Damien Sabatier, fils de Pierre Sabatier (1995-2003), choisit l’artiste Sabine Pigalle pour photographier cet antre intime, renfermant toujours les trois cents boîtes d’archives et les maquettes. Il dévoile ces images pour la première fois à l’occasion de l’édition de la monographie Pierre Sabatier aux Éditions de Axelle Corty, spécialisée en art moderne et contemporain, rappelle la place majeure de cet artiste en marge du marché de l’art : action painting dripping Frédéric Migayrou, conservateur au Centre Pompidou, professeur d’architecture, souligne l’unicité de la démarche de Pierre Sabatier. Matière et Mémoirela puissance spirituelle de la matière Anne Bony, prêtresse du design, est la troisième contributrice. Elle pointe le passage de l’artiste à la céramique auprès du très renommé Yves Mohy, au village de potiers de La Borne. Pierre Sabatier va se confronter à la glaise, domptant encore la puissance du feu, et réalise ses premières fresques monumentales: le grand mural du stade Élisabeth à Paris (1968), composé de sept cents plaques de lave émaillée, œuvre de dix-huit mille carreaux, au lycée Claude-de-France, à Romorantin-Lanthenay (1967). Suivent ses murs seconde peau de métal oxydé, clouté, repoussé, plissé, se confrontant, tout en sensualité, au rationalisme du second modernisme d’après-guerre. La politique du 1% culturel, pourcentage attribué à des projets artistiques dans le cadre de constructions, lui ouvre la porte aux créations gigantesques. Pierre Sabatier pratique l’art public, des tours Aquitaine, avec l’œuvre , ou d’Elf, avec le , sculpture immersive, à La Défense, aux sur le pont de Billancourt… Plus de trois cents œuvres titanesques captant la lumière pour mieux la rendre. La magie opère. Constellation d’une archéologie du futur.
