ants noirs transparents, socquettes blanches sous des babies vernies, robe noire ultra chic: Annie Clark alias St. Vincent vient d’assister au défilé Loewe: “Jonathan Anderson invite tellement de personnes différentes que le casting est éclectique, nouvel album de cette guitariste de haut vol à qui l’on doit certains tubes de Taylor Swift, on pourrait penser au rouge (sang). Celui de la naissance, auquel le titre fait directement référence: “Si le bébé hurle en sortant du ventre de sa mère, il produit le meilleur son au monde puisque cela signifie qu’il est vivant. Même adulte, il faut continuer de crier.” Le rouge est aussi celui de l’engagement, puisque le morceau “The Power’s Out” rappelle les droits de la communauté LGBTQIA+. Enfin, le rouge est celui de la passion, évoquée par Annie Clark sous toutes les coutures avec son habituelle sincérité métaphorique: “Le grand amour laisse des cicatrices, mais quelle chance de pouvoir écouter son coeur à sa guise.” Celle dont le statut d’artiste indie respectée dès son premier disque, (2007) est passé à celui de cible des tabloïds lors de ses relations avec Kristen Stewart et Cara Delevingne. Mais la jeune femme ne s’est jamais perdue en route, et encore moins éloignée de son exigence musicale. Sur , elle s’entoure du gratin de de la scène pop arty, de Stella Mozgawa à Cate Le Bon et invite même Dave Grohl en studio. Depuis leur rencontre lors de l’intronisation de Nirvana au Rock’n’Roll Hall of Fame en 2014, elle rêvait de travailler avec lui: “L’écouter jouer de la batterie est extatique.” Mais si St. Vincent aime les collaborations, elle n’en maîtrise pas moins , qu’elle produit seule, y conférant une fièvre à la fois abrupte et glamour, mélange tant paradoxal qu’irrésistible. À son image.
