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Petites histoires à faire frémir - II: L'autre - Lucien ou Luciano
Petites histoires à faire frémir - II: L'autre - Lucien ou Luciano
Petites histoires à faire frémir - II: L'autre - Lucien ou Luciano
Livre électronique153 pages1 heurePetites histoires à faire frémir

Petites histoires à faire frémir - II: L'autre - Lucien ou Luciano

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À propos de ce livre électronique

Un roman et une nouvelle à faire frémir dans ce deuxième tome de mes petites histoires.

"l'autre" : les violences faites aux femmes sont intemporelles et ne connaissent ni frontière, ni classe sociale, ni limite d'âge. C'est pourquoi cette histoire aurait pu arriver, peu importe à qui d'autre qu'à Odile Bragard, à quelle époque et dans quel pays. Prisonnière pendant cinq longues années dans une cage de fer, Odile Bragard nous conte ici les événements qui ont bouleversé son existence.

"Lucien ou Luciano" a reçu le premier accessit section nouvelles au Concours International 2021 Arts et Lettres de France :

"Beau dimanche en perspective", grogna le Docteur Boileau en se baissant pour examiner la dépouille qui, à première vue, avait dû séjourner longtemps dans l'eau. Tous laissait à penser que ces pauvres restes avaient appartenu à une personne de sexe féminin...
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie31 juil. 2022
ISBN9782322430611
Petites histoires à faire frémir - II: L'autre - Lucien ou Luciano
Auteur

Mona Lassus

Mona Lassus est née à Bordeaux. Sa famille est originaire de Nouvelle Aquitaine depuis plusieurs générations. Son enfance a été marquée par la culture du Sud-ouest, riche d'histoire, de gastronomie et de bien-vivre. Inspirée par la douceur des paysages de sa région, elle a commencé, très jeune, à écrire des poèmes. Plus tard, la vie quotidienne des gens simples, les coutumes régionales, les anecdotes drôles, croustillantes ou dramatiques, entendues autour de la table familiale ou sur la place des villages lui ont servi de fil conducteur pour écrire des nouvelles, des contes et un premier roman "La vie des gens, autres temps, autres moeurs". Elle est considérée comme une excellente conteuse sachant aiguillonner l'imagination et donner vie à ses personnages. L'écriture est spontanée et riche, permettant une lecture aisée tenant le lecteur en haleine.

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    Aperçu du livre

    Petites histoires à faire frémir - II - Mona Lassus

    Sommaire

    L’AUTRE

    PRÉAMBULE

    Chapitre I

    Chapitre II

    Chapitre III

    Chapitre IV

    Chapitre V

    Chapitre VI

    Chapitre VII

    Chapitre VIII

    Chapitre IX

    Chapitre X

    Chapitre XI

    Chapitre XII

    Chapitre XIII

    Chapitre XIV

    Chapitre XV

    Chapitre XVI

    Chapitre XVII

    Chapitre XVIII

    LUCIEN OU LUCIANO

    Macabre découverte

    Sans nouvelles d’une patiente

    Un grand ménage

    La lettre

    Les enfants

    Annette

    L’acquisition

    Une autre vie

    L’AUTEURE

    L’AUTRE

    La violence à l’égard des femmes constitue toujours une violation des droits de l’homme ; c’est toujours un crime, et c’est toujours inacceptable…

    Ban Ki-moon

    (Diplomate et homme politique Sud-Coreéen,

    Huitième secreétaire geéneéral des Nations Unies).

    Les violences faites aux femmes sont intemporelles et ne connaissent ni frontière, ni classe sociale, ni limite d’âge, c’est pourquoi cette histoire aurait pu arriver, peu importe à qui, à quelle époque et dans quel pays.

    PRÉAMBULE

    L’autre… Depuis longtemps, je ne peux lui donner de prénom, à cet autre qu’un jour le destin, Dieu, la malchance ou ce qui vous plaira, a mis sur mon chemin...

    J’allais avoir trente ans dans quelques jours. Assise dans la chapelle du couvent, je ne priais pas ; j’étais incapable de me concentrer sur autre chose que sur les événements qui m’avaient poussée, sept ans auparavant, à m’engager dans cette vie de piété et de dévouement à laquelle rien ne me prédestinait. Pourtant, contre toute attente, j’étais devenue Sœur Marie-Odile de la Rédemption. J’ai prononcé mes vœux, revêtu l’habit et laissé derrière moi ce passé douloureux qui a bouleversé mon existence.

