Hier, cela a fait un an que Lola a été massacrée par une Algérienne sous OQTF. Demain, cela fera trois ans que Samuel Paty a été assassiné par un Tchétchène dont la famille avait été déboutée du droit d’asile.
Entre-temps, trop de familles françaises ont croisé la route de profils similaires avec une interrogation récurrente : comment est-ce possible ? « À chaque drame, tout le monde s’en étonne. Mais si vous saviez combien nous en voyons passer. » Pour ce juge de la détention et de la liberté qui officie en centre de rétention administrative, le découragement est total. S’il devait résumer la situation ? « Tout est objectivement fait pour qu’ils restent. Les éloignements effectifs sont rarissimes, il y a toujours quelque chose pour les en empêcher. »
Ce n’est pas le parcours de la famille Mogouchkov, dont l’un des fils, Mohammed, vient de tuer le professeur de français Dominique Bernard, qui lui donnera tort. Il faut s’accrocher pour suivre les procédures administratives et judiciaires, dédale d’alinéas et de jurisprudence dans lequel se perd toute responsabilité individuelle pour dessiner un