“Quand, pour la première fois, je vis le sculpteur Brancusi dans son atelier, je fus plus impressionné que par n’importe quelle cathédrale.” Ces mots de Man Ray disent bien le sentiment de sublime partagé par tous les contemporains de l’artiste. C’est ce, visage céleste, tête sans corps aux traits à peine esquissés, inexpressive et spirituelle, l’artiste cherche à recréer l’essence du rêve. Avec , l’essence du vol. “Sa sculpture est à l’inverse de celle de Rodin, qui est alors le grand maître du geste, conclut la commissaire. Brancusi veut effacer toute subjectivité et aspire à la forme pure et au toucher universel de la forme.” Brancusi avouait désirer dépasser la matière: avant sa fermeture pour travaux de rénovation, le Centre Pompidou lui rend hommage. Et cette rétrospective faite de plus de deux cents oeuvres, présentant aussi ses films, ses dessins, ses photos, sa correspondance, illustre bien l’ambition de son sublime projet.
