Pour Gianni Schicchi un lit, pour Il tabarro quelques meubles sur le quai, pour Suor Angelica des tables et quelques plantes : sur l’immense scène du Festpielhaus salzbourgeois, Christof Loy veut un Triptyque réduit à l’essentiel, tout entier concentré sur la psychologie des personnages. Non qu’il néglige le mouvement : les ressorts du comique sont activés de main de maître chez le défunt, les scènes collectives, au couvent, très travaillées. Mais le Triptyque se fonde aussi sur des figures en apparence secondaires – héritiers corbeaux, petits métiers ou religieuses plus ou moins candides. La caractérisation de chacune atteste un grand metteur en scène.
Aux protagonistes, Loy donne aussi un extraordinaire relief, en particulier dans , par laquelle il choisit de refermer son , modifiant l’ordre prévu par Puccini : on passe ainsi, comme chez Dante, de l’enfer auquel est promis Schicchi, au Paradis qui doit accueillir la pécheresse rédimée, après une scène d’une violence terrible avec la Principessa. Cette fin, problématique pour les metteurs en scène peu portés sur les extases sulpiciennes, est ici à la fois poignante et cathartique : Angelica quitte ses habits de religieuse et redevient une femme. Tenant son enfant, elle réussit, à l’inverse de Giorgetta, à trouver sa propre vérité. Dès lors, préserver l’ordre initial eût constitué