orsque s’achèvent les guerres napoléoniennes, la Royal Navy acquiert une situation de domination sans précédent en matière navale : jamais, depuis que les Européens ont acquis la maîtrise de la navigation transocéanique trois siècles auparavant, une marine n’avait pu disposer d’une telle suprématie tant au plan tactique – les escadres britanniques, leur commandement et leurs équipages ne souffrent guère de rivaux – que stratégique : l’organisation remarquable de l’Amirauté, le réseau de bases et de chantiers, la simple siècle, puis des Pays-Bas, évincés au xviii, c’est la France qui jette l’éponge, après avoir touché de plus près la possibilité d’arracher à la Royal Navy la maîtrise des mers. Cette domination navale permet au Royaume-Uni d’être le grand vainqueur géopolitique de la séquence napoléonienne. De ce moment, Londres est maître du grand large, et cette aptitude à la projection mondiale lui donne les clefs d’une prospérité sans pareille, grâce à l’exploitation des richesses commerciales et coloniales d’un vaste empire formel (l’Inde puis les colonies africaines) et informel, par l’influence politique et commerciale en Amérique latine puis en Chine et au Moyen-Orient. Cette situation commence toutefois à se dégrader plus tôt qu’on ne l’envisage généralement : ce n’est pas de 1918, lorsque l’épuisement financier lié à la Grande Guerre contraint la Royal Navy à abandonner progressivement sa prétention à demeurer la première marine du monde, que date le déclin naval. Celui-ci a en réalité commencé près de vingt ans auparavant, au tournant du siècle.
ROYAL NAVY, US NAVY AND NOW ?…
Oct 12, 2023
3 minutes
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