ris de court le 3 juillet, le gouvernement Pétain ne se reconnaît aucune responsabilité dans l’affaire de Mers el-Kébir, écrit François Charles-Roux, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Une attitude plus anglophile aurait pu, pour commencer, calmer les angoisses de Londres. Ainsi, Darlan, lors d’un dîner organisé en son honneur par l’Amirauté, écrira Churchill dans ses mémoires. Une impression aggravée par la suite. À Briare (Loiret), le 12 juin, Darlan donne sa parole à Churchill que sa flotte restera française ou se sabordera, engagement répété par l’élite politique, diplomatique et militaire française (Reynaud, Lebrun, Baudouin, etc.). Mais, au soir du 22 juin, jour crucial où s’élabore Catapult, Darlan refuse de recevoir Pleydell-Bouverie, l’attaché naval anglais. Ce dernier rédige un rapport très négatif qui, renforcé par celui de l’ambassadeur Campbell, confirme les craintes de Londres — et de Gaulle en rajoute, qui répète du 22 juin au 2 juillet que le gouvernement Pétain planifie la livraison de la flotte à l’Axe. Au reste, l’hostilité de Darlan n’est pas qu’une perception. L’amiral, comme ses collègues du Conseil, rend ses ex-alliés responsables de la défaite. La volonté de résistance de ces derniers ne fait qu’accentuer un dépit mêlé de jalousie: Darlan envisage leur reddition, qu’il estime imminente, sans déplaisir, confirme l’ambassadeur américain William Bullitt à Roosevelt le 1 juillet. En revanche, l’amiral ne donne jamais d’ordre visant au retour de navires en métropole.
LES FRANÇAIS SONT-ILS CORESPONSABLES ?
Nov 10, 2023
2 minutes
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