Le Journal du dimanche

« J’ai mal à ma Guadeloupe »

Bonjour, bonjour ! », s’écrie une femme d’une soixantaine d’années tout en se laissant glisser dans la mer, saluant ainsi tous les baigneurs inconnus qu’elle rejoint dans l’eau. Il est 9 h 50. Une poignée de nageurs profitent déjà de cette plage de galets de la commune de Bouillante.

Cette politesse naturelle et souriante rappelle l’attachement des Antillais aux valeurs : éducation, politesse, bienveillance, respect.

Les conversations s’enclenchent entre les uns et les autres sans pour autant qu’ils se connaissent. Les plus âgés veillent instinctivement sur les plus jeunes, même inconnus.

Ces valeurs de la France qui se perdent. Ces valeurs qui sonnent pourtant comme un paradoxe par rapport à l’image d’un département français qui aurait perdu ses repères.

Un département oublié, abandonné.

ÉDUCATION EN SOUFFRANCE

À deux semaines de la rentrée, des livres scolaires sont introuvables en Guadeloupe. Il faut les commander, à des tarifs surélevés, avec cinq semaines de délai de livraison. précise Laurence, enseignante en primaire. Manque d’attention, enfants surexcités, niveau de culture générale en souffrance., ajoute-t-elle. Pas de climatisation, pas, me raconte, fataliste, Dylan, mon jeune neveu scolarisé en 5e.

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