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Guide pratique des options et du Monep: 8e édition
Guide pratique des options et du Monep: 8e édition
Guide pratique des options et du Monep: 8e édition
Livre électronique402 pages4 heures

Guide pratique des options et du Monep: 8e édition

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À propos de ce livre électronique

Un guide pratique pour tout connaitre des assurances et du Monep.

L’auteur nous fait profiter de sa riche expérience à la fois en tant que professionnel de la finance de marché, et en tant qu’universitaire. À travers un propos didactique, émaillé de nombreux exemples et accessible au grand public, l’auteur aborde successivement les options (définition, utilisation, évaluation) et le fonctionnement du marché parisien. Le lecteur trouvera tout ce que le praticien (et/ou l’étudiant) des options doit connaître, les termes techniques bien sûr, les nombreuses stratégies possibles à base d’options, mais aussi ne analyse approfondie des causes de l’apparition des marchés d’options et prodigue les dix commandements du praticien du MONEP. Pour la 8e édition de ce classique des options, Eric Pichet a complètement actualisé le Guide pratique des options et du Monep – 8e édition en tenant compte des dernières innovations.

Découvrez une nouvelle édition du célèbre ouvrage d'Eric Pichet, entièrement mis à jour et en phase avec l'évolution du marché d'option et du Monep.

EXTRAIT

Les produits dérivés de taux d’intérêt ne sont pas uniquement des contrats à terme. Il existe à Paris depuis 1988, avec la création des options sur notionnel, un marché d’option qui connaît une évolution contrastée. Le manque d’intérêt manifeste que professait MATIF SA (avant d’être absorbé par Euronext) pour les particuliers explique d’ailleurs certainement ce fiasco.
On l’a vu dans le chapitre consacré à l’histoire des options, c’est Chicago qui a créé le premier marché d’options sur actions en 1973. C’est également dans la Windy City, que sont apparues les options sur produits de taux d’intérêt. Pour la petite histoire, c’est un maître de conférences de Berkeley, Richard Sandor, embauché en 1974 par le CBOT comme Chief Economist, qui a eu l’idée d’appliquer au marché de taux les techniques optionnelles. La France n’aura donc, sur les options de taux, que dix ans de retard sur les États-Unis, ce qui constitue un délai raisonnable.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Eric Pichet, auteur de l’ouvrage Guide pratique des options et du Monep – 8e édition, est diplômé d’HEC, docteur en Sciences de gestion (HDR). Il est professeur de finance au Centre de formation de la SFAF (Société française des analystes financiers), chercheur associé au LARE-EFI de Bordeaux IV et directeur de l’IMPI (Institut du management du patrimoine et de l’immobilier), le Mastère spécialisé en Gestion de patrimoine de BEM (Bordeaux École de management).
LangueFrançais
ÉditeurSéfi
Date de sortie14 janv. 2018
ISBN9782895091967
Guide pratique des options et du Monep: 8e édition

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    Aperçu du livre

    Guide pratique des options et du Monep - Eric Pichet

    SIGLES ET ABRÉVIATIONS

    ACI : Adhérent compensateur individuel

    ACP : Autorité de contrôle prudentiel

    AFECEI : Association française des établissements de crédit et des entreprises d’investissement

    AMAFI : Association française des marchés financiers (anciennement AFSB puis AFEI)

    AMEX : American Stock Exchange

    AMF : Autorité des marchés financiers

    APRIM : Association professionnelle des intervenants sur les marchés à terme

    •B & S : Black and Scholes

    BELFOX : Marché à terme et d’options de Bruxelles devenu BXS

    BXS : Brussels Exchange (fusion de Belfox et de CIK)

    BOBL : Emprunt fictif du gouvernement allemand, support de contrats et d’options

    •CAC 40 : Indice « Cotation assistée en continu » des 40 valeurs de la bourse de Paris

    CBOE : Chicago Board Options Exchange

    CBOT : Chicago Board of Trade

    CECEI : Comité des établissements de crédits et des entreprises d’investissement (Devenu ACP)

