Ciccinina One: Passion De Voyage Au Sri Lanka
Par Lucky Sunlight
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À propos de ce livre électronique
Le livre raconte deux passions simultanes dun homme: l'une, pour le pays magique quest Ceylan et l'autre, pour une femme magnifique.
Les amateurs de Voyage et, en particulier, ceux qui aiment Sri Lanka apprcieront la dclaration potique et artistique dun amour rdige dans la beaut stupfiante de l'Asie du Sud en lisant Ciccinina One: Passion de Voyage au Sri Lanka.
Lucky Sunlight
Quand Lucky Sunlight écrit ce livre, il est ingénieur français depuis vingt ans dans une entreprise multinationale américaine basée à Paris. Ce sont les circonstances exceptionnelles de ce voyage organisé qui l’incitent à écrire alors que rien ne le laissait prévoir. Ce n’est que vingt huit ans après qu’il se décide enfin à publier. A partir du manuscrit original en francais, il regrave entièrement son livre et le traduit en anglais afin de faciliter la diffusion internationale. Installé depuis quinze ans au Brésil, il a déjà épousé deux jeunes brésiliennes. Il réside maintenant dans l’état de Minas Gerais, au sud-est du pays.
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Avis sur Ciccinina One
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Aperçu du livre
Ciccinina One - Lucky Sunlight
Copyright © 2014 by Lucky Sunlight.
ISBN: Softcover 978-1-4990-8976-9
eBook 978-1-4990-8975-2
All rights reserved. No part of this book may be reproduced or transmitted in any form or by any means, electronic or mechanical, including photocopying, recording, or by any information storage and retrieval system, without permission in writing from the copyright owner.
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Rev. date: 09/19/2014
Xlibris LLC
0-800-056-3182
www.xlibrispublishing.co.uk
677432
Contents
Prologue
Chapitre 1 L’amorce du paradis
Chapitre 2 Habarana
Chapitre 3 La Mousson
Chapitre 4 Kandy
Chapitre 5 Ciccino
Chapitre 6 La faim d’Anabelle
Chapitre 7 Ciccinina
Chapitre 8 Bandarawela
Chapitre 9 La Mine de Pierres
Chapitre 10 Bentota
Chapitre 11 Un Marché Authentique
Chapitre 12 Grillez-moi une Langouste
Chapitre 13 En Barque sur la Lagune
Chapitre 14 Un Coucher de Soleil
Chapitre 15 Singapour Airlines
Chapitre 16 La cinghale est là for me
Chapitre 17 Ma tendresse est au creux de ta main
Chapitre 18 Messages
Chapitre 19 Tel un Trait de Lumière
Chapitre 20 Un élan, peut-être
Prologue
Le Comité d’Entreprise d’une grande firme multinationale installée en France organise pour son personnel un voyage de vacances au Sri Lanka, anciennement Ceylan. Ronald Reagan, Margaret Thatcher et Francois Miterrand sont alors au pouvoir.
L’auteur de ce livre profite du désistement de dernière minute d’un collègue et participe au voyage, accompagné de son épouse.
Dès le premier jour, il a un coup de foudre pour une jeune femme du groupe. Dès la première nuit, il se découvre poète sous le coup de cette nouvelle passion d’une intensité qu’il n’avait jamais connue.
Pour ne pas gâcher les vacances de la jeune femme, il décide de pas lui révéler tout de suite ses sentiments. La présence de sa femme à ses côtés lui impose d’adopter une tactique spéciale pour ne pas être découvert. Il va donc «bûtiner toutes les fleurs alors que le pollen d’une seule l’intéresse».
Sa passion va lui permettre de vivre ce voyage dans un état d’éveil extraordinaire avec une sensibilité exacerbée. Il nous raconte, au présent du singulier, tout ce qu’il voit, ce qu’il ressent avec une acuité extraordinaire. Le moindre petit fait résonne en lui d’une telle manière que son récit entraîne le lecteur jusqu’au tréfond de cette île merveilleuse qu’est Ceylan et des pensées de son auteur.
Au détour du récit, il se dégage parfois du contexte pour donner une opinion très personnelle sur des sujets comme le Paradis, la Relation entre les Hommes et les Femmes, et bien d’autres.
Le tout sans complaisance et avec un humour bien particulier.
Ce livre peut être considéré sous deux angles bien différents : ou bien c’est le récit d’un voyage sous les tropiques avec la naissance d’une passion sans limite, ou bien, c’est une déclaration d’amour dans le contexte d’un voyage merveilleux en Asie.
Livre à lire absolument et à recommander á vos amis.
