L’œuvre de Joël Dicker danse autour d’une obsession : les facettes et les vérités cachées derrière une histoire ou un personnage. Celles qui s’éclairent lorsque quelque chose déraille. Depuis 2012, son existence, elle, n’a jamais déraillé. Indéboulonnable pourvoyeur de best-sellers, à la tête d’une petite fortune, l’écrivain a même créé il y a peu sa propre maison d’édition. Itinéraire d’un enfant gâté…
Après L’Énigme de la chambre 622 (2020), Un animal sauvage [lire la critique page 60] est le second récit se déroulant en Suisse, à Genève – où il est né en 1985 et où il vit toujours –, de celui qui est désormais marié et père de deux enfants. Il tenait à clore son « chapitre américain », nous confie-t-il, fin janvier, lors de notre entretien. Une trilogie constituée de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, du Livre des Baltimore et de L’Affaire Alaska Sanders, et qui a ouvert la success story Dicker devant énormément à Bernard de Fallois, « dont le décès en janvier 2018 [l’]a laissé orphelin d’un maître, d’un ami, d’un allié, et surtout de quelqu’un à qui [il doit] tout ».
2012, ANNÉE MAGIQUE
Ancien directeur général d’Hachette Livre, fondateur en 1987 des éditions qui portent son nom, Bernard. Lequel n’est pas le premier manuscrit de Joël Dicker. Dévoré de longue date par la passion de l’écriture, ce dernier écrit depuis qu’il a entamé des études de droit à l’université de Genève. Tous refusés. En 2005, le jeune homme avait quand même fait parler de lui avec une nouvelle de 30 pages :, distinguée lors d’un concours. Mais c’est bien avec…, dans lequel l’auteur aborde la création du Special Operation Executive (SOE) par Winston Churchill en 1940, qu’il a séduit Dimitrijevic. En janvier 2012, l’éditeur publie le roman en coédition avec de Fallois. sourit Dicker, qui soumet néanmoins à Bernard de Fallois un manuscrit qu’il a achevé depuis :. Sans grand espoir. Et pourtant : La réplique du est mieux qu’une devise :