    CFTC : Commodity Futures Trading Commission

    CME : Chicago Mercantile Exchange

    CMF : Conseil des marchés financiers a fusionné avec COB pour donner l’AMF

    COB : Commission des opérations de bourse a fusionné avec CMF pour donner l’AMF

    COMEX : New York Commodity Exchange

    CSCE : Coffee, Sugar and Cocoa Exchange de New York a fusionné avec le NYCE pour donner le NYBOT puis a été renommé le ICE FUTURES US

    CVT : Correspondant en valeurs du Trésor

    DAX : Deutsche Aktien Index, indice de la place de Francfort

    DEM : Deutsche Mark

    DSI : Directive sur les services d’investissement Remplacé par la MIF

    DTB : Deutsche termin Borse, marché à terme et d’options à Francfort devenu Eurex

    EOE : European Options Exchange : marché d’options d’Amsterdam

    Eurex : European Exchange : marché à terme et d’options issu de la fusion du Deutsche Terminbörse (DTB) et du Swiss Options and Financial Futures Exchange (SOFFEX)

    Euribor : European Inter Bank Offered Rate

    •EURONEXT PARIS SA : Société de gestion du MONEP et de MATIF

    FCIMT : Fonds commun d’Intervention sur les marchés à Terme

    FCP : Fonds commun de placement

    FED : Federal Reserve, banque centrale américaine

    FINEX : Marché à terme de produits financiers de New York

    FRF : Franc français

    FTSE-30 : Financial Time Stock Exchange, indice des 30 valeurs britanniques

    FTSE-100 : Financial Time Stock Echange, indice des 100 valeurs britanniques

    GLOBEX : Système de transactions électronique hors séance

    ICE : Intercontinental Exchange

    •ICE FUTURES : Marché des futurs de matières premières, anciennement le NYBOT ; fusion CSCE et NYSE

    IMM : International Monetary Market

    IOCA : International Association of Options Clearing Houses

    IOMA : International Association of Options Markets

    IPA : Intérêts payés d’avance

    IPE : International Petroleum Exchange devenu ICE FUTURES

    IR : Impôt sur le revenu

    ISF : Impôt de solidarité sur la fortune

    ISIN : International Securities identification number

    KCBOT : Kansas city Board of Trade

    KLSE : Kuala Lumpur Stock Exchange

    LCE : London Commodity Exchange

    LIFFE : London International Financial Futures Exchange

    LIFFEO : London International Financial Futures and Options Exchange

    LiS : Large-in-Scale Facility

    LME : London Metal Exchange

    LTIR : Long Term Interest Rate

    MACE : Mid America Commodity Exchange

    MATIF : Marché à terme international de France fermé par Euronext Paris

    •MATIF SA : Société de gestion du MATIF (géré aujourd’hui par Euronext Paris SA)

    MERC : Sigle désignant le Chicago Mercantile Exchange

    MIF : Marchés d’Instruments Financiers

    MOF : Multiple Option Facility

    MOFEX : Marché des options négociables de Madrid

    MONEP : Marché des options négociables de Paris

    •MONEP SA : Ancienne société de gestion du MONEP

    NIF : Nouveaux instruments financiers

    NIKKEI : Indice des 225 valeurs de la bourse de Tokyo

    NIP : Négociateur individuel de Parquet

    NSC : Nouveau système de cotation

    NYBOT : New York Board of Trade, a fusionné avec CSCE et NYCE renommé ICE FUTURES US

    NYCE : New York Cotton Exchange a fusionné avec le CSCE pour donner le NYBOT puis renommé le ICE FUTURES US

    NYFE : New York Futures Exchange

    NYMEX : New York Mercantile Exchange

    NYSE : New York Stock Exchange

    NZFOE : New Zealand Futures and Options Exchange

    OPCVM : Organisme de placement collectif en valeurs mobilières

    OTC : Over The Counter ou ouvert à toute cession

    OST : Opération sur titres

    PHLX : Philadelphie Stock Exchange

    PMM : Permanent Market Maker

    PLP : Primary Liquidity Provider

    PX1 : Mnémonique des options à court terme sur l’indice CAC 40

    PXL : Mnémonique des options à long terme sur l’indice CAC 40

    RMM : Responding Market Maker

    RM : Règlement mensuel

    SBF : Société des bourses françaises

    SCMC : Société de compensation des marchés conditionnels

    SEC : Securities and Exchange Commission

    SICAV : Société d’investissement à capital variable

    SOFFEX : Marché à terme d’instruments financiers de Zürich devenu EUREX Zurich AG