Image35499.JPGChapitre 1
L’amorce du paradis
Arrivant par l’Ouest, on découvre Ceylan au dernier moment. La première impression : il fait beau et on ne voit que des cocotiers partout. On croit vraiment atterrir au milieu de ces arbres tropicaux qui sont associés à tant de rêves. Par rapport aux champs de patates de Roissy, le changement n’est pas désagréable.
La porte de l’avion donne directement sur la piste et on dirait qu’on nous verse du plomb fondu sur les épaules, dès qu’on descend l’escalier. Il fait une chaleur absolument étouffante, difficilement supportable après les gelées de la veille. On comprend immédiatement l’intérêt des après-skis…
Dès la sortie de l’aéroport, des gamins tout souriant nous accueillent en nous mettant des fleurs autour du cou. Evidemment, ils ne font pas cela pour nos beaux yeux et il faut leur donner une pièce. Ils sont prêts à accepter n’importe quelle monnaie.
Quelques-uns sont incroyablement beaux, très noirs de peau et avec les traits très fins. Leur visage est expressif, leurs yeux brillent de malice et leur sourire est tout simplement irrésistible. Mais avec l’état de déliquescence avançé dans lequel le groupe est plongé, nous n’avons pas le loisir de tout apprécier à sa juste valeur. Notre premier car nous attend et il faut repartir. On nous dit alors qu’il y a encore une heure de route avant d’arriver á l’hôtel. Cela devient la galère, d’autant plus que nous mettrons, en fait, plus de quatre-vingt dix minutes. Et devinez ce qu’il va se passer à l’hôtel : un repas va nous être servi vers quatre heures de l’après-midi. Cela tombe bien, j’avais justement un petit creux !
* * *
La fatigue commence à s’accumuler car nous sommes partis de chez nous depuis déjà une vingtaine d’heures. Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit et, si j’en ai fermé un, je ne saurais dire lequel. Malgré cela, il faut se dire que nous ne sommes pas venu ici pour rigoler, il faut en profiter, les bonnes choses ne durent pas, comme dirait me belle-mère.
Très rapidement, après les premiers hectomètres, le spectacle nous évite de penser à autre chose.
Ah, tu voulais être dépaysé, mon petit, tu vas l’être. Les cocotiers aperçus de haut en atterrissant, ô divine surprise, existent aussi en bas.
Ah, tu voulais voir des cocotiers, mon grand, tu vas en voir.
Le dépaysement est d’emblée total. Les gens sourient et font des signes sur notre passage. On se croirait presque sur les Champs Elysées quand on essaie de sourire à une femme en la croisant.
Avez-vous déjà remarqué le sourire éclatant, plein de promesses que vous octroie une parisienne si vous la croisez en lui souriant. Cela vaut la peine de tenter l’expérience. Surtout si votre moral est vacillant, le résultat est garanti. C’est la cure de sommeil assurée. Le masque ! C’est un masque qui ne ressemble, loin s’en faut, à ceux utilisés à Rio. Ici, c’est un souffle glacé qui vous descend dans les veines. Les étrangers aiment Paris, paraît-il. Ce ne doit pas être pour ses habitants. Quel accueil vous réserve ces amis des bêtes ! Il suffit de prendre le métro pour bien se rendre compte.
Je me souviens même d’une fois où il y eu un arrêt intempestif entre deux stations. Cela a duré quelques minutes. Que croyez-vous qu’il arriva ? Immédiatement, tout le monde s’est mis à parler, à rouspéter contre les conditions désastreuses des transports en commun, à rire, à sourire même…
Non, ma brave dame, vous n’y êtes pas du tout. Il arriva une chose inouïe, un silence sépulcral s’est installé dans le wagon. Pas un mot plus bas que l’autre, rien. Voilà, chère madame, la réaction de Paris à un événement qui sort un tantinet de l’ordinaire. Et vous croyez que nous avons à faire à un pays riche. Pour moi, c’est plutôt de la tendance vers le sous-développement le plus profond qu’il s’agit.
Quand un peuple est devenu tellement replié sur lui-même qu’il n’est plus capable d’engendrer la moindre joie en public à partir d’événements simples, c’est que sa vie fout le camp. Je préfèrerais être moins éduqué et être capable de me marrer ou de sourire au seul émerveillement de vivre, de respirer, de voir le soleil, la pluie. De tout ce qui est source de cette vie qui m’est si chère. Et ceci d’autant qu’un jour, lointain déjà, et sous l’influence de quelque drogue administrée par la médecine, j’avais décidé de tout arrêter … Erreur funeste.
C’est de la vie qu’il nous faut, pas de la mort lente à la parisienne.
* * *
La route ici est particulièrement cahotante. Le car se déplace à une vitesse incroyablement lente. On aurait presque envie de descendre pour le pousser.
