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Aperçu du livre
À votre santé ! - Jacques Lustik
À votre santé !
Jacques Lustik
À votre santé !
Parcours évolutif
d’un agent hospitalier
devenu infirmier
au sein d’un grand hôpital parisien
img1.jpgLES ÉDITIONS DU NET
70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
À mon épouse Ghislaine,
Mes enfants Déborah et Stanislas,
Mes petits-enfants Aaron et Tally
© Les Éditions du Net, 2012
ISBN : 978-2-312-00702-1
Le sourire est le meilleur remède à la solitude
Le rire celui qui permet de lutter contre la maladie.
Chapitre I
Rencontre avec les entrailles de l’hôpital
Prise de contact et prise de jets d’eau
1975, année de mon arrivée dans ce vaste ensemble, l’hôpital… je ne pensais pas du tout que c’était cela, l’hosto, comme on dit de façon populaire. Une salle où tout s’agite, les gens, les chariots, les cris, les rires, les pleurs, les odeurs, les absences d’odeurs, les silences… je venais de quitter mon emploi de télexiste chez Ford pour me retrouver là, face à une situation qu’il m’était totalement impossible de gérer… que suis-je venu faire dans cette galère ! Trier du linge sale, maculé de sang, de merde, de pisse et d’autres matières indiscernables, dont l’odeur me donnait plutôt la gerbe. Je devais commencer par-là, entrée nécessaire dans le cursus de l’évolution hospitalière, du moins c’est ce que je pensais, bien qu’au bout de 2 jours j’éprouvais l’envie de fuir cet enfer putride afin de retrouver le clavier de mon télex. C’était vraiment trop, marcher dans les excréments, être enveloppé dans des relents de vieilles souillures, devoir sentir ces émanations toxiques… mais qu’est-ce que je foutais ici ? je ne savais pas encore que ces différents échelons que j’allais gravir, allaient me mener à la fonction d’infirmier… mais était-il nécessaire de passer par cet état de trieur de linge, non ce n’était pas nécessaire, c’était indispensable, car cela m’a permis de foutre un coup de pied au cul de ma suffisance d’humain convaincu qu’il était le plus grand, le meilleur ; le plus con en tout cas de l’avoir pensé… se retrouver ensuite dans le trou du cul de l’hôpital, le caveau du linge sale ! Alors là, c’était le pompon ! j’étais là, avec d’autres clampins, acharnés à séparer le drap de l’alèse, le champ opératoire des compresses qui jonchaient le sol, comme des épluchures de patates, nageant dans l’eau croupie d’un évier… être habillé de la tête aux pieds, comme un cosmonaute, une charlotte sur la tête, une casaque recouvrant le corps, des bottes sur mes pompes, et un masque pour ne pas respirer les odeurs de décomposition de mes a priori ou bien celles de cette lingerie fine maculée de sang séché : l’auréole je la vaux bien ! Et ça a duré trois mois ! Une paille ! j’ai fini par m’y faire, et je ne parle pas des eaux grasses que je devais préparer à l’attention du péquenot qui venait les chercher pour ses porcs… l’armée, ça me rappelait l’armée en fait, de vieilles rémanences me traversaient l’esprit, d’ailleurs le fait de penser à cette période de conscrit m’empêchait de me poser trop de questions quant à ma condition de remueur de merde pour porcins… une sacrée balade dans le temps, un déplacement de fonction ou bien un dérapage sur une peau de banane circonstancielle, qui m’a été envoyée directement sous les pieds pour me forcer à apprendre l’humilité… je savais très bien à partir de ce moment que j’avais le droit et même le devoir de développer une ambition si je ne voulais pas rester comme une mouche prostrée sur un étron… à partir de cet instant la procrastination ne m’a plus habité, et une certaine volonté coercitive à mon égard et à celui d’autrui, m’obligea à redresser le torse et la pelle qui soulevait toute cette fiente nourricière !