    SP 100 : Indice Standard & Poor des 100 valeurs américaines

    SP 500 : Indice Standard & Poor des 500 valeurs américaines

    STAMP : Système de transactions automatisées du MONEP

    STIR : Short Term Interest Rate

    SVT : Spécialiste en valeurs du Trésor

    THS : Transaction hors séance

    TIOP : Taux interbancaire offert à Paris

    USD : Dollar américain

    UTP : Universal Trading Platform

    AVERTISSEMENT AU LECTEUR

    Depuis la première édition du Guide Pratique du MONEP en 1989 (moins de deux ans après la date de lancement du MONEP en septembre 1987), les marchés d’options négociables ont connu, de par le monde, un développement considérable. Le marché français des options sur actions et sur indices (le MONEP) a atteint l’âge adulte. Il propose, en 2017, plus de 100 actions supports d’options (contre seulement trois à ses débuts), auxquelles s’ajoutent des options sur indices et des options sur matières premières. À la suite de l’absorption du MATIF par Euronext, les particuliers comme les entreprises peuvent désormais traiter des options sur taux longs ou taux courts aussi facilement que des options sur actions.

    Pour tenir compte de ces évolutions, la 8e édition du Guide pratique des options et du MONEP a été entièrement actualisée. Rappelons simplement que, dans ses trois premières éditions, ce livre s’intitulait Le guide pratique du MONEP et qu’il a changé de nom au cours de sa quatrième édition pour prendre en compte le fait que, pour l’intervenant français, le MONEP n’est qu’un des nombreux marchés d’options sur lequel il peut intervenir, même s’il reste de loin le plus accessible au particulier.

    Outre les dernières innovations du MONEP en matière d’options, le lecteur trouvera dans cette 8e édition un vaste panorama des marchés d’options disponibles dans le monde et des actifs sous-jacents sur lesquels il est actuellement possible d’intervenir sans se cantonner à l’hexagone. D’ailleurs, le MONEP, qui est devenu un marché de Nyse-Euronext lors de la fusion des deux entreprises de marché en avril 2007, s’est aligné sur les pratiques des grands marchés internationaux depuis plusieurs années, les options pouvant par exemple être négociées ou exercées jusqu’au jour de bourse correspondant au 3e vendredi du mois d’échéance. Certaines parties ont été fortement étoffées, à la demande de lecteurs des éditions précédentes, comme celle consacrée à l’évaluation des options et aux diverses formules proposées aux intervenants depuis Black and Scholes en mai 1973. Cet aspect mathématique n’est bien sûr pas indispensable à l’utilisation des options comme instruments spéculatifs, mais il satisfera ceux qui veulent disposer d’une solide base théorique. Il ne faut toutefois jamais perdre de vue que les formules mathématiques d’évaluation ne sont pas une fin en soi mais un outil au service des différentes stratégies. Un aperçu des marchés de gré à gré est proposé, et un chapitre important décrit la nouvelle frontière des options que constituent les options de seconde génération (ou options exotiques), produits totalement inconnus lors de la sortie de la 1re édition et qui connaissent un succès considérable sur le marché des changes. Quant aux stratégies à base d’options, si les combinaisons possibles sont quasi illimitées, j’ai étoffé les descriptions en détaillant les « ratio spreads » (voir lexique) qui, à l’usage, s’avèrent des stratégies très prisées des intervenants, surtout pour les options européennes.

    Comme le Guide pratique de la bourse, ce livre décrit « l’état de l’art » des options et a nécessité une étude approfondie des publications (livres ou magazines) sur les options, ainsi que des recherches universitaires les plus récentes, qu’elles soient américaines ou françaises (sur la modélisation des options de seconde génération, la France n’a rien à envier aux Américains). À ce titre, le lecteur qui désirerait en savoir plus trouvera en annexe une importante bibliographie.

