La dernière fois qu’on l’avait rencontré, c’était il y a trois ans, à Bâle, en Suisse, déambulant dans la rétrospective consacrée au peintre américain Edward Hopper à la Fondation Beyeler, qui lui avait alors inspiré un court-métrage. Wim Wenders, 78 ans, a toujours été fasciné par le monde de l’art. D’ailleurs, il s’adonne lui-même à la photographie à ses heures perdues et se plaît à réaliser des documentaires sur des figures marquantes qu’il admire. Cette fois, il a jeté son dévolu sur Anselm Kiefer, plasticien allemand de renommée internationale, dont l’engagement politique provoque et bouleverse dans des installations monumentales et tourmentées évoquant notamment la Seconde Guerre mondiale et les exactions commises par les nazis.
En mai, Wim Wenders présentait deux films au Festival de Cannes, (prix d’interprétation pour l’acteur japonais Kōji Yakusho) et le bien nommé. S’exprimant dans un français impeccable avec une pensée limpide, précise et ordonnée, le cinéaste est alors apparu avec une moustache a-t-il justifié de sa voix douce, en souriant.