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![f126-01.jpg](https://article-imgs.scribdassets.com/1ziaxayl1cclz0vh/images/fileBPYP319P.jpg)
All That Life Can Afford , Matt Stuart, Bluecoat Press, 33 × 22 cm, 106 p., 52 €
Ce corpus de street photography réalisé au début du siècle s’est imposé comme un classique qu’on réédite aujourd’hui en beauté. C’est aussi un portrait tendre et décalé du Londres d’avant le Brexit.
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Un gamin se transformant en lapin grâce à un ballon bien placé. Un chien semblant conduire un cabriolet. Un homme se changeant en Pinocchio par le truchement d’une ombre. Les photos qu’a prises à la volée Matt Stuart dans les rues de Londres entre 2002 et 2015 regorgent de situations incongrues, d’associations comiques et de hasards bienvenus. Mais elles vont au-delà du clin d’œil amusé pour devenir des images autonomes, porteuses d’une esthétique précaire et d’un sens énigmatique. Réalisées en argentique à travers l’objectif 35 mm d’un Leica MP, elles forment aussi le portrait poétique, et déjà historique, d’une capitale grouillante de vie et débordante d’énergie, celle d’avant le Brexit et son parfum de post-partum. Ces clichés ont fait le tour du globe et ont valu à son auteur, né en 1974, une place de précurseur dans le renouveau mondial de la street photography. Photographe professionnel par ailleurs, Matt Stuart dirige, …), et figure toujours en bonne place dans les livres et expositions sur ce thème. Il a cependant peu publié de monographies. Parue initialement en 2016 dans sa propre maison d’édition Plague Press, a été ensuite revue et enrichie en 2020. Les deux ouvrages étant épuisés et recherchés, cette troisième version, la première chez un éditeur d’envergure, a entièrement été repensée par Tom Booth Woodger, avec un format agrandi, des images inédites et une séquence revue. De quoi mettre en valeur les détails croustillants et les teintes vibrantes de ces instants suspendus. Un conseil avisé du maître pour finir cette chronique : CQFD.