Noir comme le souvenir
Protocole sanitaire oblige, orchestre et choeur (auquel se substituaient sur le plateau des figurants masqués), résidaient à un kilomètre, dans la salle de répétition, les chanteurs restant seuls dans le théâtre: un vrai défi, brillamment relevé par tout le monde. Andreas Homoki situe Simon Boccanegra dans un appartement labyrinthe, vaguement mussolinien, pivotant sur luimême, où les personnages se cherchent sans se trouver – et ne se touchent jamais. Il en fait un opéra intimiste, traversé par l’obsession du passé: on voit souvent une enfant, cette petite Maria enlevée au corsaire, avec laquelle il partira à la fin, apaisé par la mort. Seule une barque rappelle discrètement la mer, dont le doge garde toujours la nostalgie. La direction d’acteurs s’attache aux visages, dans une magnifique tension de chaque instant.
Attendait-on ici Christian Gerharer? Le ne chante pas comme un baryton Verdi, rappelant plutôt un Fischer-Dieskau dans ses emplois
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