Parcours (Extraits d'un journal poétique)

Par Johan Lebaig

Ce livre est l’expression des étapes d’une recherche existentielle et spirituelle menée au long des années.

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditions du Net
• Date de sortie: 15 nov. 2013
• ISBN: 9782312015316

Aperçu du livre

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Parcours

Johan Lebaig

Parcours

(Extraits d’un journal poétique)

LES ÉDITIONS DU NET

22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

© Les Éditions du Net, 2013

ISBN : 978-2-312-01531-6

Perspective

L’HISTOIRE

Rougeoiement des désirs

A l’horizon des braves

L’humanité a soif de son destin

Qui encore et toujours repousse son éclosion

Dans l’écroulement du sens.

Dureté et horreur ne cessent de s’engendrer

Pour préserver l’insignifiant

Où sont les mots qui pourraient dire

Un avenir miraculeux ?

Car c’est de ces mots là comme d’une vérité ouverte

Par delà le déjà dit et l’horizon d’un monde clos

Que l’humanité a soif

Et non de l’étendard

De nouveaux combats.

Tous les combats ont eu lieu

Laissant des plaines stériles

Sans victoires

Dans l’écroulement des siècles…

21/09/11

L’INSPIRATION

Reconnaître la positivité de l’inspiration

C’est reconnaître sa dimension infinie

Cette reconnaissance est créativité

Elle permet le déploiement

De l’esprit humain

En réponse à l’Esprit qui l’inspire

Et en lequel il se reconnaît

La totalité qui se construit alors

Regarde vers son origine

Qu’elle n’englobe pas

La laissant dans sa liberté

Cette inspiration n’est-elle pas Bonté ?

Bonté en action, sans modèle du bien

Et ainsi, par delà le bien et le mal

Tels que nous les concevons

Inspiration de la Bonté

Dans sa liberté originelle

11 /10/ 2011

LA QUESTION MÉTAPHYSIQUE

La perspective métaphysique

A une portée existentielle

Car elle permet l’expression

De la question unique de chacun

Qui devient l’orientation de sa vie.

Cette question

Se creuse à l’infini

Et en elle la vie se fait créatrice

Selon un savoir, au cœur du non savoir,

En quête de son expression la plus juste

En action et en pensée

Si l’Eternel est bonté sans modèle

Il est Appel à s’inventer

Démarche créatrice de l’existence

Par delà les valeurs

Qui détermineraient notre action

Insoumission fondamentale

De la bonté

14/10/11

LE LIEN FONDAMENTAL

Le rapport au monde

Dans sa totalité

Le désir de le rencontrer

Et la joie profonde

Ne sont-ils pas antérieurs

Aux conséquences sur nous

Des événements de la vie

Qui ne font que recouvrir

Notre authenticité première ?

C’est la libre expression

Et la destinée fondamentale de l’esprit

Qui se recueille dans l’amour et la joie

En lesquels nous nous révélons

Lien fondamental

Qui est unité de notre être

Et existence

Tournée vers son origine

Car exister n’est-ce pas

Avoir tout accepté de soi

Pour aller dans le sens

De notre vocation spirituelle ?

L’esprit est à la fois

Nous et plus que nous

Et la réflexion dans sa démarche

Trouve en lui son orientation

L’esprit est totale extraversion

L’aspiration qu’il est

Et qu’il nous faut reconnaître

Nous ouvre à la connaissance infinie

16/11/11

DÉPART

La Bible résiste à son interprétation…

Elle appelle au départ

Abraham est toujours en chemin

Sa descendance promise est spirituelle

Et c’est pourquoi il sacrifie son fils

Isaac ne se relève pas le même

Car le sacrifice en esprit a été accompli

Il n’appartient plus à son père.

L’appel des lointains demeure

Et se refuse à toute fixation dans le temps

Si un peuple a répondu à cette voix

Il ne détient pas la parole

Mais l’ouvre à l’universel

Dans l’invention de soi

Car toute la terre est terre de la promesse

Et pourquoi pas l’univers ?

L’accomplissement est toujours à venir

Dans la présence inspiratrice

De l’imprévisible

Car le but est la réalisation de l’homme

Dans sa recherche d’unité

Unité qu’il trouve dans son extraversion

Non dans un sens qu’il impose

Ou qu’il garde jalousement

L’Eternel ne cherche pas la soumission

Mais la marche en avant

D’une infinie générosité

L’Eternel dépasse tout idéal

Qui ne s’entend,

Qu’à travers Lui

L’inscription dans le temps

Implique la rupture que l’Eternel suscite

A la mesure de notre étrangeté fondamentale

Le temps porte sans cesse,

Le renouveau de la rupture,

A l’intérieur de nous…

21/03/12

LE CHEMIN DE L’A VENIR

L’homme ne peut maîtriser le temps

Et faire que l’Absolu s’institue en lui

L’Absolu est l’aspiration éternelle

S’ouvrir à lui est un appel, un départ

Abraham est toujours au seuil de son chemin

Jamais il ne deviendra aboutissement

Toujours il est en route vers l’A venir

Tout ce qu’il réalise est dans cette perspective

Son départ est dépouillement et ouverture

Exil fondamental de notre condition

L’homme est toujours à l’orée

De la parole de l’Eternel

Qui n’a jamais fini de se dire

Car comment l’Infini pourrait-il avoir un terme ?

