Petit Biscuit

etit Biscuit, Discipline (Believe). Petit Biscuit est devenu grand. Immense même, avec son hit planétaire, Sunset Lover, aux boucles de guitare aussi suaves qu’un coucher de soleil sur Formentera, streamé plus de quatre milliards de fois. Jeune prodige de l’électro originaire de Rouen, Mehdi Benjelloun – son vrai nom – est passé directement de sa chambre, où, depuis l’âge de 12 ans, il peaufinait obsessionnellement ses sons, aux scènes des Zénith quatre ans plus tard. Un succès, où, pour la première fois, il chante sur ses compositions douces et solaires. « J’ai mis beaucoup de temps à être satisfait de ma voix. Et j’ai travaillé longuement avec une coach vocale pour m’apercevoir que j’étais plutôt ténor alto, à l’aise dans les aigus. » Sur des textes en anglais, il exprime avec poésie sa nostalgie du passé ou son besoin de solitude. « Si j’écoutais mon cerveau, je resterais tout le temps seul. Ado, la musique représentait pour moi une échappatoire, une façon de me protéger du lien social. J’essaie de lutter contre ce sentiment, de voir mes amis, mais j’aime aussi me retrouver seul, comme lors de ce voyage en Californie que j’ai fait récemment. » C’est d’ailleurs en solitaire que Petit Biscuit s’était rendu en Islande pour écrire son deuxième album, . Là, cet ardent défenseur de la cause animale, qui a collaboré avec PETA, a pris conscience de la souffrance des bêtes. « J’étais parti sur un bateau avec un pêcheur, et il m’a demandé d’éventrer un poisson. J’en étais incapable, au bord du malaise. Je me suis dit que si je ne pouvais pas faire ça, je n’étais pas légitime à le manger. » Devenu végan, le musicien s’occupe désormais aussi bien de sa santé mentale (« plus d’alcool avant de monter sur scène, et je suis beaucoup plus performant ») que physique, en se rendant chaque jour à la salle pour faire du cardio ou de la musculation. « Il faut savoir questionner ses habitudes et en changer au besoin. » Pour Petit Biscuit, « discipline » n’est pas un vain mot.