Nous comprenons vite pourquoi le chauffeur ne pousse pas davantage son véhicule. Ici, on retrouve le sens original du terme chemin. Les gens utilisent le chemin pour se déplacer à pied, en vélo, en voiture, en bus et il y en a beaucoup. Les vaches qui ne sont pas sacrées comme en Inde, mais simplement respectées, peuvent rester sans problème au beau milieu de la route.
Alors, si tu es assez argenté pour te payer une Ferrari, c’est inutile de l’emmener à Sri Lanka. Um bon cyclo doit pouvoir faire l’affaire.
L’avantage de cette circulation grouillante, est que nous avons le temps d’admirer le paysage. Nous ne sommes pas déçus. Nous traversons depuis un moment déjà la grande banlieue de la capitale Colombo. Sous les cocotiers qui forment la base de la végétation de la région, des maisons basses profitent de l’ombre. Elles sont souvent jolies et donnent envie d’y vivre.
Ce qui frappe aussi immédiatement, c’est l’abondance de fleurs de toutes sortes. Des frangipaniers qui donnent ces fleurs blanches au parfum si délicat et que nous avons toujours autour du cou. Je reconnais des bougainvilliers avec des tas de nuances de couleurs allant du jaune au violet en passant par le rose. Ces fleurs dégagent une lumière tout à fait éclatante. On a l’impression qu’elles pourraient rester lumineuses, même la nuit.
Nos yeux embrumés commencent à se remplir de nouvelles images. Ce qui est étonnant, c’est l’allure des gens eux-mêmes. Les femmes en sari de toutes les couleurs, bien que ne semblant pas riches, sont magnifiques. Même quand elles ne sont pas jolies, elles sont quand même belles. Elles sont toutes petites, mais elles sont bâties comme des poupées. Leur port de tête leur donne une espèce de dignité qui est contredite par l’expression souriante de leur visage.
Ils vont, en général, pieds nus malgré l’état de la route. Les hommes sont souvent vêtus d’un sarong. C’est un simple tissu rectangulaire passé autour de la taille. Ils se contentent de faire un noeud sur le devant pour le faire tenir. Par la suite, j’ai pu remarquer qu’ils n’arrêtent pas de faire et de défaire ce noeud. J’imagine que c’est plus par jeu ou par reflexe que par pure nécessité.
* * *
A part un retard d’une heure au départ de Paris, la peur pour certains angoissés chroniques de rater la correspondance à Amsterdam, tout se passe fort bien. Nous voyageons par la KLM à l’aller. Albert nous prévient si le service est correct, ce n’est rien à côté du retour assuré par la Singapour Airlines, meilleure compagnie du monde, à ses dires. Vous allez voir ce que vous allez voir, laisse-t-il entendre.
A Amsterdam, miracle de l’organisation « albertesque », les membres du groupe sont éparpillés dans le 747. Ce n’est pas fait pour créer l’unité du dit-groupe. Il y en a qui sont complètement isolés, notamment une jeune fille charmante qui est toute seule à l’avant de l’avion à un kilomètre et demi du plus proche d’entre nous. Albert bafouille des explications aussi claires que son regard. Mais comme l’avion est plein comme un oeuf d’autruche à peine pondu, il faudra bien attendre qu’à l’escale de Dubaï, il y ait plus de gens qui descendent que de gens qui montent si nous voulons nous replacer de manière plus compacte.
Dès lors, un nouveau rituel s’installe :
- tu bois,
- tu manges,
- tu regardes le film,
- tu écoutes de la musique dans ton seat-man personnel,
- tu essaies de dormir,
- juste au moment où tu y arrives, tu es réveillé par une voix fort agréable qui te dit que tu as faim, sans doute,
- tu vas bien prendre un café ou un thé,
- c’est l’heure du petit-déjeuner,
- escale,
- how about a cold meal ?
- vous prendrez bien un petit apéritif,
- tiens, mais c’est l’heure du déjeuner.
Tout ceci est proposé par un personnel tout à fait charmant et, comme on n’a rien d’autre à faire, la plupart du temps, on accepte de consommer.
C’est la cure d’amaigrissement garantie. Après ce régime hautes calories, vous n’avez plus envie de voir de la bouffe pendant trois jours. Et c’est à ce moment-là que vous maigrissez. Il suffisait d’y penser. Je vois d’ici le slogan :
POUR MAIGRIR PRENEZ UN AVION LONG COURRIER
Au début, vous prenez trois kilos, mais les jours suivants, vous en reperdez six. Et va pour trois de moins ! Résultat garanti.
* * *
Dans l’avion, juste derrière nous, trois jeunes femmes du groupe ont la chance de voyager ensemble. Une d’entre elles a de grands et beaux yeux gris et est tout le temps en train de rire, surtout si je sors une ânerie quelconque. Et dans ce cas, si j’ai un public réceptif, je ne peux m’empêcher d’en lâcher quelques-unes.
