Àperte de vue, des bâtiments blancs comme cette pierre de Judée omniprésente, qui reflète la lumière du désert tout proche et semble nimber la ville d’une aura divine. Divine, oui, et plutôt trois fois qu’une. Car Jérusalem, dont le nom signifie en hébreu et en arabe, occupe une place particulière dans l’histoire et l’imaginaire des trois religions monothéistes. Dans ces quelques rues étroitement enserrées entre les remparts édifiés au XVI siècle par le sultan ottoman Soliman le Magnifique se côtoient aujourd’hui quatre quartiers historiques – juif, chrétien, musulman, arménien –, comme une métaphore de l’énigmatique puzzle qu’est cette vénérable cité. Au commencement était un village dont on ne sait presque rien, si ce n’est qu’il était déjà peuplé autour de 3500 ans av. J.-C., selon des traces mises au jour par des archéologues dans les quartiers sud de la ville actuelle. Mais il semble avoir été assez vite abandonné, et ce siècle av. J.-C.). C’est là que, selon la légende, se trouvait la capitale du royaume de David, couronné à Hébron au X siècle av. J.-C. et successeur de Saül, premier souverain du peuple d’Israël. Là encore que David installa l’Arche d’Alliance, le fameux coffre contenant les Tables de la Loi gravées des Dix Commandements révélés par Dieu à Moïse. Un récit fondateur pour les Juifs, mais qu’aucune trace archéologique ne vient étayer… bien au contraire. qui occupait le sud de l’actuel Israël, assènent les archéologues Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman (dans Bayard, 2001). Pour eux, On est bien loin du royaume fabuleux décrit dans la Bible : il ne leur aurait été attribué que tardivement, sous le règne du roi Josias (640-609 av. J.-C.), qui souhaitait ainsi souligner la puissance de sa lignée… Jérusalem n’en reste pas moins la ville la plus sacrée au monde pour le peuple juif, comme en attestent de nombreux monuments. Au premier rang desquels deux temples, à présent disparus, mais qui ont marqué de leur empreinte une colline de l’est de la ville, baptisée en leur honneur « mont du Temple ». Le Premier Temple, construit par le roi Salomon, fils de David, fut détruit par les Babyloniens en 587 av. J.-C. Quant au Second Temple, rebâti sur les fondations du premier, il fut rasé par les Romains en 70 apr. J.-C. Aujourd’hui, il n’en subsiste que le mur des Lamentations… et un souvenir inextinguible, transmis de génération en génération. assure l’historien Vincent Lemire, créateur du projet international Open Jerusalem (). En effet, Jérusalem reste fortement associée à l’attente du Messie. Selon les prophéties, celui-ci devra construire le Troisième Temple, un édifice symbolisant la restauration spirituelle d’Israël, qui accueillera Dieu pour l’éternité. Et ce n’est pas tout. Non loin de là, le mont des Oliviers, qui offre une vue panoramique sur la vieille ville, rappelle aux yeux des visiteurs la montée au Ciel du prophète Élie, tandis que le mont Sion abrite la tombe du roi David… Autant de lieux de pèlerinage pour les fidèles, qui s’y rendent notamment lors des fêtes de Pâque (Pessa’h) et Souccot.
JÉRUSALEM, LA TROIS FOIS SAINTE
Feb 07, 2024
5 minutes
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