Mozart par le Philharmonique de Vienne : bonheur sans pareil, attisé par la direction de Raphaël Pichon, qui pétrit à mains nues cette pâte somptueuse. La greffe entre la vénérable formation et le fondateur de l’ensemble Pygmalion porte ses fruits, le chef nourrissant sa lecture des Noces par sa pratique de l’interprétation historiquement informée, en accentuant sans excès contrastes et accents.
Hauts et bas sur le plateau. Le Figaro sonore et plébéien de Krzysztof Baczyk devra affiner son chant. Il souffre de sa confrontation avec le Comte d’Andrè Schuen, baryton au galbe irrésistible, qui met à profit sa culture de avec un certain génie pour la coloration, les pleins et déliés rehaussant les moindres nuances du texte et de la musique. Adriana Gonzalez est-elle une Comtesse ? Le naturel de la phrase mozartienne recèle destendance à courir après son grave, mais elle le fait avec sa musicalité usuelle et un sacré tempérament qui ne trouble jamais la perfection de la ligne.