Elle affirme tout devoir à la Grèce et à sa langue. Elle a soldé sa dette envers ce pays avec La Langue géniale, 9 bonnes raisons d’aimer le grec, qui connaît un succès fulgurant dès sa sortie en 2016, vendu à plus de 500 000 exemplaires et traduit en 28 langues. De livre en livre, Andrea Marcolongo a peaufiné le genre hybride du « journal intime érudit » (Le Monde des livres), mêlant ses compétences de linguiste à des réflexions plus personnelles. Sous sa plume, l’Antiquité devient limpide – le mythe des Argonautes, l’Énéide de Virgile, l’étymologie – et nous émerveille. L’héritière de Jacqueline de Romilly est blonde, jeune, pétillante. Elle est Italienne mais a posé ses valises à Paris en 2018. Elle nous accueille chez elle, sur l’île Saint-Louis, pour évoquer son dernier livre, Courir. De Marathon à Athènes, les ailes aux pieds. Sorti il y a maintenant trois ans en Italie, la traduction française paraît chez Gallimard, en ce mois de mai 2024. Jeux olympiques obligent.
Dans votre livre, vous citez différents jeux sportifs antiques. Les Jeux olympiques se dérouleront cet été à Paris. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je suis tiraillée. Je ne peux ignorer les dimensions médiatique et lucrative du pain et des jeux. Je cueille pourtant cette chance inouïe de pouvoir y assister. Avez-vous vu la cérémonie d’ouverture à Olympie et l’allumage de la flamme ? Elle s’est déroulée devant les ruines du temple d’Héra, des prêtresses étaient drapées de grandes toges aux allures de colonnes ioniennes. Ce qui est amusant, c’est que ces cérémonies rituelles n’ont pas forcément de réalité historique. Un jour, j’aimerais écrire un livre sur notre relation à la Grèce antique, sur le fait que nous avons constamment besoin d’y revenir, de l’imiter, de la métaboliser. C’est un repère. On pose une couche de Grèce antique sur toute notre modernité.