    Pendant toutes ces années, j’avais réussi à faire table rase de cette incroyable histoire dont je suis sortie bouleversée et traumatisée, mais les fantômes du passé avaient fini par me rattraper ; les événements m’ont obligée à revivre cette étrange aventure ; les souvenirs m’ont assaillie, ce jour-là, comme si, assise devant un écran de cinéma, je regardais un film d’horreur.

    Les années ont passé, je ne suis plus cette jeune femme désespérée que j’étais alors. Je me suis définitivement débarrassée de ces fantômes qui m’ont longtemps hantée, et, bien que les souvenirs douloureux des années passées soient toujours présents, je peux, aujourd’hui, les activer sans crainte. Voici mon histoire.

    I

    Mes parents étaient de modestes fermiers. Nous habitions un hameau isolé où il ne passait pas grand monde, à part, de temps en temps, le facteur, plus généralement porteur de factures à payer que de bonnes nouvelles. Il était rare que nous recevions des visites ; mes parents n’avaient plus de famille et peu d’amis. Nous n’étions informés que de loin de ce qu’il se passait ailleurs. Lorsque mon père lisait le journal, il s’empressait de le ranger dans la remise, sans commentaire ; nous ne possédions qu’un vieux poste de télévision que nous allumions, parfois, pour regarder un film les dimanches après-midi pluvieux et, de temps en temps, les nouvelles auxquelles nous ne prêtions que peu d’attention ; ces événements se passaient si loin de nous qu’ils nous semblaient irréels.

    Nous vivions au milieu de la nature et les préoccupations de mes parents se bornaient à la prochaine récolte, à la vache qui allait bientôt vêler, aux moissons qu’il faudrait terminer avant qu’il ne pleuve, aux exigences de la vie quotidienne. Le temps s’était comme arrêté à notre porte et, si notre maison était pourvue d’un certain confort, nous étions très loin de la modernité actuelle.

    Nous étions sept à la maison ; J’étais l’aînée de cinq enfants : trois garçons et deux filles. Mon père, un homme travailleur et bourru, ne faisait preuve d’aucune indulgence. Exigeant autant envers lui-même qu’envers nous, il nous soumettait à une obéissance sans concession. Nous devions participer aux travaux de la ferme. Notre mère s’épuisait à la tâche ; soumise, elle acceptait tout sans se plaindre, les travaux des champs, soigner les bêtes, nettoyer, récurer, aucune corvée ne nous était épargnée.

    Malgré tout, nous n’étions pas malheureux. Maman nous entourait de tendresse et le père, parfois, lorsque les soucis lui laissaient un répit, lorsque la récolte avait été fructueuse, avait de ces élans d’affection et de gaieté qui nous faisaient oublier sa rigueur. Certes, nous n’étions pas aussi gâtés que certains de nos camarades ; nous aurions aimé recevoir, pour Noël et pour nos anniversaires, des cadeaux adaptés à notre époque, comme de beaux habits ou tout autre gadget qui nous faisaient envie. Mais le père considérait que tout ceci était inutile et représentait des dépenses que sa situation ne lui permettait pas de faire. Nous devions nous contenter de l’essentiel ; pour ce qui était de l’ordinaire, nous ne manquions de rien.

    Nous allions à l’école des sœurs, à deux kilomètres de notre ferme. Nous partions à pied les matins d’hiver alors que le jour se levait à peine. Nous allions en procession, rejoints au passage par les gamins des fermes voisines et, lorsque nous atteignions les premières maisons du village, c’était une ribambelle de gosses qui déferlait dans les rues. Nous animions la place de nos jeux jusqu’à ce que la sœur portière ouvre les deux grands battants de la porte cochère qui donnait accès à la cour de récréation. J’aimais cette ambiance et j’aimais apprendre ; j’étais bonne élève et, malgré des absences dues aux corvées de la ferme, j’obtins mon brevet.

