fabuleuses, mais mes professeurs m’encourageaient bien plus que mes parents. En fait, je ne sais même pas si tout cela les a intéressés un-jour. Quand je suis rentrée en classe de première, j’ai réussi à m’intégrer un peu, ce qui m’a permis de remonter mes notes. Enfin, je ne sais même pas si ça en a été vraiment la cause. Ayant trois professeurs formidables, ils m’ont donné le courage de travailler, de m’accrocher même si c’était parfois compliqué. Je n’avais pas envie de travailler pour moi, et encore moins pour mes parents. Je travaillais pour mes enseignants. Je voyais qu’ils aimaient leur métier, c’est ce qui m’encourageait, je souhaitais leur rendre la monnaie de la pièce.

    Pendant mon année de terminale, l’idée de me dire que c’était ma dernière année dans cet établissement et, que l’année prochaine il faudra encore tout recommencer, fût compliqué. Les cours de comptabilité ne m’aidaient pas non plus, notre professeur était spécial. J’étais vraiment anxieuse pour l’examen, mais aussi pour les années qui allaient suivre. J’ai finalement trouvé un BTS (Brevet de Technicien Supérieur) qui me correspondait dans le lycée où je me trouvais. Seul bémol, il était en alternance. C’était soit cette solution, soit je devais changer d’établissement. J’ai donc pris le plus simple pour moi, qui était de rester dans mon environnement. Pour en revenir à mon examen, je l’ai obtenu avec la mention Bien, ce qui m’a fait plaisir, car j’avais eu, pour une fois, une reconnaissance pour mon travail et je le méritais.

    Pour ces années de lycée, je souhaite remercier Monsieur Raymond.F. , mon professeur d’économie et de droit ; madame Fabienne.M. , ma professeur de management et enfin, madame Amélie.S. , ma professeur de science de gestion, qui a été à mon écoute et m’a permis de prendre un peu de confiance en moi.

    Depuis que je suis rentrée en BTS, ça va mieux. J’ai enfin pu retrouver, après trois ans et demi, un environnement stable où je me sens bien. J’ai pu trouver des gens avec qui je peux parler, forger une amitié, mais surtout être moi-même. J’ai également rejoint une entreprise où j’effectue mon alternance. Les débuts ont été compliqués suite à un turnover important. Cependant, malgré mon manque de confiance en moi et ma timidité, je m’y suis bien intégrée.

    Suite à la COVID 19, un confinement a été mis en place, ce qui m’a découragée. Je n’avais plus aucun lien social, ce qui a été difficile pour moi qui me retrouvais de nouveau seule. C’est suite à ce moment-là que j’ai commencé les crises d’angoisse. Je ne savais pas si un jour tout allait redevenir normal, si on allait tous y passer… Ici, je rejoins ma question : comment choisir entre partir et rester quand on se sent bien quelque part ?

    Je pense que l’entreprise ne me convient pas dans une certaine mesure, laquelle? Je ne sais pas, mais d’un autre côté, j’ai envie d’y rester pour une simple et bonne raison : je peux y trouver une stabilité. Mes collègues sont peu, mais nettement assez, il y a une bonne entente, ce qui me parait indispensable au sein d’une entreprise pour bien s’y sentir.

    J’aimerais vraiment me rattacher à quelque chose ou alors à quelqu’un. J’ai pensé à retourner dans l’Aube, mais je me dis que plus rien ne sera pareil, tout le monde a commencé à vivre sa vie chacun de son côté. J’ai peur de devoir encore tout recommencer à zéro.

    Aujourd’hui, je continue mes crises d’angoisse et je pense que cela est dû au fait de devoir changer d’établissement encore une fois ; de ne pas savoir si je quitte mon entreprise ou non, même si l’on m’a déjà conseillé de partir.

    Je n’ai pas envie de recommencer encore et encore, tout ce que je souhaite, c’est de me poser et ne plus bouger jusqu’à ce que l’envie me prenne.

    De tout cela, je n’en parle pas-vraiment, ni à mes amis, ni à mes parents. Je leur en veux pour bien trop de choses. Depuis petite, je dois me débrouiller seule, à six ou sept ans, je mangeais seule avec ma sœur. Je réchauffais les plats que ma mère préparait puis nous mangions. Nous avons ensuite déménagé. Mes parents travaillaient en Seine-et-Marne et nous habitions dans l’Aube. Ils avaient repris une boulangerie et il y avait une petite pièce à l’étage du bâtiment. Le matin, nous partions vers cinq heures de notre maison pour aller en Seine-et-Marne. Ils nous avaient installé un clic-clac à l’étage de la boutique où nous dormions avec ma sœur. On partait à l’école accompagnées d’une dame qui nous ramenait aussi le soir. On attendait 19 heures ou 19 h 30 avant de repartir chez nous. Pendant ce temps, on s’ennuyait et faisait nos devoirs seules en attendant que nos parents ferment la boutique. Nous arrivions sur les coups de vingt heures ou vingt heures trente, nous mangions, douche, au lit et rebelote. Quand ils ont estimé que nous étions assez grandes (neuf à dix ans pour moi et cinq à six ans pour ma sœur), nous restions seules chez nous les week-ends et les semaines de vacances pendant que nos parents partaient travailler.