    Comme le Guide pratique de la bourse, ce livre est le résultat d’une triple expérience : de professionnel de la finance (que je suis toujours comme administrateur indépendant, notamment de hedge funds), d’enseignant et d’auteur. Il est important de préciser que ce livre est le fruit d’un travail effectué en totale indépendance : je ne travaille ni pour des organismes boursiers (AMF, Euronext…), ni pour des intermédiaires boursiers comme les sociétés de bourse ou les banques, ni pour des magazines boursiers. J’ai eu constamment à l’esprit l’intérêt du lecteur, ce qui n’est pas toujours évident en cas de conflits d’intérêts : il est clair que, même animés des meilleures intentions vis-à-vis de leur client, les courtiers ont d’abord comme principales préoccupations de « faire du chiffre » et donc de faire prendre des positions aux clients.

    Cette totale liberté permet de porter un jugement impartial sur les organismes boursiers, de reconnaître les points positifs du marché d’options parisien, en tout premier lieu un très haut niveau de sécurité et une logistique rapide et efficace basée sur une maîtrise technique que « le monde entier nous envie » (pour reprendre la langue de bois habituelle). En revanche, on peut déplorer, surtout pour les produits de taux, un manque d’enthousiasme évident à attirer les particuliers sur ses marchés d’options. L’échec du lancement des options de change est sans doute dû à ce manque d’intérêt pour le particulier, les entreprises disposant depuis longtemps déjà du marché de gré à gré plus adapté à des besoins ponctuels de couverture.

    Mes remerciements vont au premier chef aux lecteurs des éditions précédentes qui ont bien voulu me faire part de leurs remarques et de leurs critiques : je les examine toujours avec attention, et certaines remarques ont permis de corriger les inévitables erreurs qui peuvent se glisser dans ce type de livre. Ils vont également aux étudiants du Centre de Formation à l’Analyse financière de la SFAF (Société française des analystes financiers) qui m’ont permis d’améliorer l’enseignement qui est à la base de ce guide plus que jamais écrit dans un but pratique.

    Rappelons en guise de conclusion le but de ce guide. Il est de permettre aux intervenants, qu’ils agissent en tant que particuliers, pour le compte de sociétés de gestion ou dans le cadre de la gestion d’une trésorerie d’entreprise, de connaître les options, et de savoir les utiliser à bon escient. Ceci implique de maîtriser la terminologie qui leur est propre, d’éviter les grosses erreurs du débutant (voir les 10 commandements du praticien), erreurs qui peuvent être très coûteuses, et de comprendre le mécanisme de ces instruments qui, depuis près de 40 ans, révolutionnent jour après jour le monde de la finance.

    Achevé en janvier 2018

    Pour me contacter, adresse e-mail :

    eric.pichet@wanadoo.fr

    INTRODUCTION

    « Donnez-moi un point d’appui et un levier assez long, et je soulèverai le monde. »

    Archimède

    Pour le béotien, la découverte du monde des options ne se fait pas sans une pointe d’appréhension. L’image des options est floue et mêle le fameux effet de levier (chacun sait qu’il est parfois possible de faire 2, 3, 10 fois voire 50 ou 100 fois la mise en achetant une option) et les risques considérables que peut occasionner cet instrument s’il est mal utilisé. Il ne se passe pas une année sans que les journaux ne relatent des histoires effrayantes, comme les pertes gigantesques qui ont précipité la ruine de la banque Barings ou des scandales, comme celui du Comté d’Orange ou l’affaire Procter and Gamble.

    L’objet de ce livre n’est pas de porter un jugement lapidaire sur ces produits financiers, symbole de la finance conquérante pour les uns, maléfiques pour les autres. Pour ma part, après de nombreuses années d’expérience tant pratique que théorique, je suis persuadé que les options sont comme les langues d’Esope (et comme de nombreuses choses dans la vie d’ailleurs) la meilleure ou la pire des choses, selon l’usage que l’on en fait.

