« Ryoko Sekiguchi tient à son anonymat, menacé un temps par quelques Annie Wilkes échappées de. L’autrice provoque, bien malgré elle, de fanatiques passions dues à la certitude de ces âmes perturbées que ses histoires sont des emprunts à leurs propres existences. Nous l’avons donc rencontrée quelque part à Paris, dans un immeuble des années 1970 comme expulsé de la fonte des glaces d’une partie de mon enfance. Porte vitrée, odeurs familières de l’entrée, ascenseur vintage… Me voici dans le vestibule où m’accueille un extraordinaire manteau noir quadrillé de lignes jaunes, au sommet duquel trône un chapeau printanier. Ce majordome invisible me fait comprendre que je dois me déchausser, comme l’élémentaire usage de courtoisie le veut au pays du Soleil-Levant. J’acquiesce, sous le regard amusé (et sans doute soulagé) de la maîtresse de maison. Qu’il est doux de fouler en chaussettes le sol dehypnotiques tapis afghans (et autres origines). Sur la table basse, une théière dans laquelle infusent quelques feuilles d’oolong et trois petits bols en guise de bienvenue, pour ses visiteurs.
Ryoko Sekiguchi L’IMPÉRATRICE DES SENS
Feb 22, 2024
5 minutes
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