    Quand ils ont cessé l’activité, nous avons changé de collège et primaire pour être à côté du domicile.

    Le week-end, mon père rentrait sur les coups de treize heures et ne travaillait pas l’après-midi. À treize quatorze ans, je devais lui préparer à manger pendant qu’il était couché dans le canapé. Parfois, il s’endormait et se plaignait que le repas était froid. Je devais ensuite faire la vaisselle, le ménage et, lorsque tout était fait, je demandais si je pouvais sortir. Il me répondait que non parce qu’il n’avait tout simplement pas envie. Ma mère ne disait pas grand-chose à tout ça, elle s’est toujours retrouvée entre nous deux. Cette période a été difficile, je ne sais pas si c’était de ma faute ou si, en y repensant, rien n’allait à la maison. Je me faisais insulter par ma mère, il lui arrivait de me coller contre le mur pour me disputer, ses mains sur mes joues. Il lui arrivait de donner des coups dans le mur ou dans la porte.

    Mon père, lui, lançait des assiettes ou des verres. Aujourd’hui, tout cela s’est amélioré avec ma mère, mais la situation est devenue mauvaise avec mon père. On ne se parle plus, à chaque fois on se dispute, parfois même jusqu’au conflit… Souvent j’ai dû manquer le repas du soir, me contentant d’un morceau de pain que je ramassais en quittant la table. Ma mère ne disait rien. Un jour, il s’est énervé contre moi, il m’a couru après dans la maison. J’ai rejoint la salle de bain où je me suis enfermée à clé. Voulant détruire la porte, je lui ai ouvert en prenant mon courage à deux mains en pensant que ce serait pire s’il serait passé à l’acte. Il m’a collé contre le mur dans le petit espace qui séparait la porte ouverte et le mur et il me frappait la tête. Ma mère est apparue, n’a rien fait mise à part dire :

    — Ne frappe pas le visage.

    J’ai également loupé de me prendre un arrosoir dans le visage tout en recevant des insultes de sa part car je m’y prenais mal pour récupérer une poule qui s’était enfuie du poulailler.

    J’ai quitté la maison dès que j’ai pu. Quand je rentre le week-end, il est dans son canapé, il ne parle pas. Quand ma mère et ma sœur ne sont pas là, le temps est long. Aujourd’hui, je me suis habituée à la solitude, habituée est un grand mot… être seule ne me plaît pas vraiment, mais je n’arrive pas à vivre avec de la compagnie non plus. Je n’ai pas reçu l’affection que je voulais, mes parents étaient rarement là. J’ai du mal à savoir ce qu’est l’amour. Et ça, tout le monde ne le comprend pas… ce qui m’a laissée perdre une personne dont j’étais vraiment amoureuse. Ils ne peuvent ni comprendre, ni le vivre d’ailleurs, ce que je comprends parfaitement.

    Tout cela me bloque tous les jours tant au niveau de la prise de confiance en moi, mais aussi envers moi. Je suis trop dure avec moi-même. Ça me pèse la nuit et souvent je ne dors pas bien. Je vais m’aérer l’esprit de temps en temps, je vais marcher, courir, faire du vélo. Ça fonctionne bien sûr, mais pas longtemps, puis, pendant ce temps-là, je suis encore seule. Ce qui n’est pas mal pour se changer les idées. Cependant un peu de compagnie, de temps en temps, ne ferait pas de mal.

    Je ne sais pas où je vais, mais j’y vais. En espérant que demain sera meilleur.

    Merci »

    Cette lettre a été écrite, car je ne pouvais plus tout garder en moi, c’était en train de me détruire. Je me suis donc mise à écrire pour évacuer. Celle-ci n’avait pas qu’un but, je souhaitais aussi qu’un jour quelqu’un puisse lire tout ce qui me pèse sur les épaules.

    Le soir où je l’ai écrite, je n’étais pas bien. Les mots venaient aussi vite que les larmes coulaient sur mes joues. Je passais deux musiques en boucle pour m’aider à la rédaction, à laisser partir mes sentiments sur le papier qui était devant moi. J’écoutais donc « -Les Corons- » de Pierre Bachelet en retenant les phrases suivantes qui parlent de son père : «- J’apprenais mes leçons, la joue contre son bras. Je crois qu’il était fier de moi. -». Mais également « Mon vieux » de Daniel Guichard qui parle également de son père, mais aussi de son époque qui me rend triste car c’était une belle époque. Ces deux musiques ont un point commun, l’auteur parle de son père comme il parle d’un héros, quelqu’un qu’il apprécie fortement et dont l’absence est dure pour lui. De mon côté, c’est complètement l’inverse, ce qui me blesse un peu. En effet, je n’ai pas ce sentiment envers mon père.

    Lorsque j’ai commencé à me sentir seule, j’ai pris la décision de prendre un chat. Celle-ci s’appelle Alaska, car elle était toute blanche étant petite. Aujourd’hui elle est blanche avec des reflets roux, ce qui fait d’elle un être unique avec ses yeux bleus.

    Elle me fait beaucoup rire à travers sa curiosité et son comportement. Elle va me chercher la balle et me la ramène pour jouer comme un chien. Mine

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