C’est, en général, signe que je suis pas trop malheureux de l’instant qui passe.
A côté d’elle, se tient une jeune fille qui, d’après ses dires, a voyagé partout en ce bas monde, y a tout vu et est prête à conseiller qui veut bien l’écouter. Et, croyez-moi, elle n’a pas besoin de tourner sa langue dans sa bouche plus d’un quart de fois avant que l’éther ne s’emplisse de ses commentaires.
La troisième se tient près du hublot. Elle est manifestement plus jeune que les deux autres. Une queue de cheval brune orne ses épaules, ses yeux sont grands et un peu naïfs ; elle arbore en permanence, ou presque, un petit sourire assez timide qui la rend, dès l’abord, très sympathique. Quand on l’entend parler, c’est une petite voix qui surprend par un léger accent étranger, sans qu’on puisse dire exactement de quel pays elle vient. On sent beaucoup de gentillesse percer au travers de son sourire. Quelques heures après, j’apprendrai qu’elle se nomme Josepha. La première erreur sera de croire qu’elle est italienne. Surtout, n’essayons d’y comprendre quoi que ce soit : Josepha parle un français impeccable, elle travaille en anglais mais, malgré son prénom italien, elle est en fait allemande. .Et, pour le moment, elle se dirige vers Sri Lanka.
* * *
Alors, à ce stade de la compétition, j’ai une déclaration solennelle à faire. Vous êtes priés de faire un peu de silence… Voi…là, merci:
- Mademoiselle, Madame, Monsieur, j’ai le plaisir de vous annoncer que, après des années de patient labeur et de constante incertitude, cette fois, cà y est : la Communauté Economique Européenne existe. La jeune fille ici présente en est, à elle seule, l’incarnation vivante.
- Josepha, s’il vous plaît, veuillez-vous lever et faire quelques pas.
La CEE est debout et, de plus, elle marche !
Je vous demande de bien vouloir l’applaudir …
Je ne vous décris pas le crépitement des applaudissements, on dirait un quartier chaud de Beyrouth par un beau dimanche calme.
A ce moment-là, je n’avais pas encore compris que Josepha était pour l’Europe ce que Marianne est pour la France. Disons que sa présence souriante m’était extrêmement agréable. Il me suffisait de me retourner vers la droite et vers l’arrière pour voir son sourire.
Une femme qui rigole à ma gauche, une qui sourit à ma droite et la troisième qui tient la baguette entre les deux.
Que demande le peuple ? Il n’y a pas de quoi se plaindre.
Vous vous souvenez sans doute, qu’à l’avant de l’avion, une autre jeune fille aurait dû être avec les trois précédentes. Notre bienveillant Albert en avait décidé autrement. Grâce à de savants calculs qui lui ont permis d’attribuer les places que, à mon avis, il a dû utiliser un programme de génération automatique de nombres au hasard. Ce n’est pas possible autrement.
Cette fille ainsi isolée, curieusement, ne semble pas souffrir le moins du monde de la situation. Une ou deux fois, au cours de séances de jogging, j’ai eu l’occasion de passer à côté d’elle. Une fois même, en rentrant dans l’appareil après l’escale, je lui ai proposé de venir près de nous où une place s’était libérée.
- Non, merci, c’est très gentil, mais je vais rester ici. Le voyage ne sera plus tellement long maintenant.
Le regard et le sourire de cette jeune femme ont quelque chose d’extrêmement doux qui, quoique seulement entrevus, donnent envie d’en savoir plus. Je ne le sais pas encore, mais je viens de croiser Christel… Elle est grande et mince et son cou très long lui donne un je ne sais quoi d’altier, peut-être. Elle est très svelte et se déplace avec comme une espèce de relâchement qui laisse à penser qu’elle est une sportive accomplie.
Pour l’instant, elle préfère le recueillement, tout relatif, au milieu de quatre cents autres personnes. Laissons-là méditer en paix.
De toute façon, vue la largeur des routes tracées dans cet avion, si on s’arrête plus d’un quart de seconde, la masse des poursuivants ne tarde pas à vous rattraper et s’accumule rapidement. La pression venant de l’arrière du peloton devient alors telle qu’il faut se décider à poursuivre sa marche vers l’avenir. Ce que je fais.
Pendant ce trajet de l’aéroport à l’hôtel, nous faisons la connaissance de notre guide cinghalais, puisque c’est comme ceci que se nomment les habitants de Ceylan. C’est un petit bonhomme portant une barbe, ce que je ne saurais en aucun cas lui reprocher. Comme ses congénères il est petit, mais nettement moins bronzé qu’eux. Sa famille a dû recevoir des nombreux envahisseurs de l’île quelques apports extérieurs