À chaque jour sa peine, et sa pelle si je peux dire, soulever des ordures, laver des containers de crasse, attendre que les employés de la Sita se ramènent avec leur benne pour y déposer toutes les poubelles de la veille ! D’accord, je ne suis pas le seul à avoir traîné mes guêtres dans les couloirs de l’hosto, les couloirs du sous-sol, lieu glauque où se retrouvent les chats, habitants permanents de ces lieux, où quelques écuelles de bouffe ont été déposées à leur attention par de bonnes âmes, chargées d’une sacro-sainte mission ; celle de secourir ces quadrupèdes, personnages inquiétants et captivants, épiant vos moindres gestes sans rien dire, à l’affût de quelque proie, qui aurait le malheur de se perdre dans ces lieux sordides, ou bien encore s’adonnant à la copulation reproductrice. Je dois dire que ces sous-sols ont quelque chose d’attirant, il règne une atmosphère intemporelle, l’impression d’être sur une autre planète… au hasard des déplacements, de vieilles pochettes radio amoncelées dans un vieux container, des seringues en verre, de vieux châssis de chaises, de tables, tout un bric à brac d’objets hétéroclites… Pour quelqu’un de curieux, ces lieux me donnaient l’impression de visiter les arcanes du passé, traversées par des entités, hantant ces boyaux obscurs. À force de suivre les méandres de ces couloirs sans fin, je cherchais la lumière annonçant ma délivrance. Après avoir nettoyé, transbahuté des charges diverses, lavé, nettoyé à grande eau des surfaces bétonnées, apercevoir cette lueur était pour moi symbole de vie retrouvée. Je ne sais pas pourquoi, mais faire cohabiter en soi l’impression de dégoût et d’espoir, provoque en soi une espèce de jouissance, une transe, pendant laquelle une énergie toute nouvelle se construit progressivement. Être tiraillé entre la peur d’avoir manqué un épisode de sa vie et la constante fermeté qu’il va inéluctablement se produire quelque chose… un état de masochisme, de souffrance nécessaire à l’élaboration de sa propre personne, capable de dire que je me suis fait moi-même, et je vous emmerde ! Il est vrai que se retrouver seul dans ces lieux inhabités, emplis de souvenirs, qui ne me concernaient pas, me donnait l’impression de dominer un monde silencieux, de pénétrer des secrets d’alcôves, d’entrer en contact avec l’insondable, d’être en osmose avec le néant ! Cette lassitude d’un travail chiant à souhait, me donnait l’illusion d’être un acteur délivrant son soliloque sur une scène observée par des êtres invisibles.
Aux prises avec un délire salvateur, qui me permettait de ne pas me faire piéger par cette occupation quotidienne, d’une banalité à pleurer, je me racontais des films pour ne pas avoir l’impression d’être seul. Quand parfois, quelqu’un d’aventure venait à traverser ces couloirs, la réalité de la situation me revenait en pleine face amorcée par un timide « bonjour », qui ne tardait pas à retomber dès que la silhouette du quidam avait déserté mon champ de vision.
Ce n’est qu’une fois dehors, qu’on me faisait à nouveau du rentre dedans, « n’oublie pas de laver le couloir de l’O.R.L., et à grande eau ! » il ne fallait pas me le dire deux fois… j’allais, armé d’un bois[1], d’une serpillière et d’un seau en direction du pavillon pour l’en débarrasser de ses poussières de la veille… et frotte que je te frotte le sol, et que ça mousse, et que ça brille à se voir dedans ! Tu parles d’un turbin attractif, sombrer à nouveau dans l’abandon de soi, s’aliéner complètement à une tâche dépourvue de tout intérêt spéculatif, devenir à nouveau le représentant du contexte vernaculaire, dans lequel je commençais à exceller, quel pied !
L’envie me prenait souvent d’accélérer le travail en me saisissant du seau et d’en expédier tout le contenu, cul sec, dans le couloir des consultations, qui s’en trouva alors tout inondé … quel gain de temps !
Ce genre d’activités insipides, j’en ai pratiquées quelques-unes, je ne peux pas dire que j’y ai trouvé quelque intérêt… par contre, c’est quand même comme cela que j’ai appris à manier la cireuse électrique ! Super l’engin, si tu ne le maintiens pas de façon rigoureuse, le disque circulaire animé d’un mouvement de rotation assez rapide, t’emmènes faire un double axel directement dans le mur voisin ! tous les matins dans la salle où j’étais affecté, je passais la serpillière imbibée de produit lavant, puis je rinçais avec une autre eau, et ensuite je devais sécher le tout, d’ailleurs c’est bien connu « quand c’est mouillé c’est lavé, quand c’est sec c’est propre ! » il fallait surtout placer des sacs de toile sur le sol, quand celui-ci était mouillé, pour éviter que des salopards viennent maculer mon travail de leurs pompes aux semelles chargées de poussières ou de je ne sais quelques autres détritus… à ces moments-là, je me sentais le maître de la salle, car je devais faire respecter mon labeur par des « faites attention » ou bien « attendez que ce soit sec » ou bien encore « marchez sur le côté »… quelque part cela me faisait rire en silence de voir la tête des médecins ou du patron qui devaient obéir à mes ordres impératifs. J’avais la sensation d’être plus important qu’eux. Tout travail méritant salaire, celui-ci méritait également respect, donc j’en concluais qu’il n’y avait pas de sot métier, mais que des imbéciles qui ne voulaient pas en reconnaître la valeur.
Les jours ont passé, et j’apprenais manifestement mon métier d’agent hospitalier, car j’étais agent de la fonction publique, au sein de l’Assistance Publique ! Si je voulais parvenir à un stade supérieur, il me fallait fournir un travail régulier, être attentionné à la tâche, ne pas me plaindre de la dureté du travail, accepter, me plier aux exigences de mes supérieurs, attention je ne dis pas me mettre à plat ventre, supplier humblement, non pas du tout, mais je voulais montrer que j’étais capable de remplir ma fonction d’agent, sans aucunement me plaindre de quoi que ce soit. Lorsque de temps en temps je lâchais le balai pour aller apporter des examens aux différents labos, j’en profitais pour regarder le travail de mes collègues infirmières. Je trouvais cela intéressant, et je me disais que des vies entières dépendaient de leur savoir-faire. Je voulais leur ressembler, faire le même job ! Pour l’instant la salubrité était mon domaine de prédilection et je devais m’inféoder à