    Mon père, partant du principe qu’il ne servait à rien, pour une fille, d’en savoir trop puisqu’elle était faite pour se marier et avoir des enfants, avait décrété que je ne serai pas de trop, en attendant, pour seconder ma mère. Il n’était donc pas question que je poursuive des études. La directrice de l’école, Mère Angèle, ne voyait pas les choses du même œil : elle estimait que tout talent se devait d’être valorisé et qu’une bonne élève devait pouvoir sortir de sa condition en obtenant des diplômes. L’école aurait besoin d’institutrices dans le futur et elle avait déjà tracé mon avenir : j’obtiendrai mon BAC et j’irai à l’université pour devenir professeur. Elle connaissait bien mon père qui craignait depuis toujours son autorité et sur lequel elle avait une forte influence lorsqu’il était question de notre éducation. Elle le convoqua et plaida ma cause, promettant que ça ne coûterait pas un centime et qu’il serait toujours possible de m’employer chaque fois que nécessaire, aux moments des vacances scolaires. Papa céda de mauvaise grâce ; ça lui déplaisait, cette idée de devenir savante alors que je n’étais qu’une fille de fermiers. Il me jugeait inutile par rapport à mes frères, trois garçons mal dégrossis mais qui faisaient ses quatre volontés, et à ma jeune sœur, docile et réservée, poussant comme de l’herbe sauvage.

    Quant à moi, j’étais ravie d’envisager cet avenir loin de ce trou perdu, comme je nommais avec un certain mépris notre ferme. J’irai à la ville, j’étudierai, j’obtiendrai mes diplômes, j’aurai un poste dans l’enseignement et j’emmènerai maman, que je regardais avec tendresse et pitié.

    Je fus envoyée au lycée de la ville voisine pour y préparer le BAC. Mère Angèle me fit héberger chez l’une de ses amies qui, en échange de ma compagnie et de menus services, me logea et me nourrit. Je fis, pour cette personne et le voisinage, quelques heures de ménage et le peu d’argent que je gagnais, ajouté à la bourse d’études que j’avais obtenue, me permit de ne plus être à la charge de mes parents. Chaque dimanche, je prenais le car pour me rendre dans ma famille à laquelle je ne manquais jamais d’apporter quelques provisions, ce qui semblait tout à fait naturel à mon père qui ne comprenait pas pourquoi je préférais les livres à la bouse de vache.

    J’avais atteint la classe de terminale avec succès, j’allais passer mon BAC et, l’année suivante, je serais admise à la faculté de lettres ; un avenir prometteur m’attendait.

    Ce dimanche matin, comme d’habitude, j’attendais le bus. Il pleuvait ; j’étais transie, grelottant sous l’averse, mal protégée par mon manteau trop léger pour la saison ; aucun abri n’avait été prévu en ce lieu éloigné du centre-ville. Je désespérais de voir arriver ce car qui, comme souvent, était en retard. Alors que je piétinais sur le trottoir, une voiture s’arrêta devant moi. La passagère, abaissant sa vitre, me demanda où je comptais me rendre. Je lui indiquai le nom de mon village ; elle affirma aller dans cette direction et me proposa gentiment de me déposer. Sans réfléchir, j’acceptai. Je pris place à l’arrière du véhicule, contente de me mettre à l’abri et de me réchauffer.

    Il y avait là un couple d’une trentaine d’années et un bébé ; ces gens me parurent sympathiques ; malgré ma timidité, j’engageai la conversation. Mine de rien, je le compris bien plus tard, ils me posèrent des questions sur ma vie et ma famille, auxquelles je répondis naïvement. Ce que je leur appris leur permit d’en savoir assez pour répondre à leur tour à mes questions. Comme je leur demandai par quel hasard ils allaient dans ce coin perdu où habitaient mes parents, l’homme me dit avoir de la famille, justement, au village. Il affirma même connaître mon père, être un ami, ce qui me surprit, car mon père n’avait pas d’amis, ou alors, il les cachait bien. Mais pourquoi pas, après tout ? Il dit aussi connaître mes frères et être un ancien élève de mon école. Mise en confiance, je ne fis pas attention au trajet emprunté par le conducteur. Lorsqu’enfin je réalisai que nous ne nous dirigions pas dans la bonne direction, je fis remarquer à mes hôtes qu’ils se trompaient de route.

    « Ne vous inquiétez pas, me répondit la femme, nous devons faire un petit crochet. Ce ne sera pas long. Nous vous déposerons après. »

    II

    Cela faisait maintenant plus d’une demi-heure que nous roulions en silence. Le couple ne parlait plus et, lorsque, traversant un village, je m’aventurai à demander qu’on me déposât à cet endroit, je ne reçus aucune réponse. Je croisai le regard de l’homme dans le rétroviseur ; son expression me glaça. Inquiète, j’insistai, suppliante. La

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