    J’ai donc choisi en guise d’introduction de montrer que nous sommes tous entourés d’options qui nous observent, pour ainsi dire, avec un regard familier, non seulement dans le monde de la finance, mais également dans notre vie quotidienne.

    M. Jourdain et les options

    Comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous pratiquons les options dans notre vie quotidienne sans en avoir vraiment conscience. Trois illustrations suffiront à cette démonstration.

    1.Les arrhes qui constituent une somme d’argent remise par l’acheteur au vendeur en garantie du marché lors de la commande nous fournissent un excellent exemple d’option. Elles constituent un moyen de dédit et, en cas de défaillance de l’acheteur, elles restent acquises au vendeur. La réservation d’une location saisonnière reste à ce jour leur domaine de prédilection.

    2.L’achat d’un véhicule automobile est un moyen de découvrir le monde des options : à côté du modèle de base, le constructeur propose au public des options, au gré de l’acheteur, pour personnaliser son choix. Ici l’option est bien la possibilité laissée à l’acheteur de choisir ou de ne pas choisir une caractéristique supplémentaire (peinture métallisée, toit ouvrant, climatisation) de manière simple, car le choix est binaire : on décide de « prendre l’option » ou non.

    3.Vous réservez une semaine de vacances au Club Méditerranée : on vous consentira une option sur une semaine au Club pendant quelques jours. Une place vous sera donc réservée dans tel village pour telle semaine et ce, pendant un délai très court (par exemple trois jours). Passé ce délai, si vous n’avez pas confirmé votre réservation, vous abandonnerez de facto votre option et votre droit de priorité tombera. Cette option vous a donc été consentie gratuitement.

    Airbus et les options

    Dans le monde de l’aéronautique, une lutte implacable oppose le géant américain Boeing à son challenger européen Airbus industrie pour la fourniture d’avions aux nombreuses compagnies aériennes de par le monde. Les compagnies doivent renouveler leur flotte régulièrement, ne serait-ce que pour respecter les normes de sécurité propres au transport aérien. Elles ont pris l’habitude de commander des avions et de réserver, en plus de leur commande, des options sur un nombre d’appareils, options qu’elles exerceront ou abandonneront en fonction de l’état de leurs affaires (un avion nécessite environ deux ans de délai de fabrication pour un coût de l’ordre de 100 millions de dollars).

    Exemple

    En août 2010 Cathay Pacific, la première compagnie aérienne de Hong Kong a annoncé une commande de 30 nouveaux Airbus (prix catalogue de 5,92 milliards d’euros) et a également annoncé la levée d’une option existante sur 6 Boeing 777-300ER (prix catalogue de 1,6 milliard de dollars).

    Perte limitée contre gain illimité

    En 1985, les mésaventures de la Compagnie aérienne Lufthansa prouvent tout l’intérêt qu’il y a pour un financier de haut niveau, de connaître et d’utiliser à bon escient les techniques optionnelles pour gérer le risque le plus répandu en matière de commerce international : le risque de change. En 1985, Lufthansa négocie avec Boeing l’achat de 20 avions 747 au prix unitaire de 500 M $ livrables et payables un an après. Le trésorier décida de couvrir le risque de change en achetant à terme de 12 mois des dollars au taux de change de 3,2 DEM pour 1 $ et ce, pour la moitié de sa position, soit 5 milliards $. Malheureusement pour la firme de Francfort, le dollar baissa fortement dans l’année qui suivit la commande et cette couverture à terme se révéla fort coûteuse en occasionnant un important manque à gagner. La solution eût été, dans ce cas, d’acheter des options d’achat sur le dollar. Notons toutefois que cette opération ne s’est pas soldée par une perte, mais bien par un manque à gagner : en effet la firme connaissait parfaitement son coût d’achat au moment de la passation de la commande. La technique optionnelle permettait, moyennant une prime, de profiter à la fois de la hausse (en exerçant l’option) et de la baisse (en abandonnant l’option pour acheter les $ au nouveau cours plus bas un an après).