L’humanité tournée vers l’A venir

Ne peut chercher à perpétuer ses acquis

Elle est créatrice et capable de rupture

Dans la fidélité à son origine qui lui fait face

Si c’est l’A venir qui nous appelle

Comment pourrions-nous être prédéterminés

C’est nous qui nous déterminons

Selon le sens qui nous inspire

Mais il nous faut alors entrer

En notre désert abrupt…

Oublier les images, oublier les symboles

Pour un renouveau qui soit pure création…

23/03/12

Menace et affrontement

RÉFLEXIONS SUR LA MORT

La mort possible se rappelle à moi

Dans le même temps que la vie apparaît

Comme ce qui veut s’affirmer

Le faire face à la mort possible

N’est-il pas l’essence même de la vie ?

Ne lui donne-t-il pas sa profondeur ?

Ce qu’on appelle « pulsion de mort »

N’est-elle pas une pulsion suicidaire inconsciente

Un « à quoi bon » inscrit dans la vie ?

Comme si la vie portait en elle son effacement,

Son épuisement

Ou bien était la proie d’une volonté de destruction en son sein

Qui n’est pas le face à face

Avec la possible mort réelle

La possible mort réelle

Ne produit-elle pas

En celui qui l’envisage

Une intensification de la vie

Dans son essence même inséparable de la mort ?

Car la vie se comprend comme éphémère

Cette capacité à envisager les deux conjointement

N’est-il pas le propre de l’existence dans sa plénitude ?

L’existence est recherche d’une réalisation spirituelle

Elle dépasse l’accidentel en quoi la vie se perd

Et la mort qui arrive n’est-elle pas révélation

Qui vient parfaire la vie

Comme le montre Tolstoï dans « Guerre et Paix »

A travers le prince André mourant à Austerlitz

Qui s’associe à l’univers

Ou encore Baudelaire se préparant pour un nouveau voyage ?

La pulsion de mort

Est le contraire de toute réalisation spirituelle

Elle est une mauvaise volonté

Ou comme le montre Schopenhauer

A propos du suicide

La contradiction même de la volonté

Qui, déçue dans ses aspirations de puissance

Se retourne contre elle même

Se rappeler alors la prière du poète Rilke

Pour que chacun trouve la mort sienne

La mort née de sa propre vie

La mort comme un fruit qui doit mûrir

Une mort comme réalisation, création ultime ?

Un accord de la volonté avec elle-même ?

Mais la mort qui interrompt

La vie dans son cours

Demeure pour moi la question insoluble

Qui se vêt de peurs, d’espoirs ou de refus

Et évoque la souffrance

Exister n’est ce pas accueillir pour soi, cette suprême difficulté ?

Sans pouvoir apporter de réponse à quiconque…

3/11/11

PEUR

Réécrire le chemin

Des lumières qui sont

Quand dans l’obscurité

Des rues grises

L’effroi se fraye un passage

Et vous regarde dans les yeux

La peur d’un passé toujours présent

Colle à vous comme des loques

A un mendiant (dérisoire ?)

Un réel sans faux fuyant

Etait là aux aguets

Et vous disait une vérité

Qui n’était pas pour les autres

C’est de cette rue sombre

Aux recoins oubliés

Que je la regarde

Et espère en Toi

6/12/11

RUINES

Redire à nouveau ce « je »

Qui dispose à nouveau de son temps

Et qui (peut-être de ce temps

Craint) s’ouvre aux possibles à venir

Faire craquer la vieille forteresse

Dont les remparts assourdis

Barrent la ligne d’horizon

Et puisent dans un sol fertile

Leur présence incontournable

Chemin continu (qui se brise), qui se découvre

Au choc de cette constellation

Venue d’un ailleurs

En quoi je me reconnais

Revendiquer alors ce paysage intime

Aux ruines qui me révèlent

Pour me porter plus loin…

7/12/11

ENFANCE

En dépit du temps

Qui peu à peu m’amène

A ne plus être

Cet enfant que je suis,

Tel un écho qui persiste

Il demeure

Déployant son ciel

Et son espérance

Espérance

Ligne continue

Qui, de tout,

Découvre le visage

Dans la clarté,

Du jour naissant

Resterai-je étranger à moi-même ?

Depuis l’origine pourtant

Ne suis-je pas capable

De me reconnaître ?

Car qui a fermé, sinon moi,

Les portes closes ?

Dans la profondeur de l’Esprit

Qui nous guide

La brutalité du réel

S’offre aussi

Va au cœur de la solitude

Et de la faiblesse que tu rejetais

La volonté

Va plus loin que nos limites

Elle est inspirée par le sens

Qui nous incite

A progresser…

Elle est au croisement de la liberté

Qui se gagne

Dans l’écoute du plus profond…

07/12/11

CRAINTE ET REGARD

La crainte est là

Comme un fruit qui n’a pas encore mûri

Et que le temps contourne

Puissé-je faire de tout ce qui se présente

L’offrande d’un cœur pur !

Les bribes du souvenir

Ont le regard de toujours :

Chemins maintes fois piétinés,

Paysages qui se sont figés

En lesquels