au logo de Kilometre Paris, l’histoire se promène d’une destination à l’autre, sans se contraindre aux codes habituels de la mode et du luxe. Aujourd’hui, Alexandra Senes installe sa caravane dans le Marais. Une galerie de portraits d’amis artisans et d’acteurs de son équipe, tous habillés en bleu de travail, accueille le visiteur. L’endroit du jour, une ancienne siècle servent à improviser un « territoire». Le sien. Un format poupées russes avec un décor qui s’inscrit dans le décor. Cette version nomade du showroom lui offre une grande liberté d’expression. Aujourd’hui à Paris, demain à Melbourne, Los Angeles, Bruxelles… Les escales se succèdent, croisant destinations sauvages et îles sous le vent, no man’s land et terra incognita. Alexandra a développé un concept qui allie mode et voyage. Chaque pièce raconte une histoire. Kilometre écrit ainsi sa passion pour l’artisanat, son respect pour les mains expertes. La voyageuse invente sa propre géographie à partir de vêtements qu’elle fait broder au Mexique. Au commencement, il y a eu un stock de 500 chemises du xix siècle qui sont devenues toiles de fond, mais aussi cartes blanches à des artistes, penseurs, créateurs, auteurs. Nombreux se sont prêtés à l’invitation. Christian Louboutin évoque ainsi Belem au Portugal, Isabel Marant met le cap sur Bourron-Marlotte, près de Fontainebleau, Fernando et Humberto Campana travaillent autour de Santa Cecília, au Brésil, Anna Peter-Breton mise sur Barcaggio, dans le cap Corse, Ora Ito s’intéresse au boulevard Michelet, à Marseille, Pierre Yovanovitch est relié au château de Fabrègues, dans le Sud… Un mode de pensée aussi. Alexandra ne s’envisage pas comme une créatrice de mode, mais plutôt comme une exploratrice, animée par le désir d’accompagner des histoires d’artisanat et de lieux. Aux commandes de sa caravane improvisée, elle multiplie les escales, plantant son décor et son univers dans un nouvel endroit. Ajoutons à son arc sa capacité à pressentir les futurs bons endroits. L’idée de la broderie est née lors d’un reportage au Pakistan, où elle met la main sur une pièce de tissu brodé d’un point très rare par une communauté d’artisanes vivant dans les montagnes. En projet, l’idée d’une boutique de souvenirs. Pourquoi pas rue de Rivoli. Avec ce regard grand ouvert sur le monde, Alexandra ne cesse de réinventer son itinéraire.