    Un instrument à haut risque

    L’affaire de la Barings est un exemple édifiant des dégâts que peut occasionner un jeune trader de 28 ans lorsqu’il est livré à lui-même. Nick Leeson a réussi à engloutir les fonds propres d’une des plus vénérables banques de la city, (institution qui était au demeurant courtier de la reine : shocking !) soit plus d’un milliard d’euros en quelques mois, en prenant d’abord des positions à hauts risques sur le marché à terme d’instruments financiers de Singapour et sur l’évolution du marché des actions de Tokyo, pour tenter ensuite un gigantesque « quitte ou double » sur des options de gré à gré. L’inévitable enquête que les autorités de Singapour (soucieuses de la bonne réputation de leur marché) et les autorités anglaises ont diligentée a montré des lacunes particulièrement graves dans le mode de contrôle des positions pour compte propre de la maison.

    Il est à noter que les pertes gigantesques de certains mastodontes de la finance sur les produits dérivés ne sont pas réalisées uniquement, loin s’en faut, sur les marchés d’options. Ainsi Sumitomo a perdu 2,5 milliards de $ sur le marché à terme du cuivre, qui existe depuis plus d’un siècle. Il en est de même de Metallgesellschaft, sur les marchés à terme de marchandises (1,4 milliards $). Pour Barings, une bonne partie des pertes vient des marchés à terme ; le reste des marchés d’options de gré à gré est plus difficilement contrôlable. Les déboires de Procter and Gamble sur les produits dérivés au 1er trimestre 1994 (100 millions $ de pertes) proviennent de deux opérations de swaps de taux et non pas d’options.

    Dans le même esprit, en 2008, un trader de la Société Générale a perdu près de 4,9 milliards d’euros sur des produits dérivés. En effet, il a pris position sur des futurs de grands indices européens, en majorité sur le DAX, pour 50 milliards (soit 1,8 fois les fonds propres de la banque). Cette perte record a même fait l’objet d’un film, L’Outsider.

    Les options : un jeu à somme nulle

    Le jeu sur les options fait partie des jeux à somme nulle, ce qui n’est pas le cas du jeu sur les actions. C’est en effet la grande différence entre les options et les actions, qui, elles, représentent une part de propriété dans une société : si l’entreprise crée de la richesse, alors tous les actionnaires en profiteront en voyant leurs investissements progresser. Sur les marchés d’options, avant l’ouverture d’une échéance, rien n’existe et après l’échéance, rien ne subsiste : entre-temps, l’argent n’a fait que changer de mains.

    Le jeu des options, même à somme nulle, laisse toutefois plus de chances aux joueurs que les grands classiques du jeu. Pour le Loto, l’État prélève, avant la répartition des gains, près de 27 % des mises (soit un peu plus d’un milliard d’euros par an) ; pour le PMU, l’État prélève 2,5 milliards, idem sur les casinos. Ce qui signifie que quelqu’un qui jouerait totalement au hasard sur les options aurait plus de chances de gagner que sur les trois autres grands types de jeu : rassurant, non ?

    Les marchés d’options ne créent pas le risque

    On a parfois accusé les marchés d’options en particulier, et les marchés dérivés en général d’être responsables de l’instabilité des cours des actifs sous-jacents. Ce présupposé est d’ailleurs très ancré, même dans la mouvance libérale : dire, comme on l’entend encore trop souvent, que les marchés dérivés ont créé la volatilité des actifs financiers, c’est confondre l’effet et la cause car, historiquement, c’est la volatilité des actifs qui a permis l’apparition des marchés d’options négociables.

    Qui n’utilise pas les options ?

    La veuve de Carpentras, comme les quelque dix millions de détenteurs d’OPCVM en France ne se doutent pas un instant que, dans le cadre de la gestion de leurs SICAV ou de leurs FCP, les gérants utilisent régulièrement les produits optionnels, la plupart du temps d’ailleurs dans un but de couverture, d’assurance, pour encaisser des primes et obtenir un rendement additionnel.

