Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Club sandwich
Club sandwich
Club sandwich
Livre électronique69 pages51 minutes

Club sandwich

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Voici la jolie histoire d’un jeune homme qui quitte son village afin de découvrir le monde. Il est gentil et aime les gens, il les aime beaucoup… il est cannibale.
LangueFrançais
Date de sortie30 avr. 2020
ISBN9782898033865
Club sandwich
Auteur

Martin Goneau

Originaire de la Mauricie, Martin Goneau a commencé sa carrière d’illustrateur professionnel il y a plus d’une vingtaine d’années. OEuvrant principalement dans le secteur de l’édition jeunesse, il a illustré plusieurs livres au Canada et aux États-Unis, notamment des manuels scolaires québécois, une vingtaine d’albums documentaires de la série CATegorical de Brian P. Cleary, des romans jeunesse (Les idées folles de Rebecca, On a (encore) oublié ma fête!) ainsi que plusieurs albums (La chasse à la mouche, La fin des bisous, C’est un lapin, ça?) En plus de son travail d’illustration, il participe à des projets de publication de manuels pédagogiques en tant que graphiste. Il vit à Trois-Rivières avec son épouse et ses deux garçons.

En savoir plus sur Martin Goneau

Auteurs associés

Lié à Club sandwich

Livres électroniques liés

Pour les enfants pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Club sandwich

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Club sandwich - Martin Goneau

    dessert.

    1

    Bon appétit !

    Pendant que le repas est en train de cuire, comme d’habitude, c’est moi qui ai la tâche de trier ses effets personnels. Vous m’avez bien compris, je dois faire l’inventaire des effets personnels du souper. C’est que j’habite dans un beau petit village pittoresque, à flanc de montagne, où vit une charmante tribu de cannibales d’Amazonie. Une belle gang de joyeux gourmets qui raffolent des touristes et autres étrangers assez inconscients et insouciants pour se balader dans cette partie du monde encore inconnue des agences de voyages. Pourtant, c’est très joli, ici.

    En fait, nous sommes probablement la dernière communauté à pratiquer la gastronomie humaine. C’est que, notre région est coincée sur un immense plateau entre deux chaînes de montagnes. Juste un peu en dessous des nuages. Il est peu fréquent de voir des promeneurs se risquer jusqu’ici, tout comme il est encore plus rare de les voir partir. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette coutume alimentaire peut s’avérer assez délicate, voire dangereuse, parce que tout le monde sait qu’il n’est pas recommandé de manger de la nourriture que l’on ne connaît pas.

    Par contre, un des gros avantages est la variété du menu et l’impossibilité de savoir d’avance ce que l’on va manger. Parfois, il nous arrive d’avoir des surprises plutôt inattendues. Je me souviens de notre déception lorsque l’on a tenté de faire cuire un homme pas comme les autres. Pendant un moment, on s’est demandé si quelqu’un avait commencé à le manger avant nous. Il avait un œil de vitre, un bras et deux jambes artificielles et... une perruque. C’est vrai qu’on ne mange pas les cheveux, mais ça surprend quand même.

    J’ai remarqué également que les repas sont de plus en plus gras et de moins en moins raffinés. Aussi, pendant certaines périodes de l’année, ils se font très rares. Nous préférons de loin le temps des vacances où le gibier sort de son territoire pour visiter notre région. Afin de combler les périodes de disette, nous devrions peut-être songer à en faire un élevage.

    On pourrait construire des petits villages de touristes, au bord de la mer, avec toutes les commodités et quelques loisirs. On s’occuperait de tout ; les proies n’auraient qu’à se reproduire et dès qu’on en a besoin et qu’ils sont suffisamment appétissants… à la casserole !

    Et il ne faudrait surtout pas oublier de leur mettre la télévision afin de s’assurer qu’ils se tiennent tranquilles et qu’ils ne se posent pas de questions.

    Que de beaux projets, mais la réalité est tout autre et je continue de faire mon travail avec autant de conscience professionnelle qu’il m’est possible afin de m’acquitter de cette besogne. De plus, j’ai maintenant une nouvelle fonction, j’ai une petite tour de contrôle que je me suis moi-même construite au bord d’une falaise. De là, je parviens à scruter toute la vallée et bien au-delà du fleuve qui délimite mon secteur d’observation traditionnel. J’arrive à repérer nos prochains repas avec beaucoup de facilité et mes résultats sont encourageants. Je n’ai plus besoin de parcourir de longues distances pour attirer les proies où parfois il m’arrivait de les manquer de peu et je revenais bredouille.

    Alors maintenant, je n’ai qu’à grimper en haut de mon perchoir et attendre patiemment que la cible se présente d’elle-même. Comme aujourd’hui, à peine suis-je arrivé, que je perçois du mouvement, au loin, du côté de la forêt d’acacias. Quatre ou cinq individus parviennent à se frayer un chemin à travers une dense clairière parsemée de fougères. C’est maintenant à moi d’intervenir.

    Cette fois, ce sont des touristes français en quête d’aventures et curieux d’aller voir plus loin, bien au-delà de ce que le dépliant touristique leur avait suggéré. Ils ne vont pas être déçus. Trois hommes et deux femmes, avides de connaître et de photographier ce que les touristes prudents et frileux ne verront jamais.

    — Bonjour messieurs-dames ! Bienvenue sur le domaine du Paradis perdu !

    Les visiteurs sursautent, ils sont étonnés d’être accueillis ainsi, si loin de toute civilisation.

    — Heu, oui, bonjour ! On ne vous avait pas entendu arriver.

    — Pardonnez ma discrétion, c’est que je fais partie du décor, en quelque sorte.

    — Vous habitez vraiment dans cette jungle ?

    — Bien sûr, mon village est tout près d’ici.

    — Un village ? Ici ! Je ne voudrais pas être impoli, mais, peut-on le

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1