Des tensions entre Éric Zemmour et Marion Maréchal ? Que nenni ! rétorquent les figures de proue de Reconquête. Ces dernières semaines, la presse a pointé les dissensions au sein du parti dans le cadre des élections européennes, peignant le tableau d’une campagne disputée sur deux fronts. Pour répondre à ces rumeurs, le JDD les a réunis pour la première fois pour une explication franche au siège de campagne, rue de Ponthieu, dans le 8e arrondissement de Paris. S’ils affirment que leur parti est exempt de divergences fondamentales, Éric Zemmour et Marion Maréchal assument une stratégie différente vis-à-vis du Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Ils exposent dans le même temps les enjeux de ces élections européennes, cruciales pour Reconquête. Car Éric Zemmour et Marion Maréchal le savent, ils jouent leur survie politique le 9 juin prochain. Un score inférieur à 5 % anéantirait les espoirs d’Éric Zemmour pour 2027 et serait perçu comme un revers cuisant pour le retour de Marion Maréchal sur la scène politique.
Des dissensions existent-elles entre vous deux ?
Éric Zemmour : Évoquons tout de suite l’essentiel. Nous sommes le seul parti où il n’y a pas de divergences de fond. C’est véritablement exceptionnel. Chez LR, Bellamy est le seul à penser ce qu’il pense. Chez LFI, il y a deux tendances : islamo-gauchiste autour de Jean-Luc Mélenchon et sociale-républicaine autour de Ruffin et Corbière. Au RN, ils ont même inventé le « en même temps » bardello-mariniste. Avec Marion Maréchal, nous partageons exactement les mêmes convictions. Ensuite, je ne suis pas un communiste chinois, j’autorise les débats au sein de Reconquête, on peut me parler, débattre et tenter de me convaincre.
Et cela fait longtemps que nous défendons la même