    Le cas de la gestion indicielle garantie est à ce sujet particulièrement intéressant puisque les gérants ne peuvent garantir aux épargnants un rendement minimum que par le biais d’options.

    Bien entendu, les particuliers peuvent intervenir directement sur les options.

    Une industrie en très forte croissance

    Les options négociables appartiennent à la vaste famille des « produits dérivés », ainsi dénommés parce qu’ils n’existent que grâce à un actif sous-jacent dont ils dérivent et dont ils suivent les fluctuations. À titre indicatif, en 2013 le montant nominal de la valeur des actifs sur lesquels existait un contrat dérivé (de gré à gré) s’élevait à environ 710 000 milliards $ et le montant total des primes des contrats dérivés était de 20 000 milliards $.

    Ce qu’il est convenu d’appeler l’industrie des produits dérivés qui a connu un très fort développement dans le monde entier de 1971 à 2008, une stabilisation jusqu’en 2012 et un franche reprise depuis, est dominée par les Américains, d’autant que les deux plus grands marchés organisés d’instruments financiers étaient basés à Chicago : le Chicago Board Of Trade (CBOT) et le Chicago Mercantile Exchange (CME) ont fusionné en juillet 2007 suite à une OPA du CME sur le CBOT pour un montant de 11,9 milliards $. Rien d’étonnant donc que la conférence annuelle de la grande famille des intervenants sur les marchés dérivés se tienne traditionnellement à la mi-mars à Boca Raton (en Floride).

    Un effet de levier unique

    L’attrait, la fascination qu’exercent les options sur les spéculateurs se résument en une formule : l’effet de levier. À titre d’exemple, voici quelques cours relevés pendant la folle spéculation sur l’action Compagnie du Midi au mois de février 1988 et qui est très significative des plus-values que peuvent permettre les marchés d’options.

    –Le lundi 1er février 1988, l’action Compagnie du Midi s’échange à 950 F. L’option d’achat permettant d’acheter une action Compagnie du Midi à 1 300 F jusqu’à fin mars cote 5,50 F.

    Le mardi 2 février, l’action vaut 992 F et l’option 20 F.

    Le mercredi 3 février, l’action est à 1 100 F et l’option à 29 F.

    Le jeudi 4 février, l’action est à 1 210 F et l’option à 88 F.

    Le vendredi 5 février, l’action vaut 1 417 F et l’option 200 F.

    Pour une hausse de 50 % de l’action pendant la semaine, cette option a progressé de 3 500 %.

    Y a-t-il un instrument qui possède un tel effet de levier sur les marchés financiers ?

    LA NATURE DES OPTIONS

    « L’une des particularités les plus remarquables du génie des marchés financiers réside dans le fait que, lorsqu’une réelle demande pour une méthode destinée à renforcer les opportunités spéculatives existe, vous pouvez être sûr que le marché la fournira. »

    Professeur Burton Malkiel, Princeton,

    A random walk down Wall Street

    1. L’option : un concept ancien

    1.1. De l’antiquité à 1973

    1.1.1. Une origine biblique

    La première option connue est mentionnée dans la Bible. À en croire les Écritures, Jacob aurait souscrit auprès du père de Rachel, Laban, une option pour épouser cette dernière. Jacob devait fournir sept ans de labeur à Laban pour prix de l’option. Mais au terme de ces sept années de labeur, Laban, profitant sournoisement de l’absence d’un organisme de compensation capable de garantir à chacune des parties l’exécution du contrat par l’autre, décida de donner à Jacob, non pas Rachel, mais son autre fille, Leah, dont les caractéristiques étaient, selon certains exégètes, assez différentes (notamment en terme d’âge et de beauté). Comme d’habitude en herméneutique, d’autres exégètes prennent la défense de Laban en faisant remarquer que le contrat initial n’était pas clair, qu’à aucun moment les deux contractants n’avaient mentionné le nom de la promise et qu’en bonne logique biblique, Laban avait donné la fille aînée qui se trouvait être la moins accorte. Toujours est-il que Jacob – visiblement peu rancunier – souscrivit une seconde option à Laban et, moyennant une prime de sept nouvelles années